Meilleur-Giguère a mûri à Ottawa

Avec un seul match de championnat à jouer, sa parenthèse ottavienne s’est limitée à 15 petites minutes. D’où cette question qui vient tout de suite en tête : le défenseur central, qui célébrera son 20e anniversaire le mois prochain, a-t-il perdu une année en prêt ?

« Je ne dirais quand même pas ça. Malgré tout, j’ai continué à progresser, surtout d’un point de vue mental. Et si je n’ai pas joué cette année, ce n’est pas par manque de talent, mais parce qu’ils ont embauché beaucoup de joueurs à ma position, précise l’espoir de l’Impact lors d’une entrevue téléphonique. Il y en a qui ont eu des carrières en MLS, en Angleterre ou au Costa Rica. Être avec eux tous les jours, ça m’a aidé à être un meilleur joueur et à développer mon physique qui était peut-être un peu défaillant avant. »

Prendre le chemin d’Ottawa n’a pas seulement été une expérience sportive pour Meilleur-Giguère. Tandis que les autres joueurs de Montréal se côtoient dans une grande maison, lui a choisi de demeurer seul dans un appartement. Le défenseur, originaire de Lanaudière, se félicite d’avoir bien négocié cette rupture avec son cocon montréalais.

« Dans ma tête, je me voyais aller à l’école à Montréal, tranquille, être avec ma famille et continuer à jouer ici. Ça a tout chamboulé d’aller à Ottawa, mais je m’y suis habitué maintenant. De toute façon, c’est une étape que tous les joueurs professionnels doivent vivre. Je suis content de l’avoir vécue tout de suite. »

« Après, quand je vais arriver avec l’Impact, je vais savoir ce que ça signifie de se battre pour du temps de jeu et d’être capable d’en profiter pleinement. »

— Thomas Meilleur-Giguère

Meilleur-Giguère a vécu un moment fort de sa saison, l’été dernier, en se rendant en Côte d’Ivoire afin de participer aux Jeux de la francophonie avec la sélection Canada-Québec. Après une bonne préparation, l’équipe est passée très près d’atteindre les demi-finales. Et lui, dans son rôle habituel de leader, a pu se jauger après un premier semestre sans trop d’action. « À ce moment-là, je me posais les mêmes questions que toi. Est-ce que j’avais perdu mon temps à Ottawa ? Est-ce que j’avais gardé mon niveau ? Mais en m’entraînant avec des adultes, ça m’a permis d’avoir de la facilité contre des joueurs internationaux de mon âge. Je trouvais de bonnes passes et, physiquement, c’était bon. En plus, le coach, Valerio Gazzola, m’a nommé capitaine et s’est beaucoup fié sur moi. Là-bas, j’ai appris sur moi, plus que d’autres choses. »

L’Impact bien en tête

Depuis la capitale fédérale, Meilleur-Giguère a tout fait pour ne pas se faire oublier de l’Impact. Par exemple, il a maintenu le contact avec plusieurs membres du personnel d’entraîneurs, dont l’adjoint Wilfried Nancy et le préparateur physique Yannick Girard. Lors d’une récente pause avec le Fury, il a également repris le chemin du Centre Nutrilait pendant trois jours. « Ils étaient contents de me voir, et ç’a été de bonnes séances », précise-t-il. À la fin de la saison USL, il aimerait répéter l’expérience jusqu’au bilan de saison montréalais. Il reste que l’objectif est de transformer la Caserne en son lieu de travail quotidien et de signer un premier contrat professionnel avec la première équipe. « Je suis prêt pour l’Impact. Lors du dernier camp, je pensais l’être, mais j’ai réalisé en allant à Ottawa que j’avais encore des choses à apprendre sur le plan mental. Cette année a été vraiment bénéfique. Maintenant, on verra dans les prochains mois. J’entends des choses, alors on va voir ce qui se passe. Peut-être que ça ira plus vite qu’on ne le pense », conclut-il, énigmatique.

Les joueurs montréalais passés par Ottawa en 2017 (USL)

défenseur central

Thomas Meilleur-Giguère

2 apparitions, 15 minutes

défenseur latéral

Aron Mkungilwa

4 apparitions, 233 minutes

milieu de terrain

Jimmy-Shammar Sanon

9 apparitions, 261 minutes

milieu/attaquant

Michael Salazar

4 apparitions, 331 minutes

attaquant

Nick DePuy

6 apparitions, 452 minutes

défenseur central

Wandrille Lefèvre

2 apparitions, 180 minutes