Épicerie zéro déchet

Sans bocal ni contenant

Après Montréal, voilà que Saint-Basile- le-Grand aura aussi dès demain son épicerie zéro déchet, Ô Bokal. Au menu : divers produits en vrac pour la cuisine et la maison ainsi qu’un petit espace café.

C’est en voulant mieux manger – comprendre : couper les sucres, les produits transformés, etc. – que Valérie Sirois s’est mise à consommer davantage de produits en vrac.

La mère de famille se dit aussi préoccupée depuis longtemps par le suremballage. « J’ai travaillé pour des multinationales dans le domaine de l’alimentation et le suremballage, ça fait longtemps que ça me dérange. On paye jusqu’à 20 % par produit pour l’emballage, encore plus pour les produits cosmétiques. Il y a aussi toute la question de l’environnement et des océans qui sont touchés par ça. »

Ces constats ont amené Mme Sirois à mettre sur pied Ô Bokal, une épicerie-café zéro déchet, un projet qui lui « trotte » dans la tête depuis un moment. Si, au départ, elle voulait plutôt ouvrir un café, l’idée d’ajouter une offre de produits en vrac à son commerce s’est rapidement imposée.

« Je me suis rendu compte qu’il y avait un engouement dans la communauté pour le vrac, je reçois beaucoup de messages à cet effet. »

— Valérie Sirois, fondatrice d’Ô Bokal

ESPACE MIXTE, MÊME OBJECTIF

Ô Bokal, qui ouvre officiellement ses portes demain, est à la fois une épicerie et un café. D’un côté ou de l’autre, l’objectif est de ne produire aucun déchet. Évidemment, les sacs de plastique sont bannis. Aucune paille ou serviette de table jetable n’y trouvera sa place non plus.

Pour le vrac, les gens ont l’option d’apporter leur propre bocal ou de s’en procurer sur place. Mme Sirois pense également mettre en place un système de consigne ou proposer de petits sacs en tissu. « C’est une éducation à faire, ce n’est pas tout le monde qui est à l’aise avec ça, mais on essaie de proposer des options de rechange. »

L’entrepreneure propose une jolie variété de produits en vrac : denrées alimentaires (dont des huiles en vrac) bien sûr, mais aussi des produits de soins corporels et de nettoyage pour la maison.

Côté café, le travail se fait aussi en amont pour éviter le gaspillage alimentaire, grâce à des portions équilibrées et pas trop copieuses avec un menu créé par une naturopathe, qui utilisera au maximum les produits offerts en vrac à l’épicerie afin d’éviter les pertes. Les restes, eux, vont au compost.

Pour éviter au maximum les déchets dus aux emballages – et réduire les émissions de CO2 –, Mme Sirois compte s’approvisionner le plus possible auprès des producteurs et artisans locaux, comme pour son pain, qui proviendra de la boulangerie voisine, alors que plusieurs légumes proviendront d’un agriculteur bio de la région.

« Aller chercher et recevoir les denrées, c’est ça, le défi de taille ! », remarque cette dernière. Une des solutions trouvées : faire des commandes communes auprès des mêmes fournisseurs avec l’épicerie zéro déchet Loco, à Montréal. « C’est un milieu où règne l’entraide, les gens collaborent, car nous avons tous le même objectif : conscientiser la population et réduire notre empreinte écologique », conclut-elle.

53, montée Robert, local 101, Saint-Basile-le-Grand

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