Beauté au masculin

Confidences de barbiers

Simon Chercuitte et Mathieu Courtemanche ont plusieurs points en commun : des années d’expérience, des salons de barbier en pleine croissance et de nouvelles gammes de produits pensés pour la génération actuelle. Nous les avons réunis afin de discuter de beauté au masculin et de leur soutirer quelques secrets. UN DOSSIER D’IRIS GAGNON-PARADIS

Le barbier, c’est la famille

Simon Chercuitte, Monthly + Wise

Comme son père était dans l’armée, Simon Chercuitte a passé son enfance entre l’Allemagne, Ottawa et Londres, où il s’est d’abord initié à la coiffure, un métier qu’il pratique depuis 14 ans. Même s’il s’est adonné à la haute coiffure quelque temps, c’est l’univers du barbier – chez qui son père allait religieusement – qui l’attirait. « Le barbier du coin, c’était un peu la famille. Ce qui me fait triper, c’est de devenir à mon tour ce “vieux” barbier qui voit les enfants grandir. »

La naissance de Monthly

Le tout premier Monthly a été ouvert à même la première boutique-concept de Frank And Oak, dans le Mile End, en 2013. Aujourd’hui, en plus de deux autres barber shops dans les Frank And Oak du centre-ville et du Carrefour Laval, un premier Monthly a ouvert en solo récemment dans la Cité du multimédia. La clé de son succès ? « L’expérience est super importante, on veut que nos clients la vivent. Je viens d’un monde de gros salons un peu froids. Mes barber shops sont tout petits et chaleureux. »

La création de Wise

« Toutes mes idées ont pris naissance sur la chaise », remarque le barbier. Ainsi, Wise a émergé d’une discussion avec André Barsalou, un client, devenu ami puis partenaire d’affaires. « André arrivait de l’univers du yoga et il était à la recherche de produits naturels et moi, j’étais tanné de travailler avec des produits chimiques. » De cette prémisse, trois ans de travail ont été nécessaires à Simon, André et leurs deux autres acolytes avant de lancer leurs premiers produits capillaires – une ligne de produits pour le visage suivra sous peu. « On a voulu prendre notre temps pour créer quelque chose que l’homme voulait. Notre but était d’offrir une routine plus simple, mais aussi naturelle. »

Naturel, écoresponsable et local

Des formulations 100 % naturelles, c’est bien. Mais Wise va plus loin, en misant sur l’écoresponsabilité : contenants lavables et réutilisables en verre épais avec couvercle en bois, recharges économiques dans des emballages minimalistes faciles à transporter. Ajoutez à cela une production entièrement locale, des ingrédients canadiens (érable rouge, écorce de bouleau, argile glaciaire), des produits parfumés aux huiles essentielles et vous obtenez une ligne réellement pensée pour l’homme d’aujourd’hui, qui aime prendre soin de lui, la conscience, environnementale, tranquille. Pas étonnant que l’entreprise cartonne déjà, avec des points de vente aux États-Unis seulement quelques mois après son lancement.

L’homme et la beauté

« Quand j’ai commencé à couper les cheveux, ce n’était pas cool ! C’est fou l’évolution que ce métier a connue. Je crois que notre génération a vraiment cassé le stéréotype associé au coiffeur. L’homme, finalement, il a envie de prendre soin de lui, et c’est correct. On pourrait parler de crème pour le visage, et ça ne serait pas weird ! »

Parlons cheveux…

« C’est sûr que l’undercut est une coupe classique, elle va toujours rester, un peu comme le bob pour la femme. Les cheveux longs, on en voit beaucoup aussi. » Surprise, la couleur semble être aussi à l’ordre du jour : « On la voit beaucoup sur les cheveux très courts, et pas seulement du bleach. Les gars ne sont plus gênés, ils vont mettre du rose, du gris… Ils veulent que ça paraisse. »

Et la barbe ?

Pas de doute : la barbe se fait plus propre et près du visage. « Les gars veulent en prendre soin, mais la très grosse barbe, on la voit disparaître. » Sans parler de tendance ou de mode, le barbier voit aussi la moustache réapparaître doucement : « On est dans quelque chose de plus subtil, une petite moustache tranquille, quoi ! »

Sa routine beauté

« Le shampoing à l’écorce de bouleau Wise, son odeur réveille et il laisse une sensation de fraîcheur avec ses huiles essentielles de bois de cèdre et romarin.

« La prochaine crème pour le visage Wise, que je teste et qui sortira au printemps, et que j’utilise aussi comme lotion pour ma barbe.

