La question du proprio
Comment réduire l’humidité au sous-sol
Collaboration spéciale
Vous vous préoccupez de l’humidité dans votre sous-sol ? Bon réflexe ! Quand le taux d’humidité relative dans l’air est trop élevé de façon régulière, il y a danger de formation de moisissures. Certaines souches sont nocives pour la santé respiratoire, alors il vaut mieux les priver d’eau. Voici comment s’y prendre.
Tout d’abord, on se procure en quincaillerie un hygromètre. Les modèles les moins chers peuvent faire l’affaire. Faites vos mesures à la fois près des fondations et au centre de la pièce, pour déceler les endroits les plus humides.
D’après Jean Gobeil, directeur des services-conseils en habitation à CAA-Québec, le taux d’humidité au sous-sol devrait varier entre 30 % l’hiver et 50 % l’été. Nos maisons sont plus sèches en hiver tout simplement parce que l’air extérieur contient moins d’humidité par temps froid.
« Les moisissures ont besoin de trois éléments pour proliférer : de l’eau, une température propice et un substrat organique (panneau de gypse, carton ou autre), explique Jean Gobeil. L’eau est l’élément qu’on peut contrôler, en abaissant le taux d’humidité dans l’air. »
Si vous avez recours à un déshumidificateur en permanence, c’est qu’il y a un problème. Cherchons la source, à l’intérieur puis à l’extérieur.
Les occupants du sous-sol peuvent générer de l’humidité, par exemple en faisant sécher des vêtements, en cuisinant sans hotte ou en entreposant du bois de chauffage. La salle de bains doit être équipée d’un extracteur d’air, qu’on laisse fonctionner idéalement 20 minutes après une douche.
Pour savoir si l’extracteur d’air fait son travail, allumez-le et approchez-en un mouchoir de papier. S’il n’est pas aspiré, l’humidité créée par la douche ne l’est pas non plus. Sa grille, son conduit et sa bouche à l’extérieur pourraient être obstrués par de la saleté.
La dalle de béton et les fondations devraient être étanches. Aux endroits où elles sont visibles, scrutez-les pour voir si des fissures sont apparues et touchez-les pour voir si elles sont mouillées. Cherchez aussi des traces d’eau ou de moisissure au pied des murs qui ont été finis.
Le béton absorbe l’humidité du sol, mais il ne devrait pas laisser carrément passer l’eau. Si la maison a plus de 30 ans, il se peut qu’il n’y ait pas de pellicule pare-vapeur sous la dalle de béton. L’enduit bitumineux appliqué sur l’extérieur des fondations pourrait s’être désagrégé avec le temps. Il se pourrait aussi qu’il n’y ait pas de drain français ou qu’il ne fonctionne plus. Avant de s’alarmer au sujet de ces composants, allons dehors faire quelques ajustements.
L’absence de gouttières pour recueillir l’eau de pluie du toit n’est pas souhaitable, mais il y a pire, selon Jean Gobeil : les gouttières et leurs descentes pluviales qui se vident tout près de la fondation. « On concentre toute l’eau au même endroit dans le sol, explique-t-il. Cela ne provoque pas seulement des problèmes d’humidité au sous-sol. L’action du gel et du dégel sur le sol imbibé peut provoquer des fissures de fondations et créer une porte d’entrée pour l’eau. »
La solution : on prolonge les descentes pluviales, pour éloigner l’eau à un mètre et demi des fondations. Souvent, les extensions ont été retirées pour faciliter la tonte du gazon.
L’humidité peut aussi pénétrer par le cadre des fenêtres qui sont au niveau du sol. Dans ce cas, on les dote de margelles, qu’on remplit de gravier jusqu’à 15 cm du bas de la fenêtre.
Rien n’y fait et l’humidité persiste ? S’il y a odeur de moisissure, on peut faire réaliser un test de qualité de l’air. Sinon, on peut demander à un expert, qui trouvera les points humides armé d’un détecteur d’humidité et d’un thermomètre au laser. Au besoin, il ouvrira les murs.
25 % et moins : trop sec, inconfortable
De 30 à 55 % : zone de confort
70 % et plus : utiliser un déshumidificateur
80 % : bonjour la moisissure !
Sources : Énergie et Ressources naturelles Québec, CAA-Québec, Healthy Heating