Chronique

Quand Facebook ramène Jean-Luc Mongrain à la radio

Le 31 mars dernier, Jean-Luc Mongrain, complètement absent des réseaux sociaux, a ouvert sa première page Facebook publique. C’est son fils qui l’a quasiment forcé à investir cette populaire plateforme.

Le communicateur de 68 ans a d’abord publié de courts textes, puis des commentaires filmés. « Dès que j’ai mis des vidéos, l’achalandage a augmenté », constate Jean-Luc Mongrain en entrevue téléphonique.

Pas de sacres, pas d’insultes, pas de majuscules, pas de menaces, pas de haine : l’ancien chef d’antenne de TQS et LCN a établi des règles très strictes pour filtrer les commentaires de ses abonnés. Et l’expérience est toujours demeurée agréable, de l’aveu même de M. Mongrain.

En moins de deux mois, la page Facebook de l’animateur a été suivie par 90 000 personnes, ce qui l’a ramené sur le radar des médias dits traditionnels. Jean-Luc Mongrain a alors enchaîné les entrevues : Ça va bien aller à TVA, journal Le Devoir, radio de Radio-Canada et Paul Arcand de l’émission Puisqu’il faut se lever.

Puis, les patrons du 98,5 FM l’ont contacté pour lui offrir le fauteuil de Bernard Drainville pendant les vacances estivales. « Facebook a réveillé les instincts des gens de la radio », croit Jean-Luc Mongrain, qui entamera son contrat avec le 98,5 FM le lundi 22 juin.

Entre 12 h et 15 h, soit la case de Drainville PM, Jean-Luc Mongrain désire se coller aux préoccupations des auditeurs. Le titre de son émission : Mongrain. « Saviez-vous que 60 % des Montréalais n’ont pas accès à une cour ou à un balcon ? », demande celui dont la carrière a débuté au micro de CJRS, à Sherbrooke.

Il poursuit : « Pour moi, c’est un retour à une communication de proximité. La radio a quelque chose de très intime, c’est moins mécanique que la télévision. C’est certain que personne ne verra mes mimiques. »

Ce qui n’empêchera pas Jean-Luc Mongrain de saupoudrer de l’opinion dans son émission. Bien sûr, la COVID-19 restera bien présente à l’antenne, mais une foule d’autres sujets interpellent l’animateur. Comme les relations interpersonnelles, l’amitié, le monde du travail, la vie en ville, la consommation et même la religion en temps de pandémie.

« Je ne comprends pas que l’archevêque ne soit pas encore sorti publiquement pour parler aux Québécois. Il n’a rien à dire là-dessus ? Ces gens-là ont pourtant été omniprésents dans la vie de bien des Québécois. »

— Jean-Luc Mongrain, qui habite Montréal

Si le contexte le permet, il songe à mener de plus longues entrevues. Évidemment, il « ouvrira les lignes » pour recueillir des témoignages. Et pour le moment, Jean-Luc Mongrain ne sait pas encore si des chroniqueurs réguliers l’accompagneront.

Normalement, l’été est une période creuse pour les médias, qui grattent les fonds de tiroir pour sortir des histoires. La saison chaude qui s’en vient risque de ne vraiment pas ressembler à celles des années précédentes. C’est rassurant de savoir que Jean-Luc Mongrain veillera au grain.

Par ailleurs, c’est Louis Lacroix qui se vissera dans le fauteuil de Paul Arcand pour l’été. Dan Bigras entrera en ondes à 10 h pour le remplacement d’Isabelle Maréchal, tandis que Marie-Claude Lavallée prendra les commandes du retour à la maison pendant la pause de Patrick Lagacé. Les week-ends, Paul Houde restera fidèle au poste.

Sympathique suggestion

Il s’agit d’une comédie de mœurs de Netflix toute simple, charmante et divertissante. Elle s’appelle Feel Good (Épicurienne, en version française) et ne comporte que six épisodes d’une demi-heure. Bref, pour une soirée de canicule à l’air climatisé, c’est parfait.

Feel Good raconte l’histoire quasi autobiographique de l’humoriste canadienne Mae Martin, qui tombe amoureuse d’une prof de secondaire qui s’appelle George (Charlotte Ritchie) et qui n’a jamais fréquenté de femmes.

En peu de temps, Feel Good, qui se déroule dans une petite ville, en Angleterre, aborde avec les nuances nécessaires des sujets très durs telles la toxicomanie et la dépendance. Le ton passe du gros drame à la comédie romantique traditionnelle sans la moindre cassure. C’est intelligent, naturel, honnête, bien joué et drôle, avec une bienveillance assumée.

Oui, la relation entre les deux héroïnes de Feel Good est hyper complexe, mais jamais on n’a l’impression de suivre un cours universitaire sur la fluidité de leur orientation sexuelle. 

Un coup de foudre se produit sous nos yeux, et nous assistons à ses répercussions dans la vie de l’une et de l’autre. Rien de plus compliqué que ça.

George vient d’une famille bourgeoise qui vénère la trilogie traditionnelle homme-femme-enfant. Si possible, en banlieue avec un chien. La sortie du placard de George s’avérera complexe.

Quant à Mae, son passé est plus noir, même si ses parents semblent complètement cool avec son homosexualité.

Mention spéciale à Lisa Kudrow (Phoebe dans Friends) qui incarne la maman très spéciale de Mae Martin. Quand le presto saute, ça donne des révélations à la fois touchantes et troublantes.

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