Innobahn

Petits entrepreneurs en mode séduction

Ce soir, 11 dirigeants de jeunes entreprises québécoises auront l’occasion de faire réaliser un bond important à leurs affaires en y allant de leurs propositions pour résoudre des problèmes chez Ubisoft, L’Oréal ou au Grand Prix de Trois-Rivières.

L’événement, baptisé Innobahn, est organisé par la chambre de commerce du Montréal métropolitain, Ubisoft et Hyperliens.

Un projet-pilote avait été mis sur pied l’an dernier par Hyperliens. La chambre et Ubisoft ont emboîté le pas cette année. Environ 300 personnes sont attendues à la Place des Arts, ce soir, pour assister aux présentations finales.

« Nous avons voulu instituer une série d’événements pour aider les PME innovantes à être plus visibles dans la société et à trouver des contrats », explique le président de la Chambre, Michel Leblanc.

« L’idée est d’inciter de grandes entreprises à rendre publics les défis d’innovation auxquels elles ne peuvent pas répondre, soit parce que ce n’est pas dans leur spécialité d’affaires, soit parce qu’elles pensent qu’une plus petite entreprise est mieux placée pour y parvenir », ajoute-t-il.

UBISOFT

Chez Ubisoft, ce défi concerne le transport des employés jusqu’à ses bureaux du Mile End.

« C’est difficile de venir chez nous en auto et ce n’est pas si simple en métro non plus », résume Francis Baillet, vice-président aux affaires corporatives.

Marc-Antoine Ducas sera l’un des participants appelés à proposer une solution à ce problème au nom de son entreprise, Netlift, dont l’application mobile simplifie le covoiturage.

« J’ai dû recevoir 30 courriels le jour où le défi est sorti, confie M. Ducas. C’est exactement pas mal ce que l’on fait, donc ça n’a pas pris trop de temps à nous inscrire. »

Selon lui, ce genre de défi, au terme duquel les trois grandes entreprises s’engagent à réaliser un projet-pilote avec la jeune entreprise qu’elles choisissent, si elles en choisissent une, est de nature à changer le cours des affaires pour cette dernière, estime M. Ducas.

« Moi, je ne veux pas avoir une start-up, je veux avoir une compagnie. Pour cela, je dois être capable de servir des clients exigeants. C’est un défi intéressant. Ça pourrait accélérer notre commercialisation. »

— Marc-Antoine Ducas, président de Netlift, une jeune entreprise qui offre un service de covoiturage multi-modal

« Si je réussis avec Ubisoft, je n’aurai pas peur d’aller approcher n’importe quelle autre entreprise du top 200 au Québec. Je n’aurai plus seulement une présentation PowerPoint, j’aurai une réalisation à leur montrer. »

GP3R

Pour le Grand Prix de Trois-Rivières, le défi réside dans la transmission des connaissances des bénévoles.

« J’en ai qui sont là depuis 10 ou 15 ans, parfois dans des postes-clés », explique le directeur général, Dominic Fugère.

« Malheureusement, j’ai trois directeurs qui sont décédés dans les dernières années. Ça nous a placés dans une situation difficile. Comme ce sont des bénévoles, je ne peux pas leur dire de s’asseoir avec un consultant et de lui expliquer leur travail. Certains ont des chasses gardées et ils ont peur de se faire tasser. »

L’organisation, qui ne compte que 5 employés pour jusqu’à 1000 bénévoles, a déjà tenté de trouver une solution, « mais l’urgence des opérations au jour le jour fait en sorte qu’on reporte souvent le projet », convient M. Fugère.

L’ORÉAL CANADA

De son côté, L’Oréal Canada cherche une façon de garder le contact avec la clientèle qui visite ses magasins. L’entreprise MyCustomizer, issue de la cuvée 2012 de l’incubateur FounderFuel, sera l’une des quatre à proposer une solution.

« Présentement, environ 95 % de nos clients sont à l’extérieur du Québec ou du Canada, précise Christine Mongeau, de MyCustomizer.

« Travailler avec la chambre de commerce sur ce défi nous permet de rencontrer des gens au sein de grandes entreprises d’ici, ce qui aurait pu être difficile autrement. »

— Christine Mongeau, fondatrice de MyCustomizer

C’est justement l’idée derrière tout le projet, résume son idéateur, André Bélanger, d’Hyperliens.

« Si on veut avoir de grandes entreprises technologiques à Montréal, il faut une implication du Québec inc. On ne peut pas compter que sur du capital provenant de San Francisco et qui finit par mener à une perte de contrôle. Il faut des ventes ici. »

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