Portfolio PME en aérospatiale

Thales Canada s’associe à Bell Helicopter pour son projet de taxi volant

Thales Canada s’associe au projet de taxi volant autonome de Bell Helicopter. L’annonce a été faite plus tôt cette semaine.

Le nouveau véhicule, de type eVTOL pour « electric vertical take-off and landing » (aéronef électrique à décollage et atterrissage verticaux), n’existe pour l’instant que sur la planche à dessin, mais un prototype devrait voir le jour dès 2020, selon les plans de Bell Helicopter.

La division montréalaise de Thales Canada sera responsable de développer les systèmes de commandes de vol électrique du nouvel appareil. L’entreprise fournit déjà ce type de produit aux constructeurs d’avions d’affaires et d’avions régionaux Bombardier, Embraer, Gulfstream et Cessna.

« On est très contents d’être dans les premiers à travailler sur un projet comme celui-là, souligne Michel Grenier, vice-président et directeur général de la division aéronautique de Thales Canada. Il permet de positionner notre groupe dans un secteur où il y a beaucoup d’effervescence. »

C’est que le marché des eVTOL s’annonce florissant pour les entreprises du secteur de l’aéronautique, selon lui. M. Grenier parle même d’une « troisième révolution » dans l’industrie, susceptible d’avoir un impact comparable à celui de l’apparition du moteur à réaction.

Le groupe Thales espère d’ailleurs mettre à contribution plusieurs de ses expertises dans ce projet, notamment en matière d’avionique et de gestion du trafic aérien.

La division montréalaise met déjà cinq de ses employés à contribution sur le projet. Bientôt, ils seront de 15 à 20, selon le directeur général de la division aéronautique de Thales Canada. « On travaille à fond sur le projet », dit-il.

Un taxi volant autonome

Le constructeur Bell Helicopter demeure discret sur l’échéancier de production de son eVTOL, ainsi que sur le design exact que pourrait avoir le prochain appareil. L’entreprise texane n’a dévoilé pour l’instant qu’un prototype d’habitacle. Selon Michel Grenier, on peut tout de même parler d’un « gros drone » comportant « plusieurs hélices ».

Pareil véhicule pourrait répondre en partie au problème de mobilité des villes, en contribuant d’abord au transport logistique, puis au transport de passagers, selon M. Grenier.

« J’étais dans la Silicon Valley dernièrement et c’est un sujet qui intéresse tout le monde, et pas seulement les gens du milieu de l’aéronautique. Le problème de la mobilité est partout. »

— Michel Grenier, de Thales Canada

De grands noms se sont associés au projet de Bell Helicopter en vue d’assembler un prototype fonctionnel d’ici la fin de l’année 2020. Le groupe Safran a pour mission de développer un système de propulsion hybride électrique, alors que Garmin intégrera un système de gestion informatique pour véhicules autonomes à l’eVTOL.

Parce que oui, l’objectif à terme est de créer un véhicule volant autonome. Il faudra toutefois surmonter plusieurs défis d’ici là, admet M. Grenier.

« Il y a la question de l’autonomie, mais aussi celle des aspects réglementaires et de la gestion du trafic aérien sur lesquelles il faudra d’abord se pencher, dit-il. Il y aura aussi un défi de production parce que le volume d’unités à fabriquer sera beaucoup plus grand que ce qu’on connaît présentement dans l’industrie aéronautique. »

Une partie de ces défis devront être surmontés rapidement. Bell Helicopter envisage de démarrer des opérations commerciales impliquant son eVTOL dès le milieu des années 2020.

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