La DPJ franchit le cap des 100 000 signalements

Avec une hausse de 10 % des signalements à travers le Québec l’an dernier, la direction de la protection de la jeunesse (DPJ) franchit un triste cap historique en dépassant le nombre des 100 000 signalements reçus en une seule année. Depuis cinq ans, le nombre de signalements a bondi de 27 %, passant de 82 900 en 2013-2014 à 105 600 l’an dernier.

La hausse enregistrée l’an dernier est « importante », conviennent quatre directrices de la protection de la jeunesse qui présentaient hier le bilan annuel de l’organisme. Au moment où la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, présidée par Régine Laurent, s’apprête à commencer ses travaux, la cause des enfants en difficulté doit devenir « une priorité nationale », dit Assunta Gallo, directrice de la protection de la jeunesse au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du-Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.

« Quand on cible une maladie comme un problème de société, on la gère comme tel et on investit en conséquence. C’est cela que je souhaite avec la maltraitance, la négligence, qu’on traite cela comme un problème de société. On n’en veut plus, d’enfants maltraités », dit-elle.

Tout au cours des 40 ans d’histoire de la DPJ, les hausses dans le nombre de signalements ont été constantes. Au départ, en 1979, année de la création de l’organisme, on avait enregistré 30 000 signalements. Mais cette hausse s’est accentuée durant les cinq dernières années, faisant un bond de près du tiers depuis 2013-2014.

La hausse des signalements retenus a suivi la même courbe, même si, au fil des ans, la proportion de signalements retenus tourne toujours autour de 40 %. De 36 000 signalements retenus il y a trois ans, on est passé à 41 530 l’an dernier.

Pourquoi une telle hausse dans le nombre de signalements ? Une multitude de facteurs, selon les DPJ. La population est plus conscientisée et fait plus de signalements. Les services de prévention et de première ligne, qui pourraient prévenir des signalements, sont en baisse. Mais pour l’an dernier, on doit également tenir compte de l’impact du drame survenu à Granby, estiment les quatre DPJ.

« C’est une tragédie qui nous a tous bouleversés. À Montréal, le nombre de signalements a augmenté pendant plusieurs semaines par la suite. Oui, ça a eu un impact chez nous », dit Mme Gallo. En ce sens, la commission Laurent constitue « un rendez-vous crucial pour l’avenir du Québec », estime-t-elle.

Les chiffres de l’an dernier montrent qu’un signalement retenu sur quatre concerne des mauvais traitements physiques et un sur cinq, de la négligence. Les mauvais traitements psychologiques arrivent au troisième rang, avec 16 % des signalements retenus. Fait notable de l’an dernier : parmi les signalements non retenus, un sur cinq ne l’a pas été parce que les parents se sont engagés dans une démarche d’aide auprès de ressources appropriées.

Une rare bonne nouvelle : grâce aux fonds investis par Québec cet été, le nombre d’enfants sur la liste d’attente pour une évaluation est à la baisse. De 3500 au début de l’été, on en est maintenant à 2500 à l’échelle québécoise.

commission scolaire de montréal

Opération séduction pour huit écoles secondaires

Pour bien des jeunes qui rentreront bientôt au secondaire, l’heure est aux visites, puis au choix de leur future école. Pour mieux faire connaître certaines de ses écoles qui sont parfois précédées d’une réputation peu enviable, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) entreprend de transformer huit d’entre elles.

L’hiver dernier, la CSDM a amorcé une consultation sur les 32 écoles secondaires de son territoire. Mercredi soir, elle a officiellement adopté un plan pour changer le visage de ces écoles au cours des prochaines années.

Elle cible d’abord huit établissements. Ce sont des écoles qui présentent un ou plusieurs « enjeux », note le rapport déposé hier au Conseil des commissaires. Ici, c’est un « taux de diplomation préoccupant », là, « une proportion importante d’élèves du quartier [qui] fréquentent une autre école ». Certaines écoles ont « une offre peu diversifiée, une réputation défavorable, peu de mixité… »

L’objectif est qu’à la rentrée 2021, ces écoles offrent des programmes plus variés. « Comment on peut développer des programmes motivants, sans que ce soit des programmes particuliers et que ce soit accessible au plus grand nombre », demande la présidente de la plus grande commission scolaire du Québec, Catherine Harel Bourdon.

