Marché résidentiel

Du cinéma qui fait vendre

Il n’y a pas de doute, nous vivons dans un monde où les images à faire rêver sont omniprésentes. Après la photo parfaite, voici que la vidéo professionnelle fait son entrée sur le marché de la vente de propriétés résidentielles.

La vidéo est un outil capable de mettre en lumière des caractéristiques uniques d’une propriété, mais est-ce un gage de vente rapide ? « C’est surtout pour aller chercher des contrats avec des vendeurs. Tu leur fais plaisir et tu améliores l’image de la propriété. C’est aussi intéressant pour des investisseurs étrangers qui n’ont pas la chance de visiter la propriété en direct », explique Romain Lecomte, courtier à Deux agents dans la ville pour Via Capitale du Mont-Royal. Il utilise la vidéo depuis quelque temps déjà, même si, selon lui, rien de tel qu’une bonne fiche descriptive bien remplie à l’ancienne, un bon réseau de contacts et des offensives en publipostage pour stimuler l’intérêt.

Une approche personnalisée

Chaque maison est différente et il importe de planifier une mise en marché personnalisée, peu importe son prix, son style. Cette approche s’applique aussi à la vidéo.

Le courtier croit si fort à l’approche personnalisée et la mise en marché adaptée au produit qu’il va même jusqu’à demander à un compositeur de créer la musique des trames sonores des vidéos immobilières pour un produit final en parfaite harmonie avec l’ambiance de la maison et son style.

Est-ce qu’une mauvaise vidéo vaut mieux que pas de vidéo du tout ? Avec la myriade d’applications pour téléphone intelligent, les caméras numériques bon marché et les logiciels de montage simple, l’idée de faire la vidéo soi-même pourrait en tenter quelques-uns. Mais pour Romain Lecomte, si on décide de réaliser une vidéo immobilière, soit on le fait bien, soit on ne le fait pas. « Le faire soi-même, ce n’est pas rendre service au client ni à la propriété, souligne-t-il. Pour ma part, je n’hésite pas à demander à des spécialistes qui viennent passer quatre ou cinq heures dans la bâtisse pour bien faire leur travail. Le plus difficile, c’est de trouver des gens qui ont la passion de l’immobilier et la connaissance en cinéma. »

Investir pour une vidéo immobilière

Les professionnels de l’image de la boîte de production Arrive en ville (AEV) ont fait leur nom dans le domaine du cinéma avant de se lancer dans la vidéo immobilière. « Je viens d’une famille où il y a huit courtiers et ça fait des années que je vois qu’il y a un besoin flagrant de se renouveler », explique la productrice et réalisatrice Jacinthe Parenteau. C’est donc entre les documentaires et la fiction que la vidéo immobilière s’est taillé une place dans le carnet de production de l’entreprise montréalaise.

Comme au cinéma

L’équipe a choisi le format de la bande-annonce pour mettre en valeur les atouts et les caractéristiques des propriétés.

« Il faut que ça ait le rythme d’une bande-annonce de film : court et punché. On essaie d’y aller avec le style de la maison. On se permet d’aller chercher des objets, des matériaux, de montrer ce qui coûte cher, mais qu’on ne voit pas sur les photos. On joue avec les éclairages pour qu’on sente réellement l’énergie de l’endroit. »

— Jacinthe Parenteau, productrice et réalisatrice chez Arrive en ville (AEV)

Tout au long du processus de création de cette vidéo d’à peine 75 secondes, le courtier et le client sont impliqués. L’objectif : une vidéo qui vient toucher la sensibilité d’un acheteur potentiel.

AEV offre ses services de vidéo immobilière aux courtiers, mais les particuliers sont aussi les bienvenus. Une vidéo, selon les demandes du client, la musique et la narration, peut coûter entre 500 $ et 1500 $. Si on ne paie pas de commission pour vendre sa propriété, on doit quand même penser à une bonne mise en marché et investir en publicité, croient la plupart des courtiers. « Je suis convaincu que la vidéo est utile, de plus en plus de plateformes l’intègrent facilement. C’est ça que les gens veulent voir sur leurs réseaux sociaux et lorsque c’est bien fait, les gens partagent », assure Mme Parenteau.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.