Mon clin d’œil

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Opinion : Grève des ingénieurs de l'État

Un conflit qui ne doit pas perdurer

Depuis le 24 mai dernier, les ingénieurs du gouvernement du Québec sont en grève générale illimitée. Concrètement, il s’agit de plus de 1400 ingénieurs qui sont en débrayage.

L’absence de ces professionnels, dont la très vaste majorité travaille au ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports, a pour conséquence de créer des retards sur plusieurs chantiers, voire de les paralyser.

Les effets du conflit se font déjà sentir. Certaines entreprises œuvrant dans le domaine de la construction ont reçu des avis de suspension des travaux pour une longue durée de la part du ministère des Transports en lien avec le conflit de travail.

La Fédération des chambres de commerce du Québec est grandement préoccupée par les conséquences économiques que pourrait occasionner le prolongement de ce conflit.

Si les ingénieurs de l’État ne travaillent pas, de nombreux chantiers seront par conséquent inopérants et des projets d’investissement sont reportés, affectant ainsi notre économie.

Le prolongement du conflit aura des incidences financières avec pour conséquences potentielles des mises à pied temporaires et des retards de paiements.

L’économie du Québec compte sur la réalisation de divers projets d’infrastructures, notamment en matière de transport. Ces infrastructures contribuent à la mobilité des personnes et des marchandises entre les différentes régions.

Période charnière

Le Québec est à une période charnière de l’entretien de son réseau routier. En mars dernier, le Conseil du trésor a publié ses Plans annuels de gestion des investissements publics 2017-2018, où il est indiqué que 50 % des chaussées du réseau québécois sont en mauvais ou très mauvais état. Il n’est donc pas surprenant que le gouvernement du Québec prévoie des investissements de plus de 4,6 milliards d’ici 2019 dans son réseau, afin « d’entreprendre, de poursuivre et d’achever 2062 chantiers routiers à l’échelle du Québec ».

À cela, s’ajoute la nouvelle que nous apprenions récemment selon laquelle plusieurs demandes de permis spéciaux reliés au transport des chargements hors normes, tels que des ponts préfabriqués et autres grandes pièces de machinerie, ont été refusées par le ministère des Transports, alors que ces mêmes permis aux mêmes conditions étaient livrés sans problème plus tôt cette année.

Ces « nouvelles exigences » ne sont pas sans conséquence et retardent des chantiers importants, comme celui du pont Champlain et celui de l’échangeur Dorval.

En empêchant des entreprises de livrer ces pièces importantes pour la poursuite des travaux, c’est toute la chaîne de production qui est touchée en ralentissant les échéanciers et en paralysant l’activité économique.

Ainsi, dans le cas d’une prolongation du conflit, plusieurs entreprises seront en attente d’ouvrage ou de permis alors qu’au Québec l’été est la saison la plus propice pour faire avancer ou accélérer la réalisation des chantiers de construction.

Le prolongement de ce conflit aura des conséquences importantes sur l’économie du Québec. C’est à travers cette perspective que nous avons salué le retour des travailleurs sur les chantiers de construction. Dans ce même esprit, nous militons pour un règlement rapide avec les ingénieurs de l’État.

Ce conflit ne doit pas perdurer.

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