Opinion Constitution et fédéralisme

L'importance d'intéresser les jeunes aux débats

Les débats qui entourent l’ordre constitutionnel du pays et son renouvellement sont parfois dépeints comme n’intéressant plus les Canadiennes et les Canadiens. Pourtant, il est nécessaire de réfléchir et de discuter sereinement de tels enjeux, lesquels sont à la fois complexes et déterminants pour le vivre-ensemble.

De plus, nous sommes persuadés que les générations qui n’ont pas vécu activement les débats constitutionnels des décennies 80 et 90 peuvent être porteuses d’idées ingénieuses et novatrices pour imaginer à nouveau les rapports entre les différents partenaires constitutifs de la fédération canadienne.

À cet effet, nous applaudissons la création du Centre d’analyse politique sur la Constitution et le fédéralisme (CAP-CF). Situé à l’Université du Québec à Montréal et dirigé par le professeur Alain-G. Gagnon, le CAP-CF se donne pour mission de stimuler la recherche sur la politique constitutionnelle et le fédéralisme, de faciliter les échanges à l’intérieur des milieux universitaires, de promouvoir le dialogue quant à la reconnaissance des différents groupes nationaux, dont les nations québécoise et autochtones, ainsi que d’accroître le savoir et la compréhension de ces grands enjeux au Canada et dans les autres fédérations à travers le monde. Misant sur la collaboration entre le Québec et les partenaires au sein de la fédération canadienne et à l’étranger, le Centre permettra à des chercheurs provenant de multiples horizons et de toutes les générations d’échanger sur des thématiques aussi diverses que I) le fédéralisme de coopération, l’asymétrie institutionnelle et la solidarité sociale ; II) l’énergie et l’environnement en contexte fédératif ; III) le fédéralisme fiscal et la décentralisation ; IV) les peuples autochtones et la justice sociale ; et V) l’histoire politique et constitutionnelle du pays.

Il est fondamental que les générations post-1982 puissent s’investir pleinement dans les débats qui touchent à l’avenir de leur association politique. Pour ce faire, il est primordial que leurs voix soient prises en compte et qu’elles aient accès à des connaissances fiables et diversifiées en la matière. Il s’agit là d’un atout pour le nouveau centre, lequel évoluera au sein de l’Association internationale des centres pour l’étude du fédéralisme, et organisera, en collaboration avec d’autres instituts membres de ce regroupement, une série d’écoles d’été sur ces enjeux au cours des prochaines années.

La création du CAP-CF, dont la mission consiste notamment à contribuer à la formation de la relève universitaire et à favoriser le transfert des connaissances, est pour nous l’occasion d’inviter les collègues et concitoyens du Québec et d’ailleurs au Canada à pleinement investir les débats sur les changements constitutionnels et le fédéralisme. Nous sommes convaincus que ce dialogue est gage d’une meilleure reconnaissance mutuelle et d’une compréhension améliorée des différences.

* Cosignataires de la lettre : Dave Guénette, doctorant en droit à l’Université Laval et à l’Université catholique de Louvain ; Catherine Viens, doctorante en science politique à l’Université du Québec à Montréal ; Amélie Binette, doctorante en droit à l’Université Laval et à l’Université d’Orléans ; Pierre-Olivier Bonin, doctorant en science politique à l’Université de Toronto ; François Boucher, chercheur postdoctoral en philosophie politique, KU Leuven ; Nikola Brassard-Dion, doctorant à l’École d’études politiques, Université d’Ottawa ; Antoine Brousseau Desaulniers, doctorant en histoire à l’Université du Québec à Montréal ; Éléna Choquette, doctorante en science politique à l’Université de la Colombie-Britannique, et coordonnatrice à l’Observatoire des fédérations (CERIUM) ; Stéphanie Chouinard, professeure adjointe au département de science politique, Collège militaire royal du Canada à Kingston ; Simon Dabin, doctorant en science politique, Université de Montréal ; Jérémy Elmerich, doctorant en science politique à l’Université du Québec à Montréal et à l’Université de Valenciennes ; Sebastian GeBler, doctorant en science politique (Institut d’études sur le Canada), Université d’Augsbourg ; Valérie Lapointe-Gagnon, professeure associée au Campus St-Jean, Université de l’Alberta ; Oscar Mejía Mesa, doctorant en science politique à l’Université Laval ; Jean-Olivier Roy, chercheur postdoctoral à l’École des affaires publiques et communautaires, Université Concordia ; David Sanschagrin, doctorant en science politique, Université du Québec à Montréal ; Jean-Charles St-Louis, doctorant en science politique, Université du Québec à Montréal ; Arjun Tremblay, chercheur postdoctoral à la Chaire de recherche du Canada en études québécoises et canadiennes, Université du Québec à Montréal ; et Valérie Vézina, professeure adjointe au département de science politique, Memorial University.

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