Remplis d’enfants ou de colis, les vélos-cargos se taillent une place croissante dans les villes allemandes, portés par une multitude d’initiatives destinées à lutter contre la pollution et à bousculer l’hégémonie des voitures et camionnettes.
« Le scandale du diesel est une incitation très importante », a expliqué à l’AFP Arne Behrensen, principal promoteur en Allemagne de ce mode de transport aussi ancien que la bicyclette et qui consiste à installer sur un vélo les charges les plus variées.
Très courants en Europe du Nord jusqu’au milieu du XXe siècle, lorsqu’ils livraient pain, lait et journaux ou rapportaient des vivres de la campagne pendant la guerre, ces engins équipés d’une vaste caisse ont été balayés en quelques décennies par la motorisation.
Leur retour, depuis une vingtaine d’années, s’est d’abord limité aux Pays-Bas et au Danemark – des bastions cyclistes plats et sillonnés de pistes – avant de gagner l’Allemagne, désormais considérée par les professionnels comme le premier marché européen en volume.
« Dans les années 90, c’était déjà beau d’en vendre un par an. Puis on a vu de plus en plus d’intérêt, d’abord des familles, puis des entreprises », raconte Gaya Schütze, du magasin de vélos Mehringhof, l’une des pionnières du vélo-cargo à Berlin.
Avenir radieux ?
Dans l’intervalle, les rustiques cadres d’acier propulsés à la force des mollets se sont doublés d’une multitude de modèles plus légers ou spacieux, tandis que l’assistance électrique étendait l’expérience aux terrains vallonnés et à toutes les aptitudes physiques.
« On touche maintenant un public plus large, qui ne veut pas arriver en sueur au travail ou qui n’est pas spécialement sportif », observe Sophia Becker, chercheuse à l’Institut sur le développement durable de Potsdam (IASS).
Le dernier décompte du projet européen Cyclelogistics relevait 174 types de cargos, alors qu’une cinquantaine de jeunes marques participaient au récent Salon international du vélo-cargo à Berlin, signe du bouillonnement du secteur.