« La crème coiffante à l’érable rouge de Wise pour un look plus contrôlé, mais quand même décontracté. »

Les produits Wise sont offerts en ligne, dans tous les salons Monthly d’ici décembre et dans la boutique pop-up Bonvilan & Wise qui prendra place ce week-end au Club Espresso Bar.

Une question d’expérience

Mathieu Courtemanche, Les Barbares + Laurier Montréal

« J’ai toujours coupé des cheveux », dit d’emblée Mathieu Courtemanche. Difficile de le contredire : le jeune homme de 32 ans a commencé à pratiquer ce métier à 17 ans. À cette époque, les barbiers étaient une espèce en voie de disparition, mais à force de se construire une clientèle masculine, il a vu naître une occasion. « Ce qui me plaît du barbier, c’est qu’on y vit une expérience, on développe des relations avec nos clients. Un peu comme à l’époque où le barbier italien du coin connaissait ta famille, ton histoire. »

La naissance des Barbares

Si le premier Barbares est né il y a seulement deux ans à Sainte-Rose, à Laval, cela faisait déjà autant d’années que Mathieu caressait le projet d’ouvrir son salon de barbier. « Mon petit 3 et demie était rempli d’antiquités que je ramassais à gauche et à droite. » Dès le départ, sa vision était claire : reproduire l’ambiance et l’atmosphère des petits salons de barbier à l’ancienne, avec notamment de vieilles chaises de barbier qui ont du vécu.

Un succès explosif

Deux ans plus tard, le succès des Barbares est fulgurant. Aujourd’hui, l’entreprise compte cinq emplacements (dont deux franchises), dont la première dans l’île de Montréal, qui a ouvert il y a quelques semaines à peine. À quoi doit-il son succès ? « Notre popularité vient de notre audace. Notre équipe est composée de personnages qui ont été choisis, oui pour leur talent, mais aussi pour leur look et leur personnalité. Tout est pensé pour offrir une expérience complète : la musique, l’accueil, le service… C’est toujours malade ! »

La création de Laurier Montréal

Lancée il y a quelques mois, la ligne de produits capillaires pour lui (et pour elle aussi) Laurier Montréal est née d’un impératif : l’impossibilité de trouver une marque qui aille de pair avec l’image et les valeurs des Barbares. « Pourquoi faire des chèques à des grosses compagnies alors que je peux créer une marque qui nous ressemble ? Il y a plusieurs marques très cool pour la barbe à Montréal, mais rien pour les cheveux, qui s’adresse à notre génération, avec une image plus actuelle. » L’ingrédient-clé de la gamme est l’huile de Babassu, ultra-hydratante.

L’homme et la beauté

« Je crois que l’homme a toujours voulu prendre soin de lui, mais avant, il devait presque se cacher. Aujourd’hui, c’est cool de le faire. L’image de l’homme qui prend soin de lui, elle est virile. Il y a quelque chose de masculin à aller chez le barbier : tu as ta serviette chaude, ton scotch, la lame… »

Parlons cheveux…

« C’est sûr que l’undercut est encore présent, mais tranquillement pas vite, on essaie d’aller vers autre chose. On voit beaucoup les cheveux plus courts sur le dessus avec la petite frange et le fade sur les côtés. C’est très actuel… et ma prochaine coupe d’ailleurs ! » Les cheveux longs sont aussi clairement en vogue et si on opte pour cette coupe, il ne faut pas avoir peur de laisser allonger, croit le barbier. Bref, on y va très court, ou très long.

Et la barbe ?

Encore ici, on évite les compromis : soit on laisse pousser la barbe très longue – en même temps que les cheveux – ou on la coupe courte, près du visage. « La barbe structurée, entre les deux, on en voit moins », constate Mathieu. Une chose est sûre : la barbe n’est pas près de disparaître.

Sa routine beauté

« Le tonique Blü Laurier Montréal, mon incontournable et qui était beaucoup utilisé par les barbiers à l’époque. Il s’applique sur cheveux mouillés et donne de la tenue et du volume.

« La pommade Pie-IX Laurier Montréal, à base de cire d’abeille et d’huile de castor, qui se rapproche beaucoup des graisses qui étaient utilisées dans les années 50, qui peut servir autant pour un look de tous les jours que pour une soirée.

« L’huile à barbe Les Barbares, avec huiles essentielles, pour une belle barbe en santé. »

Les produits Laurier Montréal sont offerts en ligne et dans les salons Les Barbares.

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