Location d’espaces de TRAVAIL à court terme

Encore 60 millions pour la montréalaise Breather

Breather, l’une des jeunes entreprises québécoises les plus prometteuses qui s’est jusqu’ici développée presque exclusivement grâce à des capitaux étrangers, annoncera aujourd’hui avoir reçu 60 millions de dollars additionnels provenant notamment de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Temasek, un fonds souverain de Singapour, et le promoteur immobilier asiatique Ascendas-Singbridge font aussi partie des nouveaux investisseurs recrutés par Breather.

Fondée en 2013, Breather se spécialise dans les services de location d’espaces de travail à court terme. Son fondateur et directeur général, Julien Smith, était un travailleur autonome las de s’installer jour après jour dans des cafés.

Il a donc pensé à créer de petits espaces contenant notamment un bureau de travail, un sofa, des livres et une décoration moderne pour permettre à ces travailleurs de vaquer à leurs occupations dans un environnement serein, de recevoir des visiteurs ou de simplement se reposer. Ils étaient offerts en location à court terme, à l’heure.

« Comme pigiste, je pensais à moi-même », explique M. Smith.

Autre clientèle

Avec le temps, la clientèle s’est transformée. Les espaces de Breather accueillent toujours des pigistes, mais une très grande partie de sa clientèle provient de grandes entreprises qui les utilisent pour combler des besoins temporaires et optimiser leur parc immobilier. C’est notamment le cas de Spotify, l’un des clients importants de Breather.

« Ce n’est pas quelque chose qui s’est fait par exprès, dit M. Smith. Ça s’est passé parce qu’au début, nous n’avions pas beaucoup d’espaces, donc on ne pouvait pas travailler avec ces grosses entreprises. Maintenant que nous sommes passés de 3 à 200 espaces à New York, on peut le faire. »

La croissance a aussi permis à Breather de varier son offre. Certains de ses espaces sont plus grands et peuvent accueillir plusieurs travailleurs à la fois. La durée de location moyenne s’est allongée, pour atteindre une journée. Certains clients réservent pour un mois ou un trimestre. Les propriétaires commerciaux sont très heureux d’accueillir l’entreprise et d’ainsi pouvoir offrir une certaine flexibilité à leurs clients, raconte l’entrepreneur.

« On pense vraiment pouvoir être présents dans tous les édifices commerciaux à New York, dit-il. L’immobilier flexible est devenu une façon de fonctionner dans l’industrie. »

Capital étranger

La somme annoncée aujourd’hui porte à environ 150 millions CAN les investissements en capital de risque perçus par Breather depuis sa fondation. L’entreprise a notamment déjà attiré l’attention de fonds américains comme Valar Ventures – dirigée par le cofondateur de PayPal et premier investisseur de Facebook, Peter Thiel – ou Menlo Ventures, l’un des plus anciens fonds de la Silicon Valley.

Avant la Caisse, Real Ventures était le seul investisseur québécois à y avoir placé une somme importante. Ce n’est là que le résultat de l’état actuel du marché du capital de risque au Canada, selon Julien Smith.

« Historiquement, les investisseurs américains sont plus énergiques. Au Canada, on est bons dans la phase d’amorçage et la série A, puis dans les rondes de croissance grâce notamment à la Caisse et à Teachers’, mais il y a un trou. »

Breather offre présentement des espaces de travail à Montréal, Toronto, Ottawa, New York, Boston, Washington, Chicago, Los Angeles, San Francisco et Londres.

« Nous avons une très bonne présence au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni. Éventuellement, je ne dirai pas quand, ce sera aussi le cas dans le reste de l’Europe et en Asie. »

Le nouvel investissement servira à s’implanter dans de nouvelles villes, mais aussi à densifier la présence dans les villes existantes.

Résultats du premier trimestre

DavidsTea triple ses pertes

À trois jours de son assemblée annuelle, qui sera déterminante pour la formation du conseil d’administration, la société Les Thés DavidsTea a affiché une perte plus de trois fois plus importante que l’an dernier pour son premier trimestre, tandis que ses ventes ont diminué de 6 %.

L’entreprise montréalaise a réalisé une perte nette de 1,2 million pour le trimestre clos le 5 mai contre une perte de 362 000 $ à la période correspondante de l’exercice précédent.

La perte par action s’est élevée à 5 cents par action, comparativement à une perte de 1 cent par action au premier trimestre 2017.

