DANSE  BALLET BC

En toute modernité

Absente de la scène montréalaise depuis 2002, la compagnie vancouvéroise Ballet BC présentera un programme triple au Théâtre Maisonneuve, à l’invitation de Danse Danse. Ses 18 danseurs y interpréteront à compter de demain trois œuvres empreintes de modernité. Une véritable carte de visite pour Ballet BC, qui a abandonné le classicisme au profit d’une danse toujours plus novatrice.

Emily Molnar, directrice artistique de Ballet BC, se trouvait sur scène la dernière fois que la compagnie est venue à Montréal, pour présenter The Faerie Queen. Depuis qu’elle a pris les rênes de la compagnie, en 2009, la soliste et chorégraphe y a fait souffler un véritable vent de changement. Elle a travaillé avec des créateurs canadiens et étrangers allant de William Forsythe à Johan Inger en passant par José Navas, Crystal Pite, Jorma Elo et Jacopo Godani. Cette audace lui a valu d’être sacrée « artiste de l’année 2013 » par le quotidien torontois The Globe and Mail.

MISER SUR DES CRÉATIONS

Pour le spectacle au Théâtre Maisonneuve, la directrice artistique a choisi trois pièces de chorégraphes européens qui ont marqué le répertoire récent de la compagnie et qui représentent l’ADN de Ballet BC.

« Ensemble, elles représentent notre diversité et donnent une bonne idée de notre signature chorégraphique. »

— Emily Molnar, directrice artistique de Ballet BC, à propos des trois œuvres présentées à Montréal

Sept des neuf dernières pièces présentées par la compagnie sont en effet des créations taillées sur mesure pour ses danseurs. C’est le cas de Petite cérémonie et d’A.U.R.A. (Anarchist Unit Related to Art), qui seront présentées à la Place des Arts.

« Petite cérémonie [du chorégraphe français Medhi Walerski] a été créée spécialement pour Ballet BC alors qu’A.U.R.A. a été retravaillée par Jacopo Godani pour nous : il a ajouté des danseurs et chorégraphié certaines sections pour nous. Walking Mad [du Suédois Johan Inger] est la seule pièce au programme qui existait déjà depuis un moment. »

« Quand je cherche un chorégraphe, je veux qu’il ait une voix forte, quelque chose à raconter », ajoute la directrice artistique de Ballet BC. Avec trois œuvres de chorégraphes reconnus du ballet contemporain européen, Emily Molnar présentera ainsi trois esthétiques très différentes exaltant les talents de ses 18 danseurs.

Au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, du 22 au 24 janvier

COUP D’ŒIL SUR LE PROGRAMME TRIPLE DE BALLET BC

Petite cérémonie

« Quand j’ai découvert Medhi Walerski, il dansait pour le Nederlands Dans Theater et créait encore peu, explique Emily Molnar. Pour moi, c’est un poète. Il a une façon de créer la beauté de manière abstraite et je voulais qu’il le fasse pour Ballet BC. Il a commencé à travailler avec les danseurs en leur demandant ce que c’était pour eux que de vivre dans une boîte. Il est parti de ça pour réfléchir à la différence entre le cerveau des hommes et celui des femmes. Au final, sa pièce oscille entre danse et théâtre, avec un superbe sens de l’humour et beaucoup de poésie. »

COUP D’ŒIL SUR LE PROGRAMME TRIPLE DE BALLET BC

A.U.R.A. (Anarchist Unit Related to Art)

« Jacopo Godani a souvent travaillé avec le duo acoustique 48nord, souligne Emily Molnar. Il a une sensibilité très futuriste qui est en même temps très terre à terre. Sur scène, les 11 danseurs semblent être ensemble à la recherche de quelque chose, luttant en groupe vers un futur incertain. Le sentiment d’urgence est très présent dans ce monde créé par Jacopo. Les interprètes y repoussent les limites du physiquement possible, mais aussi de l’émotionnellement concevable. Une pièce très provocatrice et dynamique qui utilise habilement des lumières fluorescentes. »

COUP D’ŒIL SUR LE PROGRAMME TRIPLE DE BALLET BC

Walking Mad

« Cette œuvre de Johan Inger a une très longue vie ! Elle a été reprise un peu partout dans le monde et a reçu les honneurs, rappelle Emily Molnar. L’idée centrale de la chorégraphie est que la folie constitue notre plus grande bénédiction. Le chorégraphe observe trois relations amoureuses qui surviennent à divers moments de notre vie : des débuts d’une relation à un duo sur un couple qui est ensemble depuis toujours. La particularité de la pièce est ce mur qui est construit et déconstruit par les danseurs sur la musique du Boléro de Ravel. »

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