100 idées pour améliorer le Québec L’éducation en tête

Idées et conseils pour que la douance reste une chance !

Ils se font appeler doués, surdoués ou haut potentiel et sont plus de 25 000 élèves au Québec. De quoi remplir le Centre Bell avec ces enfants ayant des besoins éducatifs pas tout à fait comme les autres.

Dans les médias, la douance apparaît souvent comme un phénomène nouveau. Comme si on découvrait, chaque rentrée, que certains enfants étaient un peu plus curieux, rapides et créatifs que les autres.

Pourtant, on connaît le phénomène depuis plus de 100 ans. On sait qu’ils sont un ou deux par classe. Ce qui veut dire que l’on côtoie tous des doués sur les bancs de l’école, sans même le savoir.

Depuis plus de 30 ans, des pays comme les États-Unis, Israël, Singapour ou le Qatar mettent en place des solutions pour répondre aux besoins éducatifs de ces enfants. Ils savent qu’ils ont beaucoup à apporter à nos sociétés. Plutôt utile en ces temps d’innovation accélérée et de sociétés des savoirs !

Alors, comment aider les enfants doués à atteindre leur plein potentiel ? En dessinant leur parcours éducatif à la « C.R.A.I.E » : Comprendre, Reconnaître, Accompagner, Identifier, Enrichir.

Comprendre

Ils sont de 2 à 10 % de la population à partager des particularités qui comportent leurs lots d’avantages et d’inconvénients.

Pour mieux comprendre, il est nécessaire de se renseigner et d’informer/former les professionnels : enseignants, orthopédagogues, médecins, psychologues, etc.

L’Ordre des psychologues du Québec a publié un très bon dossier intitulé « Parlons de douance au Québec ». De nombreux ouvrages recommandés par l’association Haut Potentiel Québec sont faciles à se procurer.

Reconnaître

Reconnaître la douance et les besoins qui s’y rattachent est essentiel.

On remarque que les doués sont souvent en carence vis-à-vis de quatre de leurs besoins spécifiques : rapidité, diversité, complexité et profondeur.

Cela peut signifier accélérer le cursus scolaire, les autoriser à suivre des cours dans les classes supérieures, leur faire développer un projet personnel ou encore leur trouver un mentor. Retrouvez plus d’informations à ce sujet dans le cours dispensé à l’UQAM, « Psychologie de la douance et du talent ».

Accompagner

Les élèves doués ont besoin, pour être rassurés, d’être accompagnés sur le plan scolaire (méthode, organisation), personnel (gestion des émotions, connaissance de soi) et social (accepter sa différence et développer la tolérance).

Il faut également leur apprendre à trouver un équilibre. Cela viendra nourrir leur besoin de diversité tout en leur apprenant à « être » plutôt qu’à « faire » !

Il existe au Québec des conseillers pédagogiques impliqués en douance (commissions scolaires Marguerite-Bourgeoys, et Lac-Saint-Jean). Ce sont des mines d’informations pour développer des activités favorables à ces élèves !

Au besoin, un accompagnement en psychologie, en psychoéducation ou en orientation permettra aux enfants doués de mieux connaître leurs valeurs, leurs besoins et leurs envies. La lecture du livre 100 idées pour accompagner les enfants à haut potentiel d’Olivier Revol, Roberta Poulin et Doris Perrodin est vivement recommandé !

Identifier

Tous les enfants doués ne se ressemblent pas ! De quoi faire reculer nos clichés de l’élève doué réussissant bien scolairement, dépourvu de problèmes de comportement et isolé socialement.

Bien que la douance ne puisse être confirmée que par un psychologue ou un neuropsychologue, il est possible de se renseigner ici face à un doute.

En classe, essayez d’écrire des énigmes au tableau comme : « Si Avocat, B ? » ou « 2-5-9-14-20-27- ? ». Vous remarquerez qui s’amuse à chercher et à comprendre à tout prix !

Enrichir

Comme le recommandent les spécialistes en douance Françoys Gagné, Line Massé ou Joseph Renzulli, un enrichissement doit être mis en œuvre pour soutenir la motivation et l’enthousiasme de ces enfants. L’aménagement du temps scolaire ou le mentorat en font partie.

Au Québec, il existe plusieurs écoles qui offrent des programmes enrichis, certains avec un regroupement d’élèves doués. Au primaire : Fernand-Seguin (Montréal), Marguerite-Bourgeoys (Pointe-Claire), ou l’Académie Sainte-Thérèse (Sainte-Thérèse). Au secondaire : Lasalle (Gatineau-Ottawa), Paul-Gérin-Lajoie-d’Outremont, Sophie Barat ou Louis Riel (Montréal).

Les experts recommandent d’élaborer une pédagogie par projets, de limiter les apprentissages qui nécessitent les répétitions et de miser sur une matière qui stimule la réflexion et l’analyse.

Sur le plan parascolaire, les séjours d’immersion universitaire, les camps d’été, les concours et les expériences à l’étranger sont à explorer. Pendant l’année scolaire, il existe un programme de soutien et de persévérance spécialisé en douance, le Projet SEUR de l’Université de Montréal.

Avenir

Aux jeunes doués, je vous souhaite, comme à n’importe quel enfant, de trouver l’univers qui vous permettra d’exprimer vos talents et vos passions. J’ai hâte de rencontrer les adultes doués que vous serez devenus.

En attendant ce jour, j’espère que des cours sur la douance seront inclus dans la formation enseignante. Que des ateliers et conférences seront donnés dans nos écoles. Et que les parents auront enfin un spécialiste au Ministère ou dans leur commission scolaire capable de leur donner du soutien et des conseils.

Et si ce jour était le Québec de demain ?

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