Théâtre Denise-Pelletier Saison 2015-2016

Un vent de renouveau au TDP

En lançant la 52saison du Théâtre Denise-Pelletier, dédiée à la mémoire de la comédienne Françoise Graton, Claude Poissant a levé le rideau sur une saison où la parole des auteurs de théâtre résonnera dans le temps présent. Survol d’une programmation riche et diversifiée.

Le nouveau directeur artistique du Théâtre Denise-Pelletier (TDP), Claude Poissant, a l’intention de changer les choses sans rien chambarder. « On va y aller étape par étape », a-t-il déclaré, hier après-midi, en dévoilant la programmation 2015-2016, composée de 13 spectacles dans les deux salles de la compagnie située dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve.

Premier changement : les représentations pour le grand public doubleront, passant de 6 à 11 pour chacune des quatre productions présentées dans la grande salle Denise-Pelletier, en plus de la vingtaine de matinées scolaires.

Côté contenu, la première saison de Poissant à la barre du TDP affiche un heureux mélange de classiques revisités et de créations québécoises, d’épopées et de pièces intimistes, de romantisme et de fantaisie. « Pour moi, c’est important de présenter des œuvres à travers lesquelles un auteur (ou un metteur en scène) prend la parole pour s’adresser à ses contemporains. Des créateurs qui affichent leur vision du monde actuel afin de la partager avec le public. Et pas seulement proposer des esthétiques à la mode du jour », explique Poissant.

C’est d’ailleurs Poissant qui ouvrira la saison du TDP, le 30 septembre, en montant l’un des plus beaux textes romantiques du répertoire : On ne badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset. La pièce écrite en 1834 s’inspire des amours tumultueuses entre Musset et l’écrivaine Georges Sand. Francis Ducharme, qu’on voit trop peu dans des rôles classiques, interprétera Perdican qui veut reconquérir Camille (Alice Pascual), 10 ans après leur séparation. Or celle-ci préfère se donner à Dieu plutôt que d’épouser Perdican. Il s’agira du troisième Musset en carrière pour Poissant qui dirigera aussi Rachel Graton (Rosette), Henri Chassé, Christiane Pasquier…

Le spectacle suivant est une reprise d’un succès de 2011 du TDP, signé par le metteur en scène Hugo Bélanger, Münchhausen – Les machineries de l’imaginaire, d’après les « aventures véridiques du baron de Münchhausen », qui symbolise la quintessence du pouvoir de faire rêver. Dès le 11 novembre avec entre autres Félix Beaulieu-Duchesneau, Éloi Cousineau, Carl Poliquin et Marie-Ève Trudel.

Suivra, en février 2016, Le miel est plus doux que le sang de Simone Chartrand et Philippe Soldevila, pièce créée il y a 20 ans, qui aborde les thèmes de la jeunesse, de l’art et de la dissidence selon Salvador Dalí, Federico García Lorca et Luis Buñuel, dans les années 20, à Madrid. La talentueuse metteure en scène Catherine Vidal dirigera une très belle affiche : François Bernier (Buñuel), Renaud Lacelle-Bourdon (Lorca), Simon Lacroix (Dalí) et Isabelle Blais dans le rôle de Lolita.

En coproduction avec le Théâtre du Trident de Québec, du 23 mars au 16 avril, L’orangeraie de Larry Tremblay. Ce dernier a adapté son roman pour la scène. Claude Poissant sera l’accoucheur scénique de cette fable cruelle sur l’enfance et la guerre qui mettra en vedette deux jeunes acteurs, Gabriel Cloutier-Tremblay et Sébastien Tessier, aux côtés d’interprètes connus de Québec et de Montréal : Éva Daigle, Jean-Moïse Martin, Vincent-Guillaume Otis, Daniel Parent, Jack Robitaille et Mani Soleymanlou.

UNE SAISON EN MARGE

Du côté de la salle Fred-Barry, le rideau s’ouvre le 8 septembre avec une pièce française en nomination aux prix Molière, un coup de cœur de Poissant lors du dernier Festival d’Avignon, Rendez-vous gare de l’Est de Guillaume Vincent.

On pourra aussi voir huit créations, dont des œuvres des auteurs Martin Bellemare (La liberté), Sébastien David (Les haut-parleurs), Marc-Antoine Cyr (Fratrie) et Eugénie Beaudry (Simone et le Whole Shebang). Et aussi une œuvre collective, Muliats (« Montréal » en innu), qui raconte l’histoire d’un jeune Innu qui part de sa réserve pour s’installer à Montréal. La mise en scène sera assurée par le comédien Xavier Huard qui a déjà vécu dans des réserves autochtones.

Comme d’habitude, la saison 2015-2016 de la salle Fred-Barry se clôture avec une nouvelle édition des Zurbains. Robin Aubert sera l’auteur invité et supervisera les contes écrits par quatre adolescents à choisir dans un appel d’offres.

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