Mon clin d'œil

En sept mois à la Maison-Blanche, Donald Trump a dit plus souvent « You’re fired » qu’en dix ans à The Apprentice.

OPINION SOCIÉTÉ DES ALCOOLS DU QUÉBEC

Cave à vin de luxe à vendre !

Nos élus doivent garder le cap sur les besoins du Québec

Le quasi-monopole du gouvernement du Québec sur les vins et spiritueux avec la Société des alcools du Québec (SAQ), c’est un vestige, voire un anachronisme du siècle antérieur et la question n’est pas tant de savoir si ce monopole sera privatisé, mais quand et comment cela se fera. Le gouvernement peut certes trouver le moyen de retrouver son assiette fiscale autrement.

Dans un récent article de La Presse, on parlait avec éclat de l’illustre cave de la SAQ du Pied-du-Courant. Avec fierté, la SAQ se targue d’avoir l’une des caves les plus prestigieuses au monde. Elle serait au premier rang en Amérique du Nord avec des bouteilles d’une valeur allant jusqu’à 100 000 $. Quelle est sa valeur pour la société québécoise ? Est-ce que cela nous donne une véritable fierté ? J’en doute fort.

Le Québec est pratiquement au dernier rang en Amérique du Nord, excluant le Mexique, en matière de richesse (PNB/habitant) et il s’offre l’une des plus somptueuses caves à vin et spiritueux au monde. On croit rêver ! Le gouvernement peut-il être plus déconnecté de la réalité et des besoins des citoyens ?

Les besoins du Québec sont criants en santé, en éducation et en infrastructures. On n’a qu’à penser à nos routes, nos ponts, nos pontons, nos écoles et nos hôpitaux. Il manque des milliards et comme les Québécois sont parmi les plus taxés en Amérique, la marge de manœuvre est très mince. Il faut de l’efficience en toutes choses et non un État qui lance ses tentacules tous azimuts.

Notre gouvernement a bien d’autres chats à fouetter que de gérer une cave de grand luxe.

Dans le contexte difficile où notre société évolue, la première règle est de mettre toutes nos énergies où cela compte et de gérer de façon parcimonieuse nos ressources limitées. Comment en est-on venu à demander à des employés de l’État de faire de la spéculation sur les grands crus ?

Nos élus doivent garder le cap sur les besoins du Québec. La raison dicte que la SAQ se départisse rapidement de cette cave et empoche les millions que de riches investisseurs-œnologues sont prêts à payer pour satisfaire leur super ego.

Les bouteilles de prestige chez les millionnaires, et l’argent dans les coffres de l’État pour des services au citoyen.

Qui est à l’aise avec le concept de quelqu’un payant 100 000 $ pour une bouteille de vin ou de spiritueux de collection alors qu’il y a tant d’humains sur la planète qui crèvent de faim ? J’en ai la nausée juste à y penser. Je doute que les Québécois soient d’accord qu’une société d’État trempe dans ce commerce pour gens richissimes. Il n’y a aucune valeur ajoutée pour le citoyen. 

Combien de gouvernements ont fait pareil choix ? Pratiquement aucun. Le Québec a d’autres trésors à s’occuper.

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