Bombardier

Un geste sans précédent

Par son ampleur, l’investissement dans Bombardier constitue une première. Une recension des principales interventions du gouvernement au cours des dernières années confirme que jamais la province n’était intervenue aussi massivement dans une entreprise.

— André Dubuc, La Presse

KRUGER : 466 MILLIONS

Le gouvernement a annoncé en septembre un engagement de 190 millions pour la conversion d’une machine de papier journal en machine à papier couché, à Trois-Rivières. En 2013, Kruger a aussi reçu 15 millions pour une usine-pilote de filaments de cellulose. Un décompte effectué en 2002 établissait à 261 millions les aides consenties au fil des ans à la papetière par Investissement Québec (IQ) ou son prédécesseur, la Société de développement industriel. De cette somme, 148 millions ont servi à la réouverture de la Wayagamack, à Trois-Rivières, appartenant moitié-moitié à Kruger et à Investissement Québec, auparavant la Société générale de financement.

CIMENT MCINNIS : 350 MILLIONS

En janvier 2014, Investissement Québec annonce un prêt de 250 millions à la cimenterie de Port-Daniel-Gascons en Gaspésie, en cours de construction, et a pris une participation de 100 millions dans le capital-actions du projet. Le principal actionnaire du projet, à 51,1 %, est une coentreprise formée par Beaudier, un holding de la famille Beaudoin-Bombardier, et la Caisse de dépôt et placement du Québec.

TEMBEC : 324 MILLIONS

Jusqu’en 2002, Tembec avait reçu des aides de 231 millions au total de la part d’Investissement Québec, incluant un engagement de 89 millions pour l’usine mort-née de Gaspésia. Le gouvernement du Québec a depuis avancé 92,8 millions dans le projet de modernisation de l’usine de cellulose de Témiscaming.

ALUMINERIE ALOUETTE : 260 MILLIONS

La construction de la phase II de l’aluminerie Alouette a été financée par un prêt de 260 millions d’Investissement Québec au milieu des années 2000. Comme actionnaire à 6,67 % de la fonderie, Investissement Québec devra allonger au moins 100 millions dans la réalisation de la phase III, qui nécessitera un investissement total de 1,6 milliard.

FORTRESS : 234 MILLIONS

Fortress Global Cellulose a obtenu un prêt de 234 millions pour la conversion de deux installations en usines de pâte cellulosique, l’une à Thurso, en Outaouais, et l’autre à Lebel-sur-Quévillon, dans le nord du Québec. Le projet à Lebel-sur-Quévillon est suspendu. Le maire Alain Poirier a dénoncé le repreneur dans un communiqué en janvier 2015.

DIAMANTS STORNOWAY : 220 MILLIONS

Les investissements du gouvernement dans la mine Renard de diamants Stornoway, à 360 km au nord-est de Chibougamau, se font par le truchement de la filiale Ressources Québec d’Investissement Québec : 100 millions en capital-actions (pour entre 25 et 30 % de la société) et 120 millions en prêts.

Bombardier

Un faible impact sur le déficit

Québec n’aura pas à serrer la vis aux ministères, l’an prochain, pour trouver le milliard de dollars qui servira à renflouer Bombardier. La dette de la province va toutefois augmenter d’autant.

Les participations en capital-actions du gouvernement dans les entreprises sont considérées comme un actif et non comme une dépense.

Québec n’aura donc pas à comprimer ses dépenses ou à faire un déficit pour injecter les millions dans l’avionneur. Il empruntera la somme, tout simplement, ce qui gonflera sa dette.

Dans le livre des dépenses, le gouvernement n’aura qu’à inscrire la charge d’intérêt relative à cet emprunt de 1,3 milliard. À un taux de 2,5 %, on parle d’une dépense additionnelle de l’ordre de 32,5 millions par an.

Cependant, si les perspectives de la C Series s’assombrissent, le gouvernement devra prendre une provision pour pertes, laquelle viendra plomber les résultats de l’année financière du gouvernement. La juste valeur marchande de sa participation dans Bombardier sera établie annuellement.

Le gouvernement investira dans l’entreprise aéronautique par l’entremise du Fonds du développement économique (FDE), et non pas à partir des fonds propres d’Investissement Québec (IQ). « Les interventions avec nos fonds propres sont habituellement limitées à 100 millions », dit Chantal Corbeil, porte-parole d’IQ, expliquant pourquoi l’investissement se fait par le truchement du FDE.

Le FDE est la tirelire du gouvernement, qui décide par décret des conditions de son intervention financière auprès des entreprises. Investissement Québec en est simplement le mandataire. Preuve que l’ampleur de l’investissement gouvernemental dans Bombardier est sans précédent, les participations dans la C Series vont représenter plus de 30 % de l’actif total du FDE, actuellement évalué à près de 3 milliards et qui inclut notamment l’aide accordée à Ciment McInnis.

Bombardier

KRUGER

466 millions

Le gouvernement a annoncé en septembre un engagement de 190 millions pour la conversion d’une machine de papier journal en machine à papier couché, à Trois-Rivières. En 2013, Kruger a aussi reçu 15 millions pour une usine-pilote de filaments de cellulose. Un décompte effectué en 2002 établissait à 261 millions les aides accordées au fil des ans à la papetière par Investissement Québec (IQ) ou son prédécesseur, la Société de développement industriel. De cette somme, 148 millions ont servi à la réouverture de la Wayagamack, à Trois-Rivières, appartenant moitié-moitié à Kruger et à Investissement Québec, auparavant la Société générale de financement.

Bombardier

CIMENT McINNIS

350 millions

En janvier 2014, Investissement Québec annonce un prêt de 250 millions à la cimenterie de Port-Daniel–Gascons en Gaspésie, en cours de construction, et a pris une participation de 100 millions dans le capital-actions du projet. Le principal actionnaire du projet, à 51,1 %, est une coentreprise formée par Beaudier, holding de la famille Beaudoin-Bombardier, et la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Bombardier

TEMBEC

324 millions

Jusqu’en 2002, Tembec avait reçu des aides de 231 millions au total de la part d’Investissement Québec, incluant un engagement de 89 millions pour l’usine mort-née de Gaspésia. Le gouvernement du Québec a depuis avancé 92,8 millions dans le projet de modernisation de l’usine de cellulose de Témiscaming.

Bombardier

ALUMINERIE ALOUETTE

260 millions

La construction de la phase II de l’aluminerie Alouette a été financée par un prêt de 260 millions d’Investissement Québec au milieu des années 2000. Comme actionnaire à 6,67 % de la fonderie, Investissement Québec devra allonger au moins 100 millions dans la réalisation de la phase III, qui nécessitera un investissement total de 1,6 milliard.

Bombardier

FORTRESS

234 millions

Fortress Global Cellulose a obtenu un prêt de 234 millions pour la conversion de deux installations en usines de pâte cellulosique, l’une à Thurso, en Outaouais, et l’autre à Lebel-sur-Quévillon, dans le nord du Québec. Le projet à Lebel-sur-Quévillon est suspendu. Le maire Alain Poirier a dénoncé le repreneur dans un communiqué en janvier 2015.

Bombardier

DIAMANTS STORNOWAY

220 millions

Les investissements du gouvernement dans la mine Renard de diamants Stornoway, à 360 km au nord-est de Chibougamau, se font par le truchement de la filiale Ressources Québec d’Investissement Québec : 100 millions en capital-actions (soit entre 25 et 30 % de la société) et 120 millions en prêts.

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