Concours à l’UQAM

Offrir un espace de jeu à des petits réfugiés en Syrie

Grâce à une initiative montréalaise et à une cinquantaine de bénévoles, les enfants du camp de réfugiés d’Ariha, en Syrie, pourront faire ce qu’il y a de plus naturel : jouer. Un concours créatif tenu au Pavillon de design de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), en fin de semaine, a permis à six équipes d’imaginer un espace de jeu et d’en créer les plans. Le projet gagnant sera construit dans les prochaines semaines à Ariha.

« C’est un cadeau que le Québec va offrir », résume l’une des instigatrices du projet, Marya Zarif, cofondatrice de l’organisme Je veux jouer et créatrice de jeux pour enfants.

« Ça faisait longtemps que je faisais des jeux pour les enfants du Québec, ajoute-t-elle relativement à son métier, et je me disais qu’il était temps que je fasse quelque chose pour les enfants de la Syrie. Je veux jouer, c’est un cri du cœur des Syriens. »

Elle-même née et élevée à Alep, en Syrie, la Montréalaise d’adoption a fondé l’organisme Je veux jouer il y a quelques mois pour « changer les camps de réfugiés » de son pays natal.

« Parmi les millions de Syriens coincés dans des camps de réfugiés, il y a des milliers d’enfants (dont 146 au camp d’Ariha). […] Ils n’ont pas d’environnement sécurisant, pas de lieux positifs, a-t-elle expliqué. Avec cet espace de jeu, on veut rendre leur vie plus douce. »

LE MÉLANGE DES TALENTS

En discutant avec d’autres artisans du milieu communautaire, notamment l’organisation Architectes de l’urgence et de la coopération, l’idée est venue de lancer un concours d’architecture pour la conception d’un espace de jeu pour les jeunes.

S’associer à l’École de design de l’UQAM allait de soi. Un budget de 25 000 $ – amassé grâce à des donateurs – sera attribué à la construction du projet retenu.

« On s’est demandé si on intervenait ici ou directement en Syrie, et il y avait une volonté au Québec d’aider là-bas », a expliqué Sylvain Marseguerra, responsable de la campagne de financement et des communications d’Architectes de l’urgence et de la coopération.

L’appel a été lancé aux étudiants en design de l’UQAM, mais aussi au grand public, notamment auprès des bénévoles des organismes impliqués. Résultat : une quarantaine de personnes ont répondu présentes. Elles ont formé des équipes hétérogènes au début de la fin de semaine et ont élaboré un projet qu’elles ont présenté à un jury hier soir. Les équipes devaient respecter une liste de conditions et de contraintes, préalablement définie par l’équipe syrienne partenaire du projet. Le meilleur de chaque idée sera retenu et, au courant de la semaine, des professionnels élaboreront les plans finaux.

« Notre équipe en Syrie n’attend que nos plans. L’espace de jeu devrait être érigé d’ici un mois ou deux », selon Mme Zarif. Elle a d’ailleurs précisé que si le projet est un succès, « le but, c’est de faire des p’tits et de construire l’espace de jeu dans les autres camps par la suite et, qui sait, pourquoi pas dans des camps de réfugiés ailleurs qu’en Syrie » ?

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