Le Québec dans l’œil du monde 

L’empreinte médiatique de Denis Coderre

Affirmer que Denis Coderre est une bête médiatique est un pléonasme, au sens le plus pur.

On peut lui associer plus de 15 000 tweets pendant son séjour à la mairie. Les journaux et les sites web ont publié, à propos de son administration, l’équivalent d’un quotidien entier pendant 740 jours. C’est plus de deux ans, ça ! S’il souhaitait réécouter tout ce qui s’est dit sur lui à la radio et à la télévision, ça lui prendrait 83 jours.

On peut affubler Denis Coderre de bien des qualificatifs, mais pas de celui de maire beige. Si les Montréalais souhaitaient une contrepartie loquace et forte à Régis Labeaume, ou faire oublier Gérald Tremblay, Michael Applebaum et Laurent Blanchard, on peut dire que c’est une mission accomplie.

Sa seule présence aura permis d’accroître l’intérêt des médias locaux pour les activités de l’hôtel de ville de… 500 % !

Pas mal du tout !

La grande noirceur 

Sur le plan international, son impact est aussi très marquant. Son séjour à l’hôtel de ville correspond à la fin d’une période de grande noirceur pour Montréal dans la presse étrangère qui s’est étendue de 2012 à 2014.

Très tôt en 2012, l’environnement public montréalais a considérablement basculé. Un ensemble d’événements a sans aucun doute contribué à transformer l’image de Montréal dans l’œil des médias étrangers.

Avec l’affaire Magnotta, les émeutes quotidiennes au centre-ville, les révélations de la commission Charbonneau et l’attentat au Métropolis, les faits divers sont devenus le principal vecteur d’intérêt pour la presse mondiale à l’endroit de Montréal.

En quelques mois, le produit culturel et touristique de la ville a perdu 49 % de sa vélocité aux yeux des médias étrangers. Montréal a été frappé par une descente policière à l’hôtel de ville, par l’arrestation de Michael Applebaum, par l’histoire du «  pastagate  » et de nombreuses autres révélations sur la corruption.

Plus de 21 % de l’intérêt médiatique international pour Montréal étaient composés de faits divers. À bien des égards, Montréal ressemblait à n’importe quelle autre grande ville nord-américaine, les faits divers générant habituellement une bonne partie du corpus médiatique des cités.

Pendant cette période, l’intérêt des médias hors Québec pour les attraits touristiques de la province a chuté de 39 %.

Le redressement

Tôt en 2014, nous avons remarqué un changement rapide dans le ton des reportages sur la ville. Montréal redevenait festif et ses restos et ses chefs réapparaissaient dans les cahiers voyages et découvertes des journaux du monde entier.

Sans avoir encore retrouvé les sommets du début des années 2000, nous pouvons affirmer que Montréal s’est réapproprié peu à peu son équité de marque auprès des médias étrangers.

Sous le règne de M. Coderre, l’intérêt international pour notre produit touristique et pour la culture a connu une forte croissance. Et que dire du retour des Expos ? Presque chaque jour, un média américain s’intéresse à la question.

À l’inverse, la vélocité médiatique internationale de l’immigration d’étudiants à Montréal et les nouvelles liées à la communauté des affaires ont fondu. Consolons-nous, Montréal a aussi perdu une partie de son association avec les faits divers. Et ça, personne n’osera s’en plaindre.

Outre l’épisode du déversement des eaux usées, sa performance médiatique aura été positive à l’étranger.

Certes, Denis Coderre n’est pas la seule cause de ce redressement. Il aura toutefois fait partie des vecteurs de changement. Pour paraphraser Rodger Brulotte : «  Bonsoir, il est parti !  »

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