Avalanche-Canadien
Triangle des Bermudes dans le demi-cercle
La Presse
Il y a de bonnes journées et il y en a de moins bonnes. Pour la situation des gardiens de l’Avalanche du Colorado, celle de jeudi se classe dans la deuxième catégorie.
Et après ce jeudi de misère à Ottawa, où les gardiens 1 et 2 de l’équipe sont tombés au combat, Patrick Roy ne savait toujours pas, hier, qui sera son gardien pour le duel de ce soir contre le Canadien. Mais à la blague, il s’est exclu du débat.
« Je ne pense pas que ça serait une très bonne idée. Mais ça serait bon pour perdre du poids. Je serais serré dans mon masque ! », a lancé l’entraîneur-chef de l’Avalanche du Colorado, après un entraînement tenu dans les installations du Canadien à Brossard.
Sur un ton plus sérieux, Roy a également exclu l’embauche de Martin Brodeur, toujours joueur autonome. « Non, ce n’est pas une option. Pas au moment où on se parle », a-t-il dit.
Récapitulons. Jeudi, après l’entraînement du matin, Semyon Varlamov se plaint de douleurs à l’aine et est placé sur la liste des blessés. L’Avalanche rappelle d’urgence Calvin Pickard pour qu’il agisse comme auxiliaire de Reto Berra.
À 2 min 46 s en première période, c’est au tour de Berra de se blesser, à la suite d’une collision. Arrivé à Ottawa environ trois heures avant le match, Pickard obtient donc son baptême de feu de la LNH, au cours duquel il accordera 4 buts sur 27 tirs dans un revers de 5-3.
Après la rencontre, l’Avalanche procède à un autre rappel en catastrophe, celui de Sami Aittokallio, pour qu’il seconde Pickard si Berra n’est pas prêt à jouer. Aittokallio, un Finlandais de 22 ans, a appris son rappel en fin de soirée et était debout à 3 heures du matin pour son vol Chicago-Montréal.
Berra ne s’est pas entraîné hier et devait être réévalué en après-midi. Sa présence contre le Canadien n’est toujours pas exclue. Mais s’il doit s’absenter, l’Avalanche se retrouvera donc avec 2 gardiens de 22 ans qui étaient tous deux dans la Ligue américaine 48 heures plus tôt.
Un peu comme si le Canadien disputait la rencontre avec Joey MacDonald et Mike Condon comme gardiens, à la différence que MacDonald a du vécu dans la LNH. Pickard n’a toujours pas amorcé de rencontre dans la LNH, et son auxiliaire en a amorcé une, qu’il n’a pas terminée.
« Idéalement, on aurait aimé avoir un troisième gardien comme Joey MacDonald, un gars d’expérience », a reconnu Roy.
Bref, avec un tel capharnaüm devant le filet, un réveil de l’attaque de l’Avalanche serait le bienvenu. Blanchie à ses deux premiers matchs, l’attaque vient à l’avant-dernier rang de la LNH avec 1,4 but par match. Tout ça au sein d’une équipe dont l’identité est d’abord et avant tout offensive. La fiche après cinq matchs : 1-3-1.
« Offensivement, on pourrait produire un peu plus. Notre avantage numérique ne performe pas aussi bien. C’est beau travailler à l’extérieur, mais on devra amener plus de rondelles au filet. »
— Patrick Roy, entraîneur-chef de l'Avalanche
Individuellement, ça donne des situations assez incongrues. Matt Duchene, Jarome Iginla, Nathan MacKinnon, Ryan O’Reilly et Gabriel Landeskog totalisent, mis ensemble, trois buts. Landeskog n’a toujours pas de passe, si bien qu’il cumule un maigre point en cinq matchs.
Roy a souvent dit qu’il sentait que son équipe avait besoin d’un influx d’expérience, à la lumière de l’élimination rapide de son équipe la saison dernière. Il y a remédié en obtenant les vétérans Iginla et Daniel Brière au cours de l’été. Et c’est justement un message de calme qu’a relayé Iginla.
« Lors du dernier match, on a eu de bonnes chances de marquer, explique Iginla. Nathan volait sur la patinoire, on a frappé quelques poteaux, Landy [Landeskog] a marqué son premier, les joueurs commencent à marquer leur premier. Je crois que ça va commencer à rouler. L’attaque ne devrait pas être un problème ici. Cinq matchs, c’est un trop petit échantillon pour s’inquiéter.
« Il n’y a pas de vent de panique ici. »