L’école Saint-Henri, par exemple, devrait d’ici peu offrir davantage de sports et d’activités de plein air à ses élèves. À l’école Marguerite-De-Lajemmerais, c’est la danse qui sera ajoutée au programme scolaire pour ceux qui manifestent leur intérêt. À terme, la CSDM voudrait que ces écoles se défassent des « préjugés » et des « fausses croyances » qui les accablent parfois.

Endiguer le déplacement des élèves

Cette campagne de séduction n’est pas une réaction au fait que certaines écoles secondaires débordent tandis que d’autres ont encore de la place pour accueillir des élèves, assure la présidente de la CSDM.

« Les écoles qui débordent, on ne les mettra pas dans la liste », dit toutefois Catherine Harel Bourdon en riant.

Le rapport de la CSDM note que le « déséquilibre important » dans les différents programmes offerts dans ses écoles secondaires fait en sorte que de nombreux élèves se déplacent hors de leur quartier pour aller à l’école. « Ces déplacements renforcent des enclaves de favorisation ou de défavorisation », peut-on lire.

La présidente de la CSDM cite à titre d’exemple l’école secondaire Chomedey-De-Maisonneuve, où un comité s’est formé pour revaloriser l’école de quartier. « Depuis environ trois ou quatre ans, ils font en sorte qu’il y ait plus de familles de classe moyenne qui inscrivent leur enfant. Il y a eu un changement important depuis 10 ans dans Hochelaga-Maisonneuve, donc cette école essaie d’avoir une mixité scolaire », explique Catherine Harel Bourdon.

Les autres écoles secondaires de la CSDM feront aussi l’objet d’une campagne publicitaire pour faire connaître leurs programmes. « Notre offre actuelle est très peu connue », dit Catherine Harel Bourdon.

Les huit écoles ciblées par la CSDM

Marguerite-De-Lajemmerais (Rosemont)

Chomedey-De-Maisonneuve (Hochelaga-Maisonneuve)

Pierre-Dupuy (Centre-Sud)

Louis-Joseph-Papineau (Saint-Michel)

Lucien-Pagé (Villeray)

Honoré-Mercier (Ville-Émard)

Saint-Henri (Saint-Henri)

Jeanne-Mance (Plateau Mont-Royal)

Règlement de zonage dans le parc industriel Lavoisier

Boucherville poursuivie pour 60 millions par 28 entreprises

Vingt-huit entreprises établies dans le parc industriel Lavoisier réclament maintenant 60 millions à la Ville de Boucherville, en plus d’une annulation de son règlement de zonage. Les propriétaires locateurs dénoncent l’impossibilité de louer leurs bâtiments à qui ils veulent et une baisse de valeur à venir.

Cette poursuite fait suite à des mises en demeure envoyées à la Ville pour demander une modification du règlement.

Entré en vigueur il y a six mois, le règlement est vu comme une « expropriation déguisée » par les entreprises et les propriétaires. Des activités autrefois autorisées, comme les centres de distribution, ne sont plus permises selon le zonage. Les propriétaires entrevoient une chute de valeur des terrains entre 30 % et 70 % « à cause des usages limitatifs » définis dans le règlement, a dit à La Presse leur porte-parole.

« Ça élimine une grande proportion de l’usage potentiel ; ça risque de rester vacant plus longtemps », a dit au téléphone le porte-parole du regroupement de propriétaires Michel Gaudreau, aussi président des Propriétés Miricorp, entreprise de location.

Les entreprises avaient jusqu’à hier pour intenter une action en dommages et intérêts contre la municipalité, soit six mois après l’entrée en vigueur du règlement.

« Usages incompatibles »

La refonte du règlement d’urbanisme, amorcée en 2016, est au cœur du litige. « Le Règlement de zonage élimine plusieurs des usages industriels traditionnels qui étaient autorisés par l’ancien règlement pour les remplacer par des usages industriels et commerciaux à incidence légère et de haute technologie qui sont incompatibles avec les usages industriels et commerciaux à incidence légère et de haute technologie qui sont exercés depuis des années, voire des décennies par plusieurs propriétaires du parc industriel Lavoisier », peut-on lire dans la poursuite déposée hier.

La Ville de Boucherville n’a pas voulu se prononcer. « Le dossier a été transmis à nos avocats et à nos assureurs pour analyse », a dit la directrice des communications, Julie Lavigne.

Aux yeux de M. Gaudreau, la volonté d’attirer des entreprises de haute technologie dans le secteur ne répond pas à un intérêt réel. « L’ensemble des bâtiments sont du type industriel traditionnel, ce sont des entrepôts avec une petite partie bureau. Ce n’est pas le type d’architecture qui convient aux entreprises de haute technologie, qui sont plus du type bureaux », a-t-il souligné.

