Palmarès canadien des meilleurs endroits où élever ses enfants

SAINT-BRUNO, NUMÉRO UN !

Pour la deuxième année de suite, la ville de Saint-Bruno-de-Montarville trône au sommet du palmarès canadien des meilleurs endroits où élever ses enfants au pays, selon le magazine économique MoneySense. Pourquoi ? Rencontre avec des familles montarvilloises.

« On ne s’est jamais imaginés ailleurs. » La petite famille d’Amélie Caron et de Jean-François Bégin grouille autour de la table de la cuisine. Ils ont choisi de jeter l’ancre à Saint-Bruno-de-Montarville, en Montérégie, pour élever leur couvée. Ils ont trois enfants.

« Ce n’était même pas une question, c’est ici qu’on voulait être », explique Jean-François, originaire de Longueuil. Amélie, elle, a vécu une bonne partie de sa vie à Saint-Bruno. « Ici, c’est le sentiment d’appartenir à une communauté qui est vraiment fort », indique la trentenaire, maquilleuse de profession. Lui est directeur d’entrepôt à Varennes.

Saint-Bruno-de-Montarville a été nommé pour la deuxième année d’affilée meilleure ville du Canada pour fonder une famille par MoneySense. Le magazine canadien a passé au crible quelque 415 villes du pays. Chacune était évaluée selon une série de critères très précis, allant de la santé économique à l’accès aux services, du taux de criminalité à la météo.

La municipalité située à une trentaine de minutes en voiture à l’est de Montréal, sur la Rive-Sud, est aussi la seule ville québécoise à s’être taillé une place dans le top 5 des meilleurs endroits où vivre au Canada, selon le même palmarès publié cette semaine. Elle se classe en quatrième position. L’an dernier, Saint-Bruno faisait bonne figure également, prenant la sixième place au pays.

palmarès des meilleurs endroits pour élever ses enfants

1. Saint-Bruno-de-Montarville, Québec (2e année)

2. Saint-Constant, Québec

3. Mont-Royal, Québec

4. Vaudreuil-Dorion, Québec

5. Oakville, Ontario

6. Saint-Lambert, Québec

7. Lévis, Québec

8. Ottawa, Ontario

9. Russell, Ontario

10. The Nation, Ontario

Palmarès des meilleurs endroits où vivre

1. Oakville, Ontario

2. Ottawa, Ontario

3. Russell Township, Ontario

4. Saint-Bruno-de-Montarville, Québec

5. Lacombe, Alberta

6. Milton, Ontario

7. Canmore, Alberta

8. Westmount, Québec

9. Saint-Lambert, Québec

10. Halton Hills, Ontario

Source : MoneySense

Mais qu’est-ce qui rend Saint-Bruno si spécial ? « Sérieusement, pour la grosseur de la ville, il y a vraiment beaucoup d’activités », lance Jean-François.

« Souvent, on se retrouve avec les mêmes personnes dans différentes sphères. Je suis au soccer trois fois par semaine avec mes enfants. On finit par connaître les autres papas et mamans. C’est une petite vie de proximité. »

— Jean-François Bégin

Non loin du foyer des Caron-Bégin, Marie-Michèle Barrette et Étienne Longpré ont aussi accepté d’ouvrir leurs portes à La Presse hier matin. La famille s’agrandira d’un troisième enfant en novembre. « Chaque semaine, j’apprends l’existence d’activités que je ne connaissais pas », affirme la mère originaire de Trois-Pistoles, dans le Bas-Saint-Laurent.

La femme de 33 ans, enseignante-orthopédagogue de formation, s’implique aussi au Centre d’animation mère-enfant de Saint-Bruno, un organisme qui offre du répit aux familles de la région ainsi que des activités de socialisation pour les mères.

Une place de choix

« À Saint-Bruno, les enfants n’ont pas comme “une place”, ils font vraiment toujours partie de tout. C’est ça qui est spécial. Par exemple, au centre communautaire, il va y avoir trois petites marches à la fontaine. Il y a toujours un petit quelque chose de plus, un petit quelque chose pensé pour eux. Ils sont les bienvenus partout », dit Marie-Michèle.

Par ailleurs, il suffit de jeter un œil à la programmation estivale de la ville de quelque 27 000 âmes pour constater l’étendue et la variété des activités à l’horaire. La municipalité compte notamment 23 parcs à vocations diverses et un réseau cyclable de 23 km. C’est sans parler du parc national du Mont-Saint-Bruno.

Depuis 2016, la Ville assume la moitié de la facture de ses citoyens lors de l’achat d’une carte d’accès annuel au parc national. L’été, Saint-Bruno engage également des moniteurs et s’assure que chacun des parcs municipaux soit animé. Si on a un contretemps, par exemple, il est possible de déposer son enfant quelques heures au parc.

