Chronique

C’est fini pour Fanny (et Hubert)

Je me demande à quoi aurait ressemblé Hubert et Fanny si les deux rôles principaux de la série avaient été confiés à Magalie Lépine-Blondeau et Mathieu Baron.

Selon mes taupes, ces deux acteurs ont d’abord été pressentis pour camper la travailleuse sociale en pleine tourmente amoureuse et le tatoueur taciturne incapable de nouer une relation à long terme. Chose certaine, Mathieu Baron, alias Marco Choquette dans Unité 9, avait l’encre nécessaire sous la peau pour incarner un professionnel du tatouage. Aucun doute là-dessus.

Pour différentes raisons (horaires, prérogative du diffuseur), Radio-Canada a finalement opté pour Mylène St-Sauveur et Thomas Beaudoin, deux visages moins connus dans la tour, qui tireront leur révérence, mardi à 21 h, lors de la grande finale d’Hubert et Fanny.

Non, la série ne reviendra pas pour un deuxième tour de piste, même si l’auteur Richard Blaimert avait couché sur papier plusieurs idées pour une suite, me dit-on. Mais ne lancez pas de pétition, Radio-Canada ne reviendra pas sur sa décision. C’est fini pour Fanny, Hubert et compagnie.

En visionnant la finale, déjà offerte dans l’Extra d’ICI Tou.tv, j’ai rapidement compris pourquoi. 

Sans rien divulgâcher, n’ayez crainte, une fois que Fanny aura tranché entre Hubert et Guillaume (Mickaël Gouin), où cette histoire se dirigera-t-elle ? Si ça niaise encore, d’un côté comme de l’autre, le téléspectateur perdra patience. Avec raison.

La fin ne décevra pas les fans, peu importe s’ils préfèrent le beau Hubert ou l’attendrissant Guillaume. Personnellement, j’ai bien mieux aimé Yaniss (Mani Soleymanlou) et Frédérique (Christine Beaulieu). On croyait vraiment à leur couple moderne et à leur amour moins conventionnel.

C’est dommage, par contre, que l’on ne puisse plus suivre le cheminement de Jade/Justin (André Kasper), une intrigue intéressante et bien documentée.

Autre finale à ne pas rater : celle de Ruptures lundi à 20 h. Oh. Mon. Dieu. Les dernières secondes m’ont coupé le souffle et profondément angoissé. Dire qu’il faudra patienter jusqu’en janvier 2019 avant de découvrir le dénouement de cette affaire familiale tordue.

Je ne bousille rien en écrivant que le père cocu (excellent David Savard) file un gros mauvais coton. Ça ne s’améliorera pas pour lui et sa trajectoire ne se dirige pas nécessairement là où vous l’imaginez.

Je m’étais ennuyé de la pugnace avocate Marie Rousseau (Catherine Trudeau), qui a effectué un retour en force en fin de saison. Quel personnage fascinant. Toute l’animosité que Marie et Jean-Luc De Vries (Normand D’Amour) créaient nous a manqué, je trouve.

Le volet « aide médicale à mourir », que presque toutes les téléséries québécoises ont exploité récemment, a grugé beaucoup trop de temps d’antenne. Même chose pour le meurtre non résolu du père d’Ariane (Mélissa Désormeaux-Poulin) et Michaël (Steve Gagnon) : pourrait-on régler ça une fois pour toutes ? Merci.

Isabel Richer, qui campe l’avocate toxicomane Claude Boily, est formidable dans cet épisode. Vous allez assister à toute une performance d’actrice lundi (ou dans l’Extra, si vous ne pouvez pas attendre jusque-là).

Trop salé, pas assez sucré !

La téléréalité Les chefs ! de la SRC revient en force – et en forme – le lundi 16 avril à 20 h avec tous les ingrédients de sa recette gagnante. Il y a de l’espuma dans le premier épisode, le juge Jean-Luc Boulay prononce le mot « catastrophe » et un aspirant chef fond presque en larmes. Que demander de mieux ?

Un duel corsé et crève-cœur ? Vous l’obtiendrez. Il y a même un vrai couple à l’intérieur de la nouvelle brigade, composée de huit hommes et quatre femmes, dont l’âge varie entre 22 et 35 ans.

Plusieurs d’entre eux travaillent déjà dans des restaurants connus comme L’Atelier de Joël Robuchon, L’Express, la Maison Boulud, Chez St-Pierre, Les enfants terribles, le 47e parallèle, le 357C et la cabane à sucre du Pied de cochon.

Leurs patrons vont peut-être faire une syncope en les voyant en arracher autant au premier défi, qui paraît plutôt simple : cuisiner une longe d’agneau en croûte de sel à partir d’un carré.

Trop salé ! Pas assez chocolaté ! Désastre ! Cette compétition, bien relevée, démarre à l’intensité maximum. Et certains concurrents distraits auraient mérité un petit coup de fouet (celui en silicone, pas celui en métal, bien sûr).

Assise au bout de la table des trois juges habituels, l’animatrice Élyse Marquis se permet plus de spontanéité que d’habitude, et c’est rafraîchissant. Ses remarques, très justes, ressemblent d’ailleurs à celles que nous prononçons dans nos salons.

Bien hâte de voir, maintenant, lequel des nouveaux aspirants chefs allumera le Thermomix en premier. Pour l’instant, les concurrents goûtent à leurs plats, les assaisonnent bien et respectent le produit, Dieu merci. Ça m’étonnerait que cette belle discipline dure tout le printemps.

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