Ses voisins et lui disent avoir découvert « par hasard » le changement de règlement de la Ville lorsqu’un nouveau locataire s’est fait refuser son certificat d’occupation pour une question de zonage. Les entreprises déjà en place bénéficient d’un droit acquis, mais le règlement risque de rendre les travaux ou transformations difficiles.

Le statut du consul honoraire de Syrie à Montréal révoqué

La ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland a révoqué, hier en début de journée, le statut de consul honoraire récemment accordé à Waseem Ramli, homme d’affaires connu de la communauté syrienne de Montréal et fier partisan du régime de Bachar al-Assad. M. Ramli aurait qualifié de « terroristes » les Casques blancs, dénomination des secouristes civils syriens. Sur une photo tirée de sa page Facebook, M. Ramli est vu aux côtés de Bachar al-Assad, et sur son véhicule personnel est affichée une photo du président syrien. Des réfugiés syriens établis à Montréal estiment même que M. Ramli est un ami personnel d’Assad. La nomination de Waseem Ramli comme consul honoraire de Syrie à Montréal avait créé une onde de choc dans la communauté syrienne au Canada. Cette révocation fait suite à une série de nominations douteuses au même poste depuis quelques années. En 2015, c’était Nelly Kanou, copropriétaire de quatre pharmacies Jean Coutu, qui avait été prise à exporter des médicaments illégalement vers le Moyen-Orient. Son remplaçant a été Raed Makho, consultant en immigration, dont la double carrière le plaçait en conflit d’intérêts.

— Raphaël Pirro, La Presse

Trois ans de prison pour l’ex-député Jean-François Larose

L’ex-député fédéral de Repentigny Jean-François Larose a reconnu avoir agressé sexuellement trois femmes sur une période de 15 ans. L’ancien élu du Nouveau Parti démocratique (NPD) a écopé de trois ans de prison le mois dernier à Montréal pour ces sordides agressions. En 2004, l’ex-député a agressé sexuellement une femme dans son sommeil. Couché aux côtés de la victime cette nuit-là, l’accusé s’est mis sur elle et l’a maintenue en place pour la sodomiser. L’accusé assure n’avoir aucun souvenir de cet évènement. En 2014, M. Larose a agressé une étudiante de 20 ans dans son appartement de Gatineau alors qu’il l’avait embauchée le jour même au sein de son nouveau parti fédéral Forces et démocratie. Quatre ans plus tard, à la suite d’une annonce pour des travaux domestiques et des massages non érotiques, Jean-François Larose agresse sa nouvelle employée en lui imposant des actes sexuels. La juge a entériné la suggestion commune des parties en imposant une peine de trois ans de détention, de laquelle est déduit environ un an de détention préventive.

— Louis-Samuel Perron, La Presse

La Ville de Longueuil victime d’une cyberattaque

Le réseau informatique de la Ville de Longueuil a été victime d’une cyberattaque jeudi dernier. Résultat : l’accès à l’internet a été bloqué sur tous les postes de travail des employés afin de confiner le virus de type Emotet et d’en empêcher la propagation. Dans un communiqué diffusé hier après-midi, l’administration municipale précise que la situation est maîtrisée et que les services aux citoyens sont maintenus, notamment la ligne d’urgence 911 et le 311, pour les services aux citoyens. « Aucune fuite ou perte n’a été constatée, tant pour les données citoyennes que celles des employés. Une priorité absolue est accordée à la protection de ces renseignements », précise le service des communications de la Ville de Longueuil. À la Ville, on précise que les services de consultants externes spécialisés en cyberattaque ont été retenus afin d’analyser tout le réseau. La situation est prise « très au sérieux », ajoute-t-on.

— Sara Champagne, La Presse

Rectificatif

Sièges d’auto pour enfants

Dans un article publié le 27 mai 2019 dans La Presse+ (et le 30 mai sur lapresse.ca), nous indiquions qu’il est dangereux de laisser un bébé dormir dans son siège hors de l’auto. L’article était basé sur une étude de l’American Academy of Pedriatrics, qui concluait plutôt que le fait de laisser le nourrisson dormir dans son siège d’auto hors du véhicule pourrait présenter un risque pour l’enfant. L’utilisation du conditionnel dans notre article aurait été plus prudente. Nos excuses.

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