Aliments biologiques

Un seul inspecteur pour tout le Québec

Combien y a-t-il d’inspecteurs pour s’assurer de la conformité des aliments biologiques au Québec ? 

Un seul. Pour toute la province. 

C’est le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants qui surveille la conformité des produits biologiques offerts sur le marché. « Le Conseil n’a pas de budget pour engager des inspecteurs et n’a pas de budget pour entamer des procédures légales », déplore vivement Marcel Groleau, président de l’Union des producteurs agricoles du Québec. 

« Les producteurs biologiques du Québec travaillent fort pour respecter les règles, dit Marcel Groleau. Il y a quatre agences qui surveillent les producteurs à la ferme. Les gens peuvent être assurés qu’un produit bio qui sort d’une ferme québécoise est bio. » 

La fraude alimentaire survient ailleurs, explique le président de l’UPA, à l’autre bout de la chaîne, à l’épicerie. « Les détaillants savent qu’il n’y a pas de service de vérification. Et le bio est un secteur très demandé. C’est un réel problème. » Résultat : les consommateurs deviennent très soupçonneux. 

Ressources manquantes

Une étude menée par l’Université Dalhousie, publiée cette semaine, révélait que plus de 80 % des Québécois craignent la fraude alimentaire. Pour l’ensemble du Canada, 43 % des participants à l’étude croient avoir déjà été victimes de fraude alimentaire, sans en avoir nécessairement la preuve. 

L’UPA et La Table filière biologique du Québec demandent au nouveau ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Laurent Lessard, de donner au Conseil les moyens de faire son travail et de faire respecter la loi. Pour l’instant, le Conseil n’a même pas les ressources nécessaires pour traiter toutes les plaintes reçues du public qui suspecte une fraude alimentaire dans le bio.

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