Le pour et le contre des six heures par jour

POURQUOI TRAVAILLE-T-ON 40 HEURES PAR SEMAINE ?

Selon le Code canadien du travail, les heures normales de travail sont de 8 heures par jour et 40 heures par semaine. « La baisse du nombre d’heures est une revendication historique du mouvement syndical partout dans le monde, répond Jacques Létourneau, président de la CSN. En 1996, au Québec, on est passé de 44 à 40 heures. À la CSN, on a fait ces débats dès les années 80 alors que le taux de chômage était très élevé. »

Le pour et le contre des six heures par jour

LE LUNCH EST UN MOMENT IMPORTANT 

On imagine qu’un horaire de six heures contribuerait à l’amputation des heures de lunch. Un non-sens pour certains. « On a construit notre éducation de labeur autour des huit heures de travail, estime Alexandra Diaz, animatrice et codirigeante des Productions O’Gleman Diaz. Il faudrait alors tout déconstruire si on passait à six heures. Ces huit heures par jour incluent pour nous une heure de lunch nécessaire qui contribue au sentiment d’appartenance de l’entreprise et aux sessions de remue-méninges. Car on passe du temps ensemble. Il faut considérer qu’on ne peut fonctionner à pleine vapeur tout le temps. »

Vie au travail

Le pour et le contre des six heures par jour

Travailler moins longtemps chaque jour est une idée séduisante, mais qui irait à l’encontre de notre historique de labeur.

Le pour et le contre des six heures par jour

Y A-T-IL UN MOMENT OÙ ON EST MOINS EFFICACE ?

Oui, vers 14-15 h. « Car la température du corps baisse vers ces heures, explique la Dre Céline Belhumeur, pédiatre développementaliste et spécialiste en troubles de sommeil chez l’enfant du CHU Sainte-Justine. On devient alors moins fonctionnel. On a moins d’énergie et on est moins productif. Donc, si on assiste à une conférence plate, on risque de s’endormir ! »

Un quart de travail de six heures débutant à 8 h pourrait être productif, alors ? « Plusieurs choses régissent notre système, poursuit la Dre Belhumeur. Chaque individu est différent et a besoin d’un peu plus ou un peu moins d’heures de sommeil, par exemple. Mais durant la journée, il y a des périodes où on est moins efficace. »

Le pour et le contre des six heures par jour

PAS D’HORAIRE FIXE CHEZ eXplorance

Samer Saab rêve que personne ne travaille plus que six heures par jour. « Mais il faudrait atteindre un niveau d’efficacité ultime, concède le président d’eXplorance. Nos employés opèrent facilement de 8 à 10 heures par jour. Mais la beauté, c’est qu’ils peuvent prendre le temps d’arrêt qu’ils veulent. »

La politique de travail chez eXplorance ? « Ici, on a comme politique… de ne pas avoir de politique ! lance Samer Saab. On ne mesure pas. Et ça fonctionne très bien. Dans le cas du “six heures”, on tomberait dans une dynamique où on compte les heures et où on gérerait les gens comme s’ils n’étaient pas des adultes. »

Le pour et le contre des six heures par jour

Une mesure efficace chez lg2 

Pas de réunions le matin, si possible ! C’est la notion AMPM (anti-meeting–pro-meeting) de l’agence de pub lg2, mise en place il y a un an. « On se retrouvait à avoir des rencontres éparpillées, raconte la conceptrice-rédactrice Geneviève Jannelle. En les concentrant, on est en mesure d’accomplir notre travail. Il est possible en entreprise d’être plus efficace, mais ça implique pour une organisation de repenser ses procédures et façons de faire. Ça demande beaucoup de lucidité et d’ouverture. »

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