Le secret : confiance, entourage et bien plus…

Oublier les préjugés

Jocelyna Dubuc croit que les femmes doivent absolument faire fi des préjugés. « Si on a le goût de lancer une entreprise, il faut cesser de se diminuer et s’entourer de personnes qui aiment les femmes. J’ai rencontré des banquiers misogynes et d’autres qui m’ont inspirée. » Elle ajoute que le milieu des affaires sait désormais qu’il y a beaucoup moins de risque qu’une femme fasse faillite qu’un homme. « On dirige d’une façon particulière, un peu comme on gère une famille. Au lieu de s’acheter une Tesla ou une BMW, on commence par bien payer nos employés. »

Mentor et réseau

Première présidente de l’Association patronale des entreprises en construction du Québec (APECQ) en 120 ans et présidente des Elles de la construction, Rose Fierimonte conseille aux jeunes entrepreneures de trouver des modèles. « Moi-même, je m’inspire de femmes qui brisent les plafonds de verre. J’ai fait partie de 10 femmes d’affaires québécoises qui ont rencontré Hillary Clinton [il y a deux semaines]. » Elle prêche également pour le pouvoir du réseautage. « Entre l’école et le lancement d’une entreprise, il y a un espace immense. On a besoin d’un réseau pour faire le pont. En échangeant avec des femmes plus expérimentées, on réalise qu’on a des qualités en commun. »

Rester en forme

Les femmes qui veulent diriger une entreprise performante et être des mamans présentes ont besoin d’un grand sens de l’organisation et… de rester en santé. « Quand le chef a le rhume, la compagnie tousse ! illustre Mme Dubuc. C’est important d’investir dans sa personne, de rester active et de bien s’alimenter. » Elle rappelle que l’activité physique est trop souvent ce que les gens débordés retirent de leur agenda. « Pourtant, le sport est nécessaire pour se sentir bien en se levant le matin et pour éviter que le stress nous envahisse trop. Il faut prendre soin de soi. »

Concilier travail et famille

Chef de famille monoparentale et entrepreneure, Rose Fierimonte suggère de bâtir des entreprises où les enfants ont leur place. « Ma salle de conférence servait le jour aux réunions et devenait une salle d’études pour ma fille et les enfants des employés après l’école, avec des collations déjà prêtes, pendant que les parents travaillaient tranquillement. » Elle encourage les modèles d’entreprise non traditionnels qui se multiplient. « Aujourd’hui, les gens veulent une qualité de vie dans leur milieu de travail. C’est aux patrons d’être imaginatifs et de mettre en place un environnement accueillant. Il faut oser créer ce qui nous convient. »

Privilégier les liens humains

Lorsqu’une entreprise est en pleine tourmente, la force des liens unissant patrons, employés, fournisseurs et collaborateurs externes peut faire la différence. Par exemple, quand la fondatrice du Spa Eastman a changé de firme comptable, elle avait une demande chère à ses yeux. « J’ai rencontré le président de la firme et je lui ai expliqué que, pour travailler ensemble à long terme, j’aimerais qu’on aille manger au restaurant avec nos conjoints respectifs pour se connaître comme humains, découvrir nos valeurs et ce qui nous habite. Ça crée des relations plus solides qui résistent mieux aux moments plus difficiles. »

S’inspirer

Au-delà des mentors qui offrent des conseils et de la toile sociale qui nous aide à rencontrer de nouveaux clients et des alliés, il est important de s’informer le plus possible des autres exemples de réussite. « Quand on prend le temps de lire des articles ou des livres sur le parcours des femmes qui ont réussi ou qui ont un parcours atypique, on peut trouver des réponses qui peuvent nous servir dans notre propre vie », explique Mme Fierimonte, qui a elle-même étonné bien des gens en brassant des affaires dans un milieu d’hommes depuis plus de 30 ans.

Le Réseau des femmes d’affaires du Québec tiendra son gala des Prix Femmes d’affaires du Québec demain soir au Palais des congrès de Montréal. Cette année, 30 finalistes sont en nomination dans différentes catégories.