Sondage

Les Québécois aspirent à mieux manger

« Les Québécois essaient vraiment d’améliorer leur alimentation. Il n’y a pas de doute là-dessus », indique Youri Rivest, vice-président de la firme de sondage CROP. C’est ce que démontre l’Indicateur 2015 des habitudes alimentaires des Québécois, rendu public aujourd’hui.

Fait impressionnant, 90 % des répondants considèrent manger très ou plutôt bien, en hausse de 3 % par rapport à l’an dernier. Plus renversant encore, 87 % affirment bien manger toujours ou souvent, 7 % de plus qu’en 2014. Réalisé pour le compte de Melior, un programme volontaire qui incite les entreprises à améliorer la composition nutritionnelle de leurs produits, ce sondage a été mené auprès de 1000 Québécois par l'entremise d'un panel web, du 13 au 19 août 2015.

« Les gens nous disent qu’ils ont fait des changements depuis trois ans, note M. Rivest. Ils ont l’intention d’en faire encore, au cours des prochaines années. Mais ils trouvent ça difficile et ils aimeraient se faire aider par les transformateurs, les épiciers, les restaurateurs, etc. »

Pour améliorer leur alimentation, 21 % des Québécois ingèrent moins de sucre et 11 %, moins de viande, des comportements qui sont significativement en hausse par rapport à l’an dernier. Plus nombreux encore (34 %) sont ceux qui croquent plus de fruits et légumes ou qui réduisent la quantité de gras consommée (22 %).

DIFFICILE POUR LA MOITIÉ DES GENS

Mais il reste qu’améliorer ses habitudes alimentaires est difficile pour 50 % des gens. 

« La principale difficulté, c’est d’arriver à sortir de sa routine, de sa zone de confort, et de faire accepter les changements par sa famille. Manger, c’est un truc de couple ou de famille. Ça implique de faire bouger tout le monde. »

— Youri Rivest, vice-président de la firme de sondage CROP

Au restaurant, plus de la moitié (52 %) des Québécois disent choisir des plats santé lorsqu’ils sont offerts, un taux étonnant. « C’est sûr que la définition de santé, c’est relatif, nuance M. Rivest. Peut-être que certains prennent un Coke diète et se disent : “C’est l’option santé”. Ce qu’on voit, c’est que plus les gens sont exposés à une offre santé dans les restaurants, plus ils ont tendance à la choisir. »

Les Québécois jugent que la qualité nutritive des produits offerts en épicerie mérite d’être améliorée, à 64 %. Pareil pour les aliments servis au restaurant, selon 75 % des répondants. Cette bonification de l’offre nutritionnelle « est susceptible d’améliorer les ventes, les marges bénéficiaires et également l’image de marque », souligne le rapport de CROP.

PRÊTS À PAYER PLUS CHER POUR DES BIENFAITS CONCRETS

La firme a simulé une expérience de magasinage en proposant différents pains aux répondants. Verdict : « Les gens sont prêts à payer entre 0,30 $ et 0,40 $ de plus pour un pain fait de grains entiers, sans sucre ajouté ou fait au Québec, indique M. Rivest. Quand tu as des allégations, il faut que ce soit concret et crédible, pas un truc vague comme “goût amélioré”. Même le biologique n’est plus aussi vendeur, comme si les gens n’y croyaient plus. »

Devant un étalage, la moitié des consommateurs choisissent un pain « fait de grains entiers » vendu 3,98 $, plutôt qu’un pain à « goût amélioré » à 3,50 $. S’il était vendu au même prix que leur pain habituel, 76 % des gens achèteraient un nouveau pain avec une meilleure valeur nutritive.

« Pour moi, c’est un message clair aux entreprises, dit Annick Van Campenhout, directrice générale du Conseil des initiatives pour le progrès en alimentation, qui pilote le programme Melior, dans un communiqué. Les Québécois veulent manger mieux et ils sont prêts à investir dans leur santé. »

QUELQUES QUESTIONS DU SONDAGE CROP

De manière générale, considérez-vous que vous mangez…

TRÈS BIEN : 21 % (hausse de 5 % par rapport à l’an dernier)

PLUTÔT BIEN : 69 % (baisse de 2 % par rapport à l’an dernier)

MAL 10 % (baisse de 3 % par rapport à l’an dernier)

Avez-vous l’intention d’améliorer votre alimentation au cours des 12 prochains mois ?

CERTAINEMENT : 34 %

PROBABLEMENT : 51 %

PROBABLEMENT PAS : 14 %

CERTAINEMENT PAS : 1 %

Selon vous, quelle est la principale difficulté empêchant d’améliorer son alimentation ?

Sortir de la routine et changer ses habitudes : 38 %

Coût élevé : 19 %

Trouver des aliments qui sont bons au goût et bons pour la santé : 15 %

Trouver des aliments que toute la famille va aimer : 7 %

Manque de temps : 7 %

Disponibilité des produits meilleurs pour la santé : 4 %

Ne sait pas comment apprêter les produits : 3 %

Manque d’information pour faire les meilleurs choix pour la santé : 3 %

Incapable de comprendre la liste des ingrédients : 2 %

Autres : 1 %.

Quelles améliorations parmi les suivantes les entreprises du secteur alimentaire devraient-elles prioriser ?

Réduction de la quantité de sel : 57 %

Réduction de la quantité de gras : 56 %

Réduction de la quantité de sucre : 49 %

Réduction des produits incluant des additifs et des édulcorants : 32 %

Diminution du nombre de calories : 21 %

Augmentation de l’apport en fibres : 18 %

Réduction des portions : 15 %

Ajout d’ingrédients fonctionnels (oméga-3, vitamine D) : 12 %

Autres : 2 %

Source : Sondage CROP mené du 13 au 19 août 2015 auprès de 1000 Québécois âgés de 18 ans ou plus par l'entremise d'un panel web, pour le compte du programme Melior

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