Hockey statistiques avancées

Une production offensive respectable

On en parle depuis quelques semaines autour du Canadien : Lars Eller connaîtrait une saison décevante. Encore faut-il s’entendre sur ce qui cause cette déception.

On semble en effet résumer ses manquements à sa faible production offensive. Mais est-il raisonnable d’attendre de Lars Eller qu’il produise à un rythme supérieur ? Lorsqu’on regarde comment Michel Therrien l’utilise, rien n’est moins sûr.

La production offensive d’un joueur est facilitée par deux facteurs : le temps de glace, notamment en avantage numérique, et l’association à des joueurs de talent. Dans les deux cas, le rôle qu’on donne à Lars Eller ne favorise certainement pas son éclosion offensive.

En fait, on lui demande plutôt de tenir le fort en l’absence des meilleurs éléments offensifs du club. On ne l’emploie donc que rarement en avantage numérique – un peu plus de 12 minutes au total depuis le début de la saison – et à forces égales, on ne le fait pour ainsi dire jamais jouer avec les quatre meilleurs ailiers du club. Bref, Lars Eller est utilisé comme un centre de troisième trio.

RIEN D’ALARMANT

La question qu’on doit alors se poser est la suivante : vu son utilisation, la production offensive d’Eller est-elle si misérable ? Il produit présentement 1,5 point par heure passée sur la glace, ce qui le positionne parmi les joueurs de troisième trio les plus productifs de la LNH. 

En effet, si on considère les attaquants qui ont disputé au moins 20 matchs depuis le début de la saison et qu’on les divise en groupes d’à peu près 90 joueurs, on peut évaluer la production attendue des membres de chaque trio.

Eller, à l’heure actuelle, se situe donc dans le haut de l’intervalle attendu d’un centre jouant son rôle. Mais ce qui inquiète depuis un moment déjà, c’est la profonde léthargie offensive dans laquelle il se trouve. Eller n’a pas obtenu de points au cours de ses 10 derniers matchs. 

Mais il n’y a pas lieu de s’alarmer outre mesure. Si les points ne viennent pas, c’est tout simplement par manque d’opportunisme : le volume de chances de marquer du Canadien lorsque son troisième centre est sur la glace demeure stable – en fait, il semble même en légère augmentation.

À terme, Eller, Sekac, Thomas et Prust vont recommencer à capitaliser sur leurs occasions de marquer, et les points vont recommencer à s’accumuler à leur fiche. La patience est de mise et il est fort probable qu’au terme de la saison, on constate que le troisième centre du Canadien aura été, parmi les joueurs ayant occupé un rôle similaire, un des joueurs les plus productifs de la ligue.

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