En excluant les coûts de « contrats déficitaires » et ceux liés à un examen stratégique et une course aux procurations, la perte nette ajustée s’est établie à 1,7 million, ou 7 cents par action. Un an plus tôt, DavidsTea avait perdu 1,1 million, ou 4 cents par action.

Les revenus ont diminué à 45,8 millions contre 48,7 millions au premier trimestre de l’exercice précédent.

Les ventes des magasins ouverts depuis au moins un an, une mesure clé de la performance des détaillants, ont diminué de 7 %.

Semaine déterminante

On devrait savoir jeudi si les actionnaires auront retenu la proposition du cofondateur de la chaîne, Herschel Segal, qui souhaite revenir au conseil avec son équipe, ou celle de l’équipe de direction actuelle.

Par l’entremise de sa société Placements Mauvais Jours, le fondateur du détaillant de vêtements Le Château, qui lorgne la présidence du conseil, est le plus important actionnaire de la société avec une participation d’environ 46,4 %.

Les administrateurs en place bénéficient de l’appui de Porchlight Equity Management, TDM Asset Management PTY et Edgepoint Wealth Management, qui contrôlent ensemble 36,5 % des actions. Ces trois actionnaires s’opposent à la stratégie de M. Segal, âgé de 87 ans.

Problèmes de rentabilité

Depuis son entrée au NASDAQ, en juin 2015, le marchand de thé fait face à des problèmes de rentabilité, ce qui a mené à plusieurs remaniements de la haute direction jusqu’à ce que Joel Silver soit nommé aux commandes l’an dernier.

M. Silver espère que les actionnaires de DavidsTea donneront une chance à son équipe dans le but de redresser la barre. En plus de rénover des boutiques – certaines ont ouvert leurs portes il y a environ une décennie –, le détaillant a injecté 3 millions dans son site transactionnel afin de stimuler les ventes en ligne auprès des consommateurs.

Avant la publication des résultats en fin d’après-midi, le titre de l’entreprise a clôturé à 3,90 $US sur le NASDAQ, en hausse de 20 cents US, ou 5,4 %.

Imprimerie

FL Web investit 11 millions dans une presse unique au Canada

L’imprimerie FL Web, de Saint-Germain-de-Grantham, a investi 11 millions de dollars dans l’acquisition d’une presse rotative à haute performance Goss Sunday 3000/48 pages. Dans un contexte économique perturbé, l’appareil, acheté d’occasion, lui permettra d’élargir son marché en Ontario et aux États-Unis.

La débrouillardise du président de l’entreprise, François Chicoine, lui permet d’économiser plus de 20 millions – un équipement neuf similaire aurait coûté jusqu’à 35 millions, estime-t-il.

La presse date de 2006 et a été acquise en Australie. Elle a été livrée dans 27 conteneurs de 40 pi et 5 conteneurs de 60 pi, puis assemblée dans l’usine de la région de Drummondville, agrandie pour l’occasion. 

Le bâtiment est passé de 3700 à 7400 m2, notamment pour entreposer le papier qui va nourrir la bête. À plein régime, le mastodonte peut avaler l’équivalent de 10 semi-remorques de papier par jour. L’imposant appareil, haut de deux étages, s’allonge sur 56 m. Il peut imprimer quotidiennement jusqu’à 4,3 millions de pages, triplant ainsi la capacité de production de FL Web.

Avantage concurrentiel

C’est l’énorme plieuse, haute de 12 m, à la sortie de l’appareil, qui lui procure son principal avantage concurrentiel. Avec cette configuration unique, FL Web est le premier et seul imprimeur canadien en mesure d’imprimer, plier et coller 48 pages format magazine.

« Je peux tout faire ce que font mes compétiteurs, et je peux faire un paquet de formats qu’ils ne peuvent pas faire. »

— François Chicoine

Le président de l’entreprise de plus de 60 employés entend s’attaquer au marché américain, où le papier journal canadien est grevé de droits antidumping de 22 % imposés par le gouvernement Trump. « Si on imprime le papier ici, il n’y a pas de taxe ! », fait-il valoir.

