5/5 Parc industriels Technoparc

Les beaux jours sont revenus

Encouragé par le taux de change favorable, le secteur manufacturier québécois cherche à se remettre de l’hécatombe du début des années 2000. Comment les parcs industriels tirent-ils leur épingle du jeu, dans un contexte où le terrain se fait rare ? La Presse propose une tournée des quartier des usines en cinq arrêts. Aujourd’hui : le Technoparc Montréal, à Saint-Laurent.

Le parc

Les investissements pleuvent

En 2016, le parc a vu se concrétiser trois investissements majeurs totalisant 480 millions de dollars et 1000 emplois avec Green Cross, ABB et 4degrés. Vingt-cinq ans après sa création, le Technoparc, avec ses 90 entreprises et 6300 emplois, a encore 8 millions de pieds carrés de lots à bâtir, une denrée rare dans l’île. Conçu pour accueillir les filiales R-D de multinationales, le Technoparc s’est tourné récemment vers les petites entreprises avec l’ouverture de deux centres d’affaires. Dans son prochain plan directeur, l’équipe du parc veut faire ajouter des catégories d’occupants comme des commerces de proximité et des firmes de services professionnels. Même l’ajout de condos résidentiels n’est pas exclu.

Un fleuron

Genetec, le Cirque du Soleil de la sécurité

Genetec traite les données des systèmes de vidéosurveillance de 120 aéroports. Fondée par Pierre Racz en 1997, l’entreprise croît de 30 % par an depuis 2011. Ses 850 employés, dont 625 au Technoparc, accomplissent les mêmes fonctions pour des universités et des villes comme Chicago. Genetec profite de la tendance à l’impartition des centres de données. Une caméra produit énormément de données. Imaginez-en 10 000 comme aux aéroports de Paris, un client. Pour chaque client, la société perçoit des revenus de gestion et de maintenance annuelle. « Un système informatique, c’est comme un jardin. Il a besoin d’entretien », explique M. Racz, au téléphone. Il embauchera une centaine de mordus d’informatique par année d’ici 2020.

une Perle cachée

Institut Neomed grandira en 2018

Né des cendres du défunt centre de recherche d’AstraZeneca, Institut Néomed héberge 20 entreprises et près de 200 personnes, soit plus que les 140 employés que comptait la pharmaceutique à son départ du Technoparc en 2012. « AstraZeneca nous a laissé son immeuble, ses laboratoires, ses équipements et même ses molécules. Nous avions le défi d’en faire un hub, un écosystème viable où cohabitent plusieurs entreprises », dit Pierre-Yves Desbiens, vice-président finances et opérations de l’organisme sans but lucratif, qui fait ses frais cette année. L’institut affiche complet. Néomed ajoutera 60 000 pieds carrés de labos en 2018, ce qui coûtera de 25 à 30 millions.

Un enjeu

Vivement le train de la Caisse de dépôt

Le Technoparc est mal desservi par les transports en commun. « On court après le personnel. Les salaires sont supérieurs d’au moins 10 % ici [pour compenser] », se plaint Mario Monette, PDG de Technoparc Montréal. L’arrivée du train va tout changer. « On sera à 20 minutes du centre-ville et à deux minutes de l’aéroport. On a un terrain sur le boulevard Alfred-Nobel qui pourrait accueillir un centre des congrès auquel on grefferait une tour propre aux universités étrangères comme celle de Tel-Aviv, propose M. Monette. Les cours seraient offerts aux étudiants de Montréal, mais aussi de Toronto et d’ailleurs. »

Développements récents

Nouveau siège social canadien pour ABB

Après des années difficiles, de 2004 à 2012, le Technoparc a repris vie à compter de 2013. Les bonnes nouvelles se sont accélérées en 2016 avec l’arrivée de la multinationale helvético-suédoise ABB. Géant des technologies d’énergie et d’automatisation, ABB regroupe six unités d’affaires sous un même toit à l’entrée du Technoparc, un endroit convoité d’abord par Ericsson. Sept cents emplois déménageront au cours des prochains mois dans l’immeuble de 300 000 pieds carrés qui a nécessité un investissement de 70 millions. Des laboratoires de recherche et développement et une unité d’assemblage s’ajoutent au siège social pour constituer un complexe spécialisé dans le domaine de l’énergie.

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Avis de l’expert

« Une des raisons qui nous a amenés à être actifs dans le Technoparc depuis 2008, c’est sa localisation à proximité des axes routiers A-40, A-13 et, prochainement, avec le train électrique. »

— Roger Plamondon, président Groupe Immobilier chez Broccolini

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