Anthony Beauvillier pourrait-il intéresser le CH ?

Un dépisteur le compare à un Brendan Gallagher « avec plus de talent offensif ». Il a été le plus prolifique attaquant de 17 ans dans la LHJMQ la saison dernière. La question se pose donc : Anthony Beauvillier pourrait-il intéresser un Canadien de Montréal en manque de canons offensifs au prochain repêchage ?

Dans les rangs des dépisteurs, le nom d'Anthony Beauvillier intrigue. L’attaquant des Cataractes de Shawinigan a obtenu un total impressionnant de 94 points cette saison dans la LHJMQ : 42 buts et 52 passes.

« Un jeune de 17 ans avec 40 buts, c’est très impressionnant, dit un dépisteur d’une équipe rivale de la LHJMQ. Je peux prédire sans trop me tromper qu’il aura une carrière dans la Ligue nationale en tant qu’attaquant offensif. C’est tout un joueur. Il a tout pour lui, à part peut-être la taille. »

À 5’10 « et trois quarts » et 173 livres, Beauvillier n’est pas le plus costaud. Comme tous les joueurs de ce gabarit, il a dû ramer deux fois plus cette saison, à son année de repêchage, pour faire mentir les sceptiques.

« J’ai été surpris par sa production offensive. Je ne m’attendais pas à autant de points, pour être franc. Quarante-deux buts cette année, personne n’avait prévu ça. On l’avait classé au 49e rang à la mi-saison. On l’a monté au 33e dans le classement final. »

— Dan Marr, recruteur en chef de la LNH

« D’accord, il n’est pas le plus costaud. Va-t-il pouvoir continuer sur sa lancée ? Il a démontré cette saison qu’il était le genre de joueur capable de monter son jeu d’un cran, poursuit Marr. Il a un peu de Brendan Gallagher en lui. Ne lui dites pas ce qu’il peut faire ou ne peut pas faire. Il a une énergie similaire. »

En plus de son caractère, Beauvillier a la réputation d’être un leader. Il a d’ailleurs été nommé capitaine des Cataractes cette saison.

Tim Hunter l'a supervisé Mondial des moins de 18 ans, à la fin du mois d’avril. L’entraîneur-chef des Warriors de Moose Jaw, dans la Ligue de l’Ontario, estime que Beauvillier était le meilleur attaquant de l’équipe canadienne après Mathew Barzal, classé au 11e rang par la Centrale de recrutement.

« J’ai sous ma supervision, à Moose Jaw, un joueur du style d’Anthony. Il s’agit de Brayden a. C’est un hockeyeur très doué, mais ce n’est pas le plus costaud, dit-il. Mais si j’étais l'entraîneur d’une équipe professionnelle, je prendrais Brayden avec moi sans hésiter une seconde. Je pense la même chose d’Anthony. »

UN CHOIX DE DEUXIÈME TOUR

Un joueur de centre au gabarit modeste mais aux aptitudes offensives impressionnantes, comparé à Gallagher, mais réputé plus talentueux. Le profil de Beauvillier pourrait certainement intéresser le Canadien. En fait, selon Dan Marr, plusieurs équipes auront l’attaquant québécois dans leur ligne de mire.

L’année dernière, le 33e patineur de la liste finale a été choisi au troisième tour. Ce ne sera pas le cas de Beauvillier, estime Marr. « Je serais extrêmement surpris qu’il soit encore disponible après le deuxième tour, dit-il. Tous les intangibles qu’il apporte vont peser dans la balance. Le gabarit est important, mais au moment de repêcher un très bon joueur, on ne peut se fier uniquement au gabarit. »

Le Canadien n’a pas de choix de deuxième et de quatrième tours cette année. Il ont été cédés aux Oilers dans l’échange de Jeff Petry. À moins d’un pari osé au premier tour (26e choix) ou d’une transaction, il serait donc surprenant que Beauvillier enfile le chandail tricolore.

LE CAS NICOLAS ROY

Un autre joueur de centre québécois qui devrait être repêché au deuxième tour pourrait intéresser le Canadien. Nicolas Roy a un profil très différent de celui de Beauvillier. Avec 54 points cette saison avec les Saguenéens de Chicoutimi, Roy est un attaquant plus défensif, mais costaud (6’4 et 195 livres).

« C’est un joueur cérébral. Il n’est pas un attaquant offensif dynamique. C’est le centre capable de prendre contrôle du jeu, de dicter le rythme, de le ralentir s’il faut le ralentir, explique Dan Marr. Il a une bonne vision et transporte bien la rondelle. C’est un fabricant de jeu responsable, capable de jouer sans la rondelle. Il est fiable. »

Voici donc deux centres québécois qui seront probablement disponibles au deuxième tour. Il sera intéressant de voir si le Canadien va tenter, par une transaction, de se présenter le 26 juin à Sunrise avec de meilleures cartes entre les mains pour ce repêchage qui est perçu comme une bonne cuvée.

« Si Trevor Timmins dit à Marc Bergevin : “on a besoin d’un choix au deuxième tour, on a besoin de repêcher tel espoir”… alors ils vont prendre le téléphone et faire une transaction pour avoir le choix. C’est un repêchage avec beaucoup de profondeur. Les dépisteurs pensent que les trois premiers tours vont être très bons », note Dan Marr.