Le temps des Fêtes

Le réveillon avec un étudiant mexicain, chinois ou burkinabè

Vers le 23 décembre, sitôt les derniers travaux de session remis, les 40 000 étudiants de l’UQAM fileront fêter Noël en famille. Tous ? Non. Plusieurs des 3500 étudiants étrangers inscrits cet automne resteront au Québec. Sans canot de la chasse-galerie pour les ramener au bercail par enchantement.

Pour briser leur isolement, l’UQAM propose à ses étudiants, employés et diplômés d’accueillir un étudiant étranger chez eux à Noël ou au jour de l’An. Seuls cinq étudiants ont été parrainés la première année (en 2007), mais ce nombre a atteint 54 l’an dernier.

« Ce qui est important pour nous, c’est que les étudiants vont chez les gens, souligne Gilda Elmaleh, instigatrice de ce projet de parrainage des Fêtes. Ils vivent un Noël québécois, qu’il soit pure laine ou métissé. » La Presse s’est rendue à un dîner organisé pour permettre aux étudiants et aux parrains de se rencontrer avant le réveillon.

Le temps des Fêtes

Bérengère Baldini

Pour la troisième année de suite, la famille de Bérengère Baldini parraine un étudiant étranger à Noël. Peut-être même deux, « pour que ce soit plus sympa, moins gênant, explique la jeune femme, elle-même étudiante à l’UQAM. Le temps des Fêtes, si on enlève la partie surconsommation, c’est un moment de partage. C’est ça, l’esprit de Noël ».

Installés à Montréal depuis neuf ans, les Baldini ont l’habitude de célébrer Noël loin de leurs proches, qui vivent en France. « En accueillant quelqu’un de l’étranger, tout le monde est gagnant, observe-t-elle. Notre famille n’est pas là, la leur non plus. Autant être ensemble. »

Le temps des Fêtes

Catherine Martel

« C’est important de se rassembler à Noël, dit Catherine Martel, qui a décidé de parrainer un étudiant étranger cette année. Mon conjoint vient d’Australie, j’ai habité là-bas. Je sais comment on se sent, quand on passe les Fêtes loin de chez soi. »

Le jour de Noël, Catherine se promet d’inviter l’étudiant à participer une activité hivernale avec ses deux enfants, avant de rentrer se réchauffer autour d’un bon repas. « Il y a une patinoire près de chez nous, on espère pouvoir en profiter », glisse-t-elle.

Le temps des Fêtes

Scarlett Hao

Chinoise, Scarlett Hao étudie à l’UQAM depuis la rentrée de septembre. « En Chine, on ne célèbre pas Noël, si bien que je ne sais pas à quoi m’attendre », dit-elle en anglais.

Qu’espère-t-elle de ce premier temps des Fêtes au Québec ? « Je veux profiter de l’atmosphère de Noël, répond-elle. Essayer de nouvelles activités, goûter à des nourritures délicieuses et pratiquer mon français. »

Le temps des Fêtes

Roland Ouedraogo

Non, Roland Ouedraogo ne rentre pas au Burkina Faso, d’où il est originaire, aux Fêtes. « C’est loin, c’est cher », résume l’étudiant au doctorat en droit à l’UQAM. Au Burkina, il fête Noël en famille, avec ses parents et ses sept frères et sœurs. « Mes quatre grands frères sont mariés, dit-il. Ils viennent avec leurs femmes et leurs enfants, ce qui fait qu’on est plusieurs. On fait la fête. »

A-t-il déjà goûté à la tourtière, à la bûche ? « Non, ce sera mon premier Noël ici », répond-il. L’hiver, par contre, Roland connaît : il est arrivé en janvier dernier.

Le temps des Fêtes

Maria Hernandez

Mexicaine, Maria Hernandez est arrivée au Québec en août, dans le cadre d’un programme d’échanges. Pourquoi passer les Fêtes ici ? « Parce que ce sera différent, répond la jeune femme en français. Je veux voir comment les gens d’ici fêtent. Ce que je trouve intéressant à Montréal, c’est que c’est très multiculturel. » Comment célèbre-t-elle Noël à Mexico, où sa famille vit ? « On mange beaucoup le soir du 24, on chante, on danse », décrit-elle.

Maria est heureuse d’avoir vu ses premiers flocons. « J’ai aimé la première neige, mais je ne crois pas que je veux en voir plus », confie-t-elle. Heureusement pour elle, son retour à Mexico est prévu dès janvier.

Le temps des Fêtes

Zola Leslie Mbimbi

C’est Zola Leslie Mbimbi qui joue la fée des étoiles, en jumelant étudiants et parrains aux Fêtes. « Il y a des étudiants étrangers qui sont très sociables, mais ce n’est pas le cas de tous », constate la conseillère au bureau de l’accueil et de l’intégration des étudiants étrangers à l’UQAM.

Pour les plus réservés, le temps des Fêtes peut être long. Zola Leslie l’a elle-même vécu, quand elle étudiait en Angleterre, loin de sa famille. « À Noël, t’es devant ton ordinateur, tu regardes des films en attendant que ça passe, décrit-elle. Mon université n’avait malheureusement pas de programme de parrainage… »

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