Il prévoit créer une quarantaine d’emplois et doubler son chiffre d’affaires d’ici deux ans. « Ça va mieux que je le pensais, indique-t-il déjà. Mon premier gros client vient de l’Ontario, et il y en a un autre qu’on travaille aux États-Unis. »

Doué pour la mécanique

Le président bichonne lui-même la nouvelle machine. « C’est moi qui ai décidé où je la mettais, comment je l’installais. J’ai changé le plieur de côté, et c’est moi qui ai fait l’ingénierie des marchepieds, des rampes, des escaliers. »

Doué pour la mécanique, l’homme était agriculteur quand il a acheté sa première presse d’occasion, en 1985. Écrasé par les taux d’intérêt stratosphériques de l’époque, il cherchait alors à arrondir ses revenus et il avait offert à ses fournisseurs de semences et d’engrais d’imprimer leurs étiquettes et factures. « J’ai commencé dans une chambre de ma maison avec une petite presse. »

Deux ans et demi plus tard, il installait l’imprimerie FL Chicoine à Saint-Germain-de-Grantham.

« J’avais acheté un ancien entrepôt de fruits et légumes. J’ai fait un appartement à un bout – parce que j’ai cinq enfants – et de l’autre côté, j’avais l’imprimerie. »

— François Chicoine

Peu à peu, il a agrandi son parc de presses, achetées le plus souvent d’occasion. En 2001, il a acheté une première presse rotative pour fonder sa division FL Web.

Ses cinq enfants travaillent avec lui. « Il y a aussi deux neveux, un beau-frère, deux brus, un gendre, plus ma femme  [Line Chamberland] et moi », énumère-t-il.

C’est grâce à cet esprit de famille « que j’ai parti une imprimerie sans avoir de clients en 2001, et qu’aujourd’hui je grossis », indique-t-il. « Le produit qu’on livre, il y a tout le temps quelqu’un de la famille qui le voit passer. »

étude sur le Virage « 4.0 »

L’industrie aéronautique doit susciter l’adhésion des travailleurs

La révolution manufacturière « 4.0 » exigera de tous les travailleurs des usines liées à l’aéronautique qu’ils s’intéressent aux technologies, un changement nécessaire qui ne sera facile ni pour eux ni pour leurs patrons, convient Aero Montréal dans une étude qui doit être dévoilée ce matin.

« Les métiers à tous les niveaux sont en voie de se déspécialiser, peut-on notamment y lire. Le travailleur de l’aérospatiale de demain devra s’intéresser à l’ensemble des métiers et à la technologie. »

Le Guide des compétences 4.0 en aérospatiale produit par Aero Montréal cible entre autres les institutions d’enseignement, afin de dresser la liste des futures exigences des employeurs. Il contient aussi des arguments pour les entreprises n’ayant pas encore amorcé ce virage.

« La conférence de Davos, il y a deux ans, a été la bougie d’allumage, explique la présidente-directrice générale de l’organisme, Suzanne Benoit. On y a parlé de manufacturier 4.0 et du défi de la numérisation du monde industriel. Nous avons pensé faire une étude sur le 4.0, mais uniquement dans l’aérospatiale. »

« Une question de survie »

Pour Aero Montréal, l’ère « 4.0 » est celle qui suit celle de la robotisation. Les robots ne se contentent plus d’obéir aux ordres, ils génèrent en temps réel des données sur leur niveau d’avancement, leur état, etc. Ces données peuvent ensuite être intégrées dans des systèmes plus complexes permettant d’optimiser la production de l’ensemble de l’usine.

Pour l’auteur de l’étude, Patrick Bernier, une telle transformation est « une question de survie de l’industrie ».

Pour y parvenir, il faut d’abord un dirigeant assoiffé de connaissances technologiques et convaincant, selon l’étude.

« Le défi est d’amener l’ensemble des acteurs internes à comprendre en quoi consiste le virage 4.0 pour l’entreprise », explique le rapport.

« Il faut créer le sentiment d’urgence. Un dirigeant qui n’a pas d’intérêt envers les technologies ne pourra pas jouer un rôle direct dans la réussite de cette transition. »

— Patrick Bernier, auteur de l’étude

L’adhésion de tous les employés passe par une bonne mise en contexte, fait-on valoir.

« Au dire des participants interviewés, les travailleurs du plancher ne sont pas réticents aux changements, surtout lorsque la nature du projet et les enjeux d’affaires leur sont bien présentés. »

L’un de ces enjeux est l’intégration des chaînes d’approvisionnement. Un fournisseur peut être capable de mesurer sa propre productivité ou son état d’avancement sur une commande sans données fournies par ses machines, mais ces dernières peuvent néanmoins s’avérer cruciales pour son client, explique M. Bernier.

« Un grand donneur d’ordres qui peut voir qu’il y a un retard de deux heures dans la production chez son fournisseur peut anticiper les problèmes à survenir sur sa ligne de montage », donne-t-il en exemple.

