Dopage

L’AMA reste à Montréal

Le siège social de l’organisation demeurera dans la métropole jusqu’en 2031

Montréal conservera le siège social de l’Agence mondiale antidopage (AMA) au moins jusqu’en 2031. Le conseil de fondation de l’organisation a accepté l’offre canadienne présentée ce matin à Séoul, en Corée du Sud, mettant ainsi fin à l’incertitude qui planait sur l’avenir de l’Agence dans la métropole.

Le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, la ministre québécoise des Relations internationales, Christine St-Pierre, et le président-directeur général de Montréal International, Hubert Bolduc, ont détaillé leur proposition devant les hauts dirigeants de l’AMA. La nouvelle entente 2021-2031 est le fruit d’une négociation intense menée depuis septembre jusqu’à vendredi.

« Tout a commencé en décembre 2016. C’est un an de dur labeur, nous sommes extrêmement satisfaits », a réagi M. Bolduc, joint dans la capitale sud-coréenne par La Presse. « C’est une très bonne nouvelle pour Montréal parce que c’est une agence prestigieuse qui contribue énormément au rayonnement de la métropole », a-t-il ajouté.

Ottawa et Québec se sont engagés à bonifier le financement annuel versé à l’AMA. Les deux ordres de gouvernement accordent 1,5 million depuis l’implantation de l’agence à Montréal en 2001. « Avec l’indexation, ce montant vaut aujourd’hui environ 1,9 million », explique M. Bolduc. Dans l’entente renouvelée, les gouvernements feront passer leur contribution à 3 millions par an.

Ces sommes équivaudront donc à 35 millions sur 10 ans, toujours en raison de l’indexation. Ce financement additionnel est conditionnel à la mise en branle du projet d’expansion de l’AMA à Montréal, qui doit faire passer le nombre d’employés dans la métropole de 85 à 105. « On est prêts à augmenter les contributions, mais attention, il faut qu’il y ait l’expansion », prévient-il.

Financement pour la recherche

Dans son offre, le gouvernement du Québec propose également de cofinancer à hauteur de 1 million de dollars le développement de projets de recherche en collaboration avec le scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion. Le siège social de l’AMA conserve aussi les « privilèges » des ententes précédentes, comme l’exemption de taxes municipales.

« Les Montréalais peuvent être fiers que les leaders internationaux aient pris la décision de conserver l’AMA dans la métropole. Montréal est et demeurera, au cours des prochaines années, une ville cosmopolite et ouverte sur le monde, qui possède un immense pouvoir d'attraction, ce qui aura des retombées importantes pour ses citoyens », s’est réjouie la mairesse de Montréal, Valérie Plante, dans un communiqué.

Les retombées annuelles de l’Agence mondiale antidopage à Montréal sont évaluées à 27,5 millions pour Montréal et le Québec, en plus de recettes fiscales et parafiscales de 3,9 millions par année.

Réactions de Québec et d’Ottawa

« Cette décision procurera au siège social de l’Agence une stabilité à long terme, de sorte que l’Agence pourra continuer de concentrer ses efforts et ses ressources sur les grands enjeux liés au dopage dans l’intérêt des athlètes propres, et ce, dans le monde entier », a fait savoir le cabinet du ministre fédéral Marc Garneau.

Le premier ministre du Québec s’est aussi dit personnellement attaché à la mission de l’Agence pour « prévenir, détecter et sanctionner le fléau du dopage ».

« J’ai pratiqué la médecine durant plus d’une vingtaine d’années. J’ai été témoin des effets dévastateurs de l’utilisation de certains produits sur la santé des jeunes, dont celle des athlètes », a indiqué Philippe Couillard.

« J’estime essentiel que soient réunis, sur notre territoire, tous les facteurs clés qui permettront à l’Agence de poursuivre son travail exceptionnel et mondialement reconnu. »

— Philippe Couillard, premier ministre du Québec

La Ville de Montréal tiendra ce matin une conférence de presse. La ministre Christine St-Pierre doit d’ailleurs y participer en direct du bureau du Québec à Séoul.

En septembre, à Paris, le comité exécutif de l’AMA avait écarté l’idée de lancer un appel d’offres pour transférer son siège social dans un autre pays en 2021. Des membres du comité songeaient à le déménager plus près des instances du Mouvement olympique en Europe. Le Canada avait alors multiplié les efforts pour les convaincre de négocier une nouvelle entente.

Montréal compte 65 organisations internationales sur son territoire ce qui représente 3000 emplois et des retombées économiques estimées à 300 millions par année, indique Montréal International. 

— Avec La Presse canadienne

L’agence russe antidopage toujours suspendue

L’Agence mondiale antidopage (AMA) a maintenu la suspension de l’agence russe antidopage RUSADA, à moins de trois mois des Jeux olympiques d’hiver de PyeongChang, où la participation des athlètes Russes est toujours en question. La RUSADA avait été suspendue par l’AMA en novembre 2015, au début du scandale qui a débouché sur la révélation d’un système de dopage impliquant de nombreux rouages de l’État russe, du ministère des Sports aux services secrets FSB, sur la période 2011-2015. L’AMA attend toujours une reconnaissance claire par Moscou des conclusions accablantes du rapport qu’elle avait commandé au juriste canadien Richard McLaren, notamment sur la dimension institutionnelle du système de dopage.

— Agence France-Presse

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