Confidences de voyageurs

Nomades amoureux

Vicky Paquette et Pascal Giroux ont visité près d’une douzaine de pays depuis leur départ de Montréal, le 12 mai dernier. Ils ont mis leurs carrières en veilleuse, vendu maison, meubles et autos et sont partis faire le tour du monde. Après avoir écumé l’Europe et l’Asie du Sud-Est, le couple de trentenaires reviendra passer quelques jours en février pour faire un coucou aux parents et amis à Lanoraie. Après quoi il repartira, cette fois en direction de l’Amérique du Sud. Récit de voyage en quelques questions clés.

Quel a été votre coup de cœur ?

Vicky : L’Espagne en général. Là-bas, je n’ai jamais ressenti d’urgence, c’est relax, j’ai l’impression que les gens prennent le temps de vivre. On est tellement stressés au Québec…

Pascal : Pour moi, c’est le Viêtnam : les gens sont peut-être un peu froids à la première approche, mais ils sont réellement très accueillants. Ils s’assoient avec nous, ils veulent en savoir plus sur nous et, en plus, la nourriture est exceptionnelle. On a passé 30 belles journées là-bas, et on prévoit d’ailleurs y retourner bientôt !

Quelle a été votre plus belle rencontre ?

Vicky : Dans l’île de Sulawesi, en Indonésie, on a eu la chance de donner un petit cours d’anglais dans une école. On a notamment emmené les enfants sur la plage ramasser les déchets pour les conscientiser aux problèmes de pollution. C’est là que j’ai fait connaissance avec Sunshine, petite fille de 10 ans très allumée. Le soir venu, on s’est aperçus que la cabane dans laquelle nous logions appartenait à son père. J’ai donc longuement échangé avec Sunshine, elle m’en a notamment appris sur la vie marine de l’île, ç’a été une belle expérience humaine.

Pascal : Moi aussi, ça s’est passé en Indonésie, à Lovina, dans l’île de Bali. C’est là qu’on a compris qu’on voulait rester plus longtemps aux mêmes endroits. Les employés de l’hôtel sont devenus des amis. L’un d’eux, Koma, nous a invités dans son village pour voir la fête foraine et depuis, on reste en contact par Facebook. Quand on est partis, on voulait tout voir ; on a fait ça pendant un mois et on s’est brûlés. On visitait tout, mais on ne voyait rien, en fait. Depuis ce temps, on s’est dit qu’on allait en profiter vraiment.

Avez-vous vécu une mésaventure ?

Vicky : On s’est rendus complètement au nord de l’île de Sulawesi dans une réserve naturelle où l’on étudie les macaques noirs à crête. Comme on essaie de conserver un certain niveau de confort, on a réservé l’hôtel qui avait l’air le moins pire du lot. Arrivés sur place, on s’est aperçus que c’était pas mal en dessous du minimum ! En plus, on n’avait pas moyen de communiquer avec personne. Après deux jours, on a demandé un taxi et on est partis directement pour l’aéroport !

Pascal : La seule chose qui était propre était les draps… La douche, c’était une poubelle verte remplie d’eau ! Mais avec le recul, ç’a été tout de même intéressant parce qu’on a vu des animaux qu’on ne voit que là-bas, comme le spectaculaire calao à cimier.

Quels ont été vos meilleurs repas ?

Pascal : Les crêpes jaunes de riz du Viêtnam, les bánh xèo. On a découvert ça par hasard dans un resto à la suggestion d’un serveur. Ça ne m’avait pas nécessairement marqué, mais on en a repris ailleurs et c’est là qu’on a aimé le plus. Farcies aux légumes et servies avec une sauce aux arachides, elles sont simples et hyper goûteuses.

Vicky : J’ai adoré tout ce que j’ai mangé dans l’île de Crête, en Grèce. Tout est cuit dans une huile d’olive encore meilleure que celle qu’on trouve en Espagne. On est restés un peu plus longtemps que prévu et j’ai pu goûter à la moussaka végé d’une maman de 80 ans, c’était délicieux. À notre retour, je vais faire un copier-coller de tout ce que j’ai goûté en Crête !

Quelle a été votre plus belle surprise ?

Pascal : C’est la gentillesse des gens qui m’a surpris. Au Québec, on se représente souvent les pays asiatiques par les mauvaises nouvelles. On a découvert que le monde est gentil, ouvert. On a juste à dire qu’on est du Canada et les gens ouvrent leurs bras, ils jasent avec nous, il n’y a pas un pays qu’on a visité où les gens ne sont pas sympathiques.

Vicky : Je vais être kitsch. Ça fait 12 ans qu’on est ensemble, 10 ans qu’on est mariés, et notre couple va encore mieux, c’est plus beau que ce que j’avais pensé. Je suis quétaine, hein ? Je suis plate de même, mais c’est mon autre moitié qui m’a le plus étonnée !

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