Des obstacles

Il y a toutefois des obstacles. L’industrie locale de l’aéronautique est dominée par les PME, souvent de petite taille, ce qui peut compliquer l’adoption. D’autant plus que les institutions financières « demeurent frileuses à investir dans la transformation numérique ».

Sans compter qu’il faut au premier chef convaincre les entrepreneurs de s’y lancer, ce qui ne semble pas acquis, selon les constatations de l’étude.

« Le message de l’industrialisation 4.0 semble également être saturé. Plusieurs perçoivent cette révolution comme une mode passagère. »

Cryptomonnaies

Le bitcoin plonge après une fraude en Corée du Sud

Le cours du bitcoin, principale monnaie virtuelle, est tombé hier à 6635 $ US, perdant plus de 13 % par rapport à vendredi soir, soit sa plus forte baisse depuis février, après l’annonce du piratage d’une plateforme sud-coréenne. En fin d’après-midi, le cours de la cryptomonnaie valait quelque 6750 $US pour un bitcoin, selon des chiffres de Bloomberg, tombant sous la barre des 7000 $US pour la première fois depuis mi-avril. Vendredi, le bitcoin valait près de 76 500 $US. Cette chute est liée à l’annonce dimanche du piratage de Coinrail, une plateforme sud-coréenne. Cet événement « a suscité une peur sur l’ensemble des cryptomonnaies », qui presque toutes évoluaient dans le rouge hier matin, a ajouté David Madden de CMC Markets. Sur son site internet, la plateforme sud-coréenne Coinrail a annoncé que 70 % des monnaies virtuelles présentes sur les comptes avaient été vérifiées et placées en lieu sûr. Pour les 30 % restants, elle a indiqué qu’une enquête était en cours et que le montant des cryptomonnaies dérobées restait encore à estimer. — Agence France-Presse

Commerce de détail

Aldo associé par erreur à Trump

Le détaillant québécois Aldo s’est accidentellement retrouvé mêlé à la querelle commerciale canado-américaine, hier, en étant associé, à tort, à la marque Trump. Le nom de l’entreprise s’est retrouvé sur une liste d’une chronique du magazine Macleans qui explique aux consommateurs de quelle façon ils peuvent boycotter Donald Trump en identifiant notamment des détaillants qui vendent des produits de sa marque bien connue. Aldo s’est rapidement tournée vers les réseaux sociaux pour préciser que l’entreprise ne vendait « aucun produit provenant des entreprises Trump ». Hier avant-midi, Macleans avait signifié son erreur et retiré le nom du détaillant québécois de sa liste, sur laquelle figurent les noms de la Compagnie de la Baie d’Hudson, Walmart, Saks Off 5th et Macy’s. — La Presse canadienne

Jeux vidéo

Microsoft prépare une nouvelle Xbox

Le responsable des consoles de jeux Xbox de Microsoft a indiqué que la société travaillait sur des consoles de nouvelle génération ainsi que sur un service en nuage qui permettrait aux joueurs de jouer en continu sur n’importe quel appareil. Microsoft va mettre en place cinq nouveaux studios consacrés au jeu, un qu’elle est en train de créer dans le sud de la Californie et quatre autres qu’elle est en train d’acheter, selon Phil Spencer, chef de l’équipe Xbox. « Nous faisons l’un de nos plus grands investissements annuels dans les équipes en créant cinq nouveaux studios de création », a déclaré dimanche M. Spencer lors d’un événement médiatique Xbox avant le début officiel de l’exposition annuelle Electronic Entertainment Expo à Los Angeles cette semaine. Les détails financiers des acquisitions de ces studios, Playground Games, Ninja Theory, Undead Labs et Compulsion Games n’ont pas été divulgués par M. Spencer. Microsoft a été critiqué pour son manque de jeux vidéo à succès exclusivement destinés à la Xbox. — Agence France-Presse

Industrie laitière

Le Québec est le plus important producteur laitier du Canada, mais l’industrie est également très présente en Ontario. En 2017, le Québec a produit 37 % du lait canadien, 47 % du fromage et 78 % du yogourt, contre des proportions respectives de 33 %, 32 % et 17 % pour l’Ontario. Bien que les négociations de libre-échange portent davantage sur le lait transformé (fromage, yogourt, etc.), il est donc inexact de dire que l’industrie laitière est « essentiellement » au Québec, comme il était écrit dans la chronique « Le lait du Québec contre l’auto de l’Ontario » de Francis Vailles publiée hier. Nos excuses.

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