Pour le centre-ville : un tramway… et plus de stationnements !
Cette position a été prise hier sous forme de conférence devant les membres de l’Institut de développement urbain du Québec (IDU).
Après avoir connu un boum, de nombreux centres-ville déclinent aux États-Unis. Pour éviter que le cœur de Montréal connaisse le même sort, il est temps de s’attaquer à la mobilité.
Une renaissance fragile
Le centre-ville va bien. Il va même très bien.
C’est important de le souligner, car ce ne fut pas toujours le cas. Rappelons-nous qu’entre 1960 et 1990, Ville-Marie a perdu la moitié de sa population ! Ou souvenons-nous de l’état misérable de la Sainte-Catherine dans les années 80 !
Ce n’est donc pas qu’un boum que vit le centre-ville depuis quelques années, c’est une véritable renaissance.
L’indice le plus spectaculaire est certainement le retour des gratte-ciels à Montréal après une absence qui aura duré 22 longues années, de 1992 à 2014. Puis paf ! Les constructions se sont mises à se multiplier comme des champignons.
Mais la question s’impose : cette soudaine renaissance du secteur incluant le centre des affaires, Griffintown et le Vieux-Montréal mourra-t-elle aussi vite qu’elle est née ? Ou est-ce plutôt un courant de fond appelé à durer ?
Autrement dit, va-t-on réussir à « soutenir l’élan » encore longtemps, comme le veut le titre de la Stratégie centre-ville de l’administration Coderre-Bergeron ? Ou est-ce que celui-ci va finir par s’essouffler ?
Il importe de s’interroger quand on voit qu’aux États-Unis, bon nombre des centres-villes qui ont connu des boums ces dernières années commencent justement à manquer de souffle.
Entre 2000 et 2015, la majorité des grandes villes américaines ont connu un développement plus important que leurs banlieues. Mais les plus récents chiffres révèlent que depuis deux ans, c’est l’inverse qui se produit : dans les deux tiers des régions métropolitaines, la banlieue s’est à nouveau développée plus vite que la ville-centre.
« The Urban Revival is Over », a-t-on pu lire il y a quelques jours dans le New York Times, sous la plume du gourou urbain Richard Florida.
Pour expliquer le phénomène, on évoque la criminalité, la mauvaise presse des villes à l’ère Trump et la hausse du prix des propriétés.
Le contexte est heureusement différent au Canada, surtout à Montréal. Mais il reste que ces chiffres prouvent que la renaissance est fragile et qu’elle peut s’arrêter à tout moment.
Voici deux mesures qui pourraient contribuer à maintenir l’élan qu’a pris le centre-ville.