AURÉLIE LANCTÔT

Une voix qui porte

23 ans

Étudiante en droit, Université McGill ; diplômée en journalisme, UQAM.

Auteure de l’essai Les libéraux n’aiment pas les femmes

Étudiante en droit, féministe et essayiste, Aurélie Lanctôt dérange avec des réflexions originales et des prises de position en rupture avec l’ordre établi.

Vous avez un bac en journalisme, pourquoi avoir choisi de faire un second bac en droit ?

On ne va pas le cacher, c’est toujours pratique d’avoir un diplôme de droit dans sa poche arrière. Et puis comprendre le droit est utile quand tu milites et que tu veux t’engager socialement. Ça permet de comprendre les règles du jeu.

Avez-vous toujours voulu écrire ?

J’ai toujours aimé écrire, c’est un réflexe chez moi. J’ai tenu un blogue toutes les semaines chez Urbania de 2011 à 2013. J’ai écrit un essai et j’ai d’autres projets d’écriture sur la table. Je crois à l’engagement sur le terrain, mais je crois aussi qu’il faut s’engager sur le terrain des idées et c’est ce que je fais.

Le féminisme, ça remonte à quand ?

C’est en tenant mon blogue que j’ai réalisé que les sujets qui m’interpellaient le plus étaient liés aux questions féministes. Il y a beaucoup de choses non résolues sur ce terrain-là. Je ne suis pas de ces filles qui, à 8 ans, savaient déjà qu’elles étaient féministes, c’est venu plus tard, vers l’âge de 18 ou 19 ans.

Comment votre engagement féministe se traduit-il ?

Il est d’abord intellectuel. À mes yeux, la question féministe est indissociable de la question de la justice sociale. C’est d’ailleurs ce que j’essaie de démontrer dans mon livre : si on ne crée pas les conditions d’une société plus juste et plus solidaire, je ne vois vraiment pas comment on peut espérer atteindre l’égalité réelle entre les sexes.

Où vous voyez-vous dans 10 ou 15 ans ?

Je n’ai pas vraiment de plan. J’aimerais faire une maîtrise après mon bac et éventuellement écrire quelque chose au sujet du droit. J’aimerais aussi me rendre utile là où je peux. Je ne suis pas une militante au sens propre, je n’ai jamais été impliquée dans une organisation militante ou communautaire, je ne suis pas « sur » le terrain, mais j’aimerais trouver une façon de me rendre utile concrètement. En même temps, je me dis qu’il faut investir aussi le terrain des idées. En ce moment mon terrain, c’est celui-là.

Votre avenir est-il au Québec ?

Oui, vraiment. Les idées pour lesquelles je me bats ont une valeur parce qu’elles s’enracinent dans la société québécoise. Je ne dis pas que je ne veux pas vivre ailleurs quelque temps pour un stage ou un emploi de quelques mois, mais je ne suis pas du tout séduite par ce discours qui dit qu’il faut voir grand et sortir des frontières du Québec. J’ai l’ambition de donner un sens à ce que je fais dans un contexte québécois. Si on veut un projet collectif plus reluisant que celui qu’on a en ce moment, il faut investir l’espace politique qu’on a ici.

SES INFLUENCES ET SES INSPIRATIONS

L’influence la plus importante

Françoise Collin

Les livres qui ont marqué sa « découverte » du féminisme

Virginia Woolf

(Une chambre à soi, To the Lighthouse)

Angela Y. Davis Simone de Beauvoir

La réflexion sur le territoire

Louis-Edmond Hamelin

(Échos des pays froids, Passer près d’une perdrix sans la voir et Attitudes à l’égard des autochtones)

Frédéric Back

Il a cerné à travers son art ce qui sera le plus grand défi de notre époque, la question écologique.

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