Série 2/3 Jeunes retraités

« Tout ce que j’ai appris dans le sport est utile »

Les derniers mois, quelques pépins physiques – qui se font encore sentir aujourd’hui – lui ont donné la confirmation qu’elle devait tourner la page sur sa carrière de nageuse synchronisée. Sans la moindre déception ou nostalgie, Élise Marcotte était alors prête « mentalement et physiquement » à quitter le sport de haut niveau pour entamer, à 24 ans, un nouveau chapitre de sa vie. Après les Jeux olympiques de Londres, en 2012, où elle a obtenu deux quatrièmes places, le moment était parfait, convient-elle.

« Dès que j’ai embarqué sur l’équipe nationale, en 2006-2007, je me disais que c’était le fun, mais comme mes parents étaient enseignants au secondaire, l’éducation a toujours été très importante. Puis on ne devient pas millionnaire en étant athlète comme je l’ai été. Je préparais tranquillement ma sortie du sport. C’est pour ça que j’ai fait mon baccalauréat (en administration concentration marketing) et que j’essayais de m’impliquer dans le plus d’affaires possible. »

Après avoir écarté le journalisme et le milieu pharmaceutique, Marcotte – double championne des Jeux du Commonwealth et auteure de deux podiums au Championnat du monde – a poursuivi sa voie dans le marketing. Durant sa maîtrise à HEC Montréal, elle a même franchi une nouvelle étape avec l’aboutissement de deux projets : le Salon de la graduation, qui s’est déroulé au Palais des congrès, puis l’Académie de synchro, dont la première édition a eu lieu en 2013. Cette idée lui a permis de faire le pont entre les deux périodes de sa vie.

« Dans mon équipe, j’étais toujours capitaine et c’était souvent moi, de manière organique, qui guidait les autres filles. »

— Élise Marcotte

« Avec l’Académie de synchro, on se disait que ce serait bien de faire un camp d’été quand on arrêterait. J’ai commencé à faire des séminaires partout au Canada, puis la demande a dépassé ce que j’étais capable de faire. J’ai demandé aux autres filles de m’aider, et elles ont accepté avec beaucoup d’entrain. »

« IL N’Y A JAMAIS DE TRANSITION FACILE »

La native de L’Ancienne-Lorette chapeaute le tout depuis l’Alberta, où elle a rejoint son copain. C’est aussi dans cette province qu’a réellement démarré sa vie professionnelle. Après un passage par l’Institut canadien du sport, elle travaille désormais au WinSport Winter Sport Institute, propriétaire des installations des Jeux olympiques de 1988.

« À part retenir mon souffle, tout ce que j’ai appris dans le sport m’est utile : le travail d’équipe, le leadership, le fait d’être capable d’avoir un boss, d’avoir une vision à long terme ou de se donner des objectifs », indique-t-elle. 

« Comme je m’entraînais et que j’allais à l’école en même temps, la gestion du temps et des priorités est vraiment facile pour moi. J’ai pu transposer ça facilement du sport au travail. »

— Élise Marcotte

« Il n’y a jamais de transition facile. On a tellement l’habitude d’avoir un horaire, un objectif, puis tout d’un coup, on arrête. […] Ce qui est difficile, c’est toute l’incertitude qui vient avec la vie normale. Dans le sport, plus tu travailles, plus ça paye en résultats, alors que, dans le travail, ce n’est pas automatique. »

RETOUR AUX JEUX

Il a fallu un simple courriel à Marcotte pour qu’elle accepte une offre qui lui permettrait de retrouver l’ambiance des grandes compétitions. Curt Harnett, ancien cycliste, a pensé à elle quand il a fallu trouver une chef de mission adjointe pour les derniers Jeux panaméricains, à Toronto. Ce cadeau, tombé du ciel, a été la hauteur de ses attentes. « Ça a été un honneur incroyable et une expérience tellement fantastique. Quand j’ai arrêté, en 2012, je me disais que l’expérience des Jeux, avec les vêtements, l’équipe et tout le reste, c’était fini. Les Panams n’ont fait que rouvrir ça et c’était le fun d’être avec les athlètes et de les encourager. »

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