FFM et TIFF

Quelques dates importantes

1976

Création du Festival of Festivals à Toronto par Bill Marshall, Henk Van der Kolk et Dusty Cohl. L’ambition des fondateurs est de présenter aux cinéphiles torontois les meilleurs films produits dans le monde, pour la plupart anglo-saxons.

1977

Deux nouveaux festivals de cinéma voient le jour à Montréal. Chapeauté par l’Association québécoise des critiques de cinéma, le Festival international du film de la critique québécoise, non compétitif, propose 22 longs métrages. De son côté, Serge Losique fonde le Festival canadien des films du monde de Montréal et sélectionne 180 films. À cette époque, le Festival international du film 16 mm, qui deviendra ensuite le Festival du nouveau cinéma, existe déjà depuis six ans.

1978

Dès sa deuxième année, le FFM devient compétitif et est reconnu comme tel par la Fédération internationale des associations de producteurs de films (FIAPF). Du coup, il abandonne le qualificatif « canadien » dans son appellation. Le Festival international du film de la critique québécoise, aux prises avec des problèmes de financement et des dissensions internes, tient sa deuxième et dernière édition.* 

1979

Le FFM soulève l’ire de certains opposants, parmi lesquels un groupe de cinéastes québécois. Ces derniers estiment que le festival ne met guère leurs films en valeur. Des manifestations ont lieu mais la popularité du FFM est indéniable.

1983

Ne sachant trop comment mettre son film en marché, le grand studio Columbia présente The Big Chill (Lawrence Kasdan) au Festival of Festivals de Toronto afin de le « tester » auprès du public. L’essai est concluant. Pendant ce temps, le FFM est victime de sa popularité. Les projections dans les salles du cinéma Le Parisien se déroulent souvent à guichets fermés. Les spectateurs munis de billets et les professionnels accrédités se présentent aux mêmes projections, ce qui provoque des embouteillages.

1987

The Kid Brother (Kenny), un film de Claude Gagnon, devient le premier film canadien à obtenir le Grand Prix des Amériques. Aucun autre film d’ici n’a eu l’honneur de recevoir la plus haute distinction du Festival des films du monde depuis.

1994

Le Festival of Festivals de Toronto change son nom pour devenir le Toronto International Film Festival.

1998

Le journal spécialisé Variety décrète que le festival de Toronto est désormais le deuxième festival de cinéma le plus important après Cannes (« en termes de programmation, de présence des vedettes, et d’activités au Marché »).

1999

Le public de Toronto attribue le prix du film le plus populaire à American Beauty. Le film de Sam Mendes triomphera aux Oscars l’année suivante. Les bonzes de Hollywood commencent à faire du TIFF leur festival par excellence. Du coup, l’événement torontois devient un incontournable pour les professionnels du cinéma du monde entier.

2003

En repoussant sa tenue d’une semaine, soit exactement en même temps que la Mostra de Venise, le FFM perd son accréditation de la FIAPF. Il la retrouvera quelques années plus tard.

2004

La firme Sécor publie un rapport dans lequel les organisations de quatre festivals de cinéma canadiens sont étudiées (Toronto, Montréal, Vancouver et le festival de l’Atlantique). On mentionne dans le rapport que les dirigeants du Festival des films du monde de Montréal, ainsi que le président du conseil d’administration, ont refusé de collaborer à l’étude. On précise toutefois qu’un ensemble d’informations a néanmoins pu être colligé et qu’un certain nombre de données ont été validées par le FFM.

2005

Le FFM est privé de tout financement public au profit de la création d’un nouveau festival international de cinéma, organisé par la firme Spectra. Le Festival international de films de Montréal sera un énorme fiasco et ne survivra pas à son édition inaugurale.

2007

Les institutions publiques financent de nouveau le Festival des films du monde. La programmation s’oriente davantage vers les œuvres de cinéastes émergents. Plus que jamais, on mise sur la notion de diversité culturelle.

2014

Le FFM est de nouveau privé de financement public. La SODEC, Téléfilm, la Ville de Montréal et Tourisme Montréal annoncent au début de l’été qu’ils ne subventionneront pas le festival montréalais. Des commanditaires importants se retirent aussi. Malgré ces coupes, le FFM maintient son festival et propose une sélection de 350 longs et courts métrages en provenance de 74 pays.

* Source : Dictionnaire du cinéma québécois

— Marc-André Lussier, La Presse

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