Chronique 

Meeting secret de Julie Snyder à Radio-Canada

On dirait bien que le passage à l’ouest de la démone est en train de s’organiser, comme celui du hockeyeur Sergei Koulikov dans Lance et compte.

Selon mes espions, Julie Snyder a rencontré lundi, à l’abri des regards indiscrets, la patronne de la programmation de Radio-Canada, Dominique Chaloult. C’était un « meeting exploratoire », me dit-on, afin d’évaluer ce que Julie pourrait apporter, comme animatrice ou productrice, à la SRC.

Officiellement, personne n’a voulu commenter cette réunion au sommet. Affaire top secrète, semble-t-il.

Si Julie Snyder explore ses options sur le marché, c’est que TVA ne lui a offert que des miettes ou rien du tout. Les relations professionnelles entre l’animatrice du Banquier et son employeur des 20 dernières années sont loin d’être cordiales. 

Julie a appris par Le Journal de Montréal que son jeu des valises, qui attire encore 1,6 million de téléspectateurs, avait été rayé de la grille-horaire de TVA pour 2017-2018. Aucun dirigeant n’a eu la délicatesse de la prévenir. Ordinaire.

Éric Salvail a vécu une situation similaire, au printemps 2013, après le débranchement de Fidèles au poste. Quand l’animateur s’est informé de son avenir à l’antenne de TVA, ses supérieurs lui ont platement suggéré de coanimer Ça finit bien la semaine, l’équivalent d’une rétrogradation pour quelqu’un qui a piloté, en solo, des émissions comme Occupation double, Dieu merci ! et On n’a pas toute la soirée.

Courtisé agressivement par V, Éric Salvail a fait le grand saut et pris les commandes du talk-show En mode Salvail à l’automne 2013, pour ensuite s’emparer de Ce soir tout est permis et des Recettes pompettes, en plus de fonder sa propre boîte, Salvail & co, qui a le vent dans les voiles (Coup de foudre, Les échangistes, Maripier !).

TVA a ainsi laissé filer une des vedettes les plus aimées du public, qui a poursuivi sa collection de trophées Artis en arborant les couleurs du concurrent. Oups.

Pour revenir à Julie Snyder, si jamais la grande tour accueille cette transfuge de prestige, ça risque de bousculer l’ordre établi. Du temps où elle fréquentait Pierre Karl Péladeau, l’animatrice et productrice a endossé les charges virulentes contre Radio-Canada lancées par son compagnon, qui contrôlait alors Québecor Média. Ça laisse des traces tout ça.

Également, il y a une reine à Radio-Canada, une seule, et elle s’appelle Véronique Cloutier. La société d’État mise énormément sur la populaire Véro, lui ayant même fait signer une entente d’exclusivité à long terme, en plus de lui octroyer sa propre chaîne, Véro.TV, qu’hébergera l’Extra de Tou.TV cet hiver. Y aurait-il du budget pour les deux stars ?

Dans le milieu, le passage de Julie Snyder à La soirée est (encore) jeune, à la fin d’octobre, a clairement envoyé le signal que l’ex-conjointe de Pierre Karl Péladeau envisageait du changement dans sa carrière. Le message a, évidemment, bien été reçu par les hautes instances de Radio-Canada.

Traitez-moi de paranoïaque, mais se pourrait-il que TVA ait enclenché le processus d’éviction de Julie Snyder en lui retirant l’entrevue de Céline Dion le printemps dernier ? Se pourrait-il qu’il y ait un lien direct entre la perte d’emploi récente de Julie Snyder et sa séparation difficile d’avec PKP ? Chose certaine, ça semble jouer très dur entre ces deux anciens complices.

Finales de feu !

Beaucoup de téléspectateurs postés devant leurs téléviseurs, lundi soir, pour dire adieu à Feux (871 000) et au revoir à L’imposteur (915 000). Si les saisons de ces deux émissions avaient compté 13 épisodes au lieu de 10, elles auraient assurément fracassé la barre du million.

Succès cendrillon de l’automne, District 31 (1 084 000) poursuit sur sa belle lancée à Radio-Canada, battant à plate couture La voix junior (641 000). À TVA, L’échappée (1 158 000) et Boomerang (1 165 000) dominent toujours l’écoute.

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