« Il y a du choix pour toutes les tranches d’âge et pendant toutes les saisons », ajoute Marie-Michèle. Hier, notamment, les petits pouvaient s’amuser au marché public de Saint-Bruno, qui fourmille d’activité au centre-ville tous les samedis de juin à septembre. En soirée, les 16-25 ans étaient conviés à une soirée animée au parc éphémère aménagé pour eux, avec smoothies et maïs soufflé gratuits.

Un centre-ville vivant

« Ce qui est assez unique à Saint-Bruno, c’est son centre-ville », estime pour sa part Étienne, technicien de chariot élévateur. « Dans la majorité des villes, le centre-ville est un amoncellement de commerces le long d’une autoroute ou d’un boulevard. Ici, les autoroutes passent en dehors de la ville, alors il y a vraiment un centre-ville, c’est comme un village. »

Le centre-ville montarvillois séduit aussi chez Amélie et Jean-François. « Tout le monde se ramasse là », indique le père de famille. « C’est bien aussi parce que les jeunes et les adolescents convergent autour de là. C’est moins éparpillé », précise le trentenaire. Le centre-ville offre également la possibilité de faire ses emplettes à pied ou à vélo.

Son emplacement « stratégique » à proximité des autoroutes et son accès facile aux grands espaces verts font aussi de Saint-Bruno-de-Montarville un endroit où il fait bon vivre, ont expliqué les familles rencontrées. « Ça répond à tout ce qu’on voulait pour élever nos enfants », résume Marie-Michèle. Des propos qui résonnent aussi chez les Caron-Bégin.

Saint-Bruno-de-Montarville en chiffres

Population : 27 155 habitants

Population de moins de 15 ans : 18 %

Taux de chômage : 4,9 % (mars 2018)

Revenu moyen par foyer : 119 000 $

Coût moyen des maisons : 454 000 $

Budget municipal : 66 millions

Taxe foncière : 0,62 $/100 $ d’évaluation

Sources : Ville de Saint-Bruno-de-Montarville, MoneySense

« C’est dans notre ADN », dit le maire

Le maire de Saint-Bruno-de-Montarville est partagé lorsqu’on lui demande quelle est la recette pour offrir cette qualité de vie chez lui. « Il y en a une et il n’y en a pas en même temps », a confié Martin Murray à La Presse. « C’est dans notre ADN. »

Le maire de la ville, qui fait partie de l’agglomération de Longueuil, se réjouit que Saint-Bruno se démarque depuis deux ans au palmarès de MoneySense, mais, selon lui, la municipalité récolte aujourd’hui les fruits d’un développement bien planifié, « contrôlé », depuis près de 60 ans.

« Nous avons été l’une des premières villes du Québec à adopter un plan d’urbanisme à l’époque du maire Gérard Filion, dans les années 60 », dit-il. « Ce plan, que nous avons toujours grosso modo respecté, a permis de développer la ville de façon cohérente. Saint-Bruno a notamment un centre-ville, donc un cœur », illustre-t-il.

« Il y a des villes qui se sont développées un peu à la merci des promoteurs, ce qui donne souvent des résultats plus ou moins intéressants », ajoute M. Murray, en poste depuis 2013. « Saint-Bruno a déjà refusé à certaines entreprises de s’implanter sur son territoire parce qu’elles ne correspondaient pas à notre vision de ce que devait être notre milieu. »

C’est donc en voulant préserver « son cœur » et la qualité de vie de ses citoyens que Saint-Bruno a grandi, explique le maire. « On a su créer ça au fil des ans, je ne crois pas que cette réputation soit surfaite », dit-il. « La “personne” est vraiment au centre de nos préoccupations. On essaie de couvrir tous les âges, on a une vision intégrée. »

Le Québec difficile à battre

Les villes québécoises sont difficiles à battre au Canada lorsqu’il est question des meilleurs endroits où élever une famille, en raison du faible coût lié aux services de garde et à son réseau de centres de la petite enfance (CPE). Quatre villes du Québec figurent d’ailleurs au top 5 du palmarès de MoneySense. Les parents québécois paient en moyenne 200 $ par mois pour faire garder un enfant. C’est 10 fois moins qu’à Toronto, affirme le magazine canadien. Reste que les villes québécoises au classement « ont plus à offrir aux familles que des frais de garde peu élevés », écrit la journaliste Claire Brownell.

415 villes sous la loupe

Le magazine économique MoneySense a évalué 415 villes canadiennes selon 10 critères, comme l’accès aux soins de santé, le taux de criminalité, la démographie ou l’accès à la propriété. Chaque ville pouvait recueillir un maximum de 100 points. Par exemple, la santé économique comptait pour 20 points. L’analyse s’est faite à partir de plusieurs bases de données publiques fédérales, dont celles de Statistique Canada et de l’Agence du revenu du Canada. MoneySense a aussi eu recours à Environics Analytics, une firme spécialisée en services de données. Le magazine a établi différents palmarès, par exemple ceux des meilleurs endroits où élever ses enfants ou des meilleurs endroits où prendre sa retraite.

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