Hockey  Andrew Hammond

Hammond est là pour longtemps

« Hamburglar » ne sera pas un feu de paille, parole de Sébastien Farrese.

L’entraîneur des gardiens à Hockey Canada et chez les Bulls de Belleville, bientôt de Hamilton, suit de près le cheminement de la nouvelle sensation des Sénateurs d’Ottawa, Andrew Hammond.

« Certains de ces gardiens sortis de nulle part commencent à montrer des lacunes après une quinzaine de matchs, dit Farrese. Chez lui, au contraire, je remarque une progression au fil des rencontres. Au départ, il multipliait les arrêts spectaculaires. Plus ça avance, mieux il est préparé à faire face au deuxième tir. Il se retrouve de moins en moins sur le dos. »

Farrese aime l’imprévisibilité de Hammond. « Il est solide techniquement, mais il peut faire ses arrêts de différentes façons. Il a un style hybride, mais l’adversaire ne sait jamais quand il restera debout, quand il le défiera, quand il tombera en papillon. J’aime travailler avec des gardiens comme lui. »

La présence de l’entraîneur des gardiens des Sénateurs, Rick Wamsley, 55 ans, n’est pas étrangère aux succès de Hammond. Celui-ci a disputé trois saisons avec le Canadien au début des années 80, avant de se retrouver à St. Louis et à Calgary.

« C’est lui qui a remis Craig Anderson sur la mappe. Rick Wamsley s’adapte à son gardien. Il n’impose pas son style. De toute façon, changer de A à Z le jeu d’un gardien de 27 ans est voué à l’échec. Il le laisse jouer à sa façon, le met en confiance et corrige certains détails. »

« ENTRE LES DEUX OREILLES »

Hammond n’a jamais été repêché. Il s’est joint à l’organisation des Sénateurs en 2013, après une carrière correcte à Bowling Green, dans la NCAA. L’équipe était ordinaire, il n’a jamais eu de fiche gagnante en quatre saisons et sa moyenne de buts alloués n’avait rien pour faire saliver les recruteurs.

Il a connu une première année acceptable chez les pros, dans la Ligue américaine l’an dernier, mais présentait des statistiques atroces cet hiver. On l’a néanmoins rappelé pour la première fois à la mi-février, à l’âge de 27 ans.

Depuis, il a une fiche de 14-0-1, une moyenne de buts alloués de 1,67 et un taux d’arrêts de 94,6 %, et les Sénateurs sont de retour dans la course aux séries éliminatoires, un scénario improbable il y a un mois.

« Parfois, c’est un déclic. Hammond n’a rien à perdre. Et il peut profiter de la présence d’un entraîneur des gardiens à temps plein, ce qui n’est pas toujours le cas dans la Ligue américaine. »

— Sébastien Farrese, entraîneur des gardiens à Hockey Canada et chez les Bulls de Belleville

Jim Carey a remporté le trophée Vézina, remis au meilleur gardien, en 1996. Andrew Raycroft a obtenu le trophée Calder, décerné à la recrue par excellence, en 2004. Leur carrière a fait patate par la suite. Steve Mason a mis du temps à retrouver l’élan des beaux jours après son trophée Calder, en 2009, et sa relance a passé par un échange de Columbus à Philadelphie.

« Tout se passe entre les deux oreilles. Parfois, tu changes ton approche et ça ne fonctionne plus. Mais avec Rick Wamsley dans les parages, je suis convaincu que ça ne se produira pas dans le cas de Hammond. »

« Hamburglar », un surnom dont Hammond a hérité bien avant son arrivée à Ottawa, n’est pas le seul gardien sorti de nulle part à épater la galerie. Cam Talbot fait sensation chez les Rangers de New York en l’absence d’Henrik Lundqvist. Idem pour Eddie Lack avec les Canucks de Vancouver, qui profite de sa chance avec la blessure de Ryan Miller.

« Sans rien enlever aux deux autres, j’opterais pour Talbot avant Lack et Hammond, affirme Farrese. Il possède une plus grande expérience, sa technique est solide, il garde les choses simples et il est toujours bien positionné pour faire face au deuxième tir. Les Rangers gagnent des matchs serrés et il tient le coup. »

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