Milieu hospitalier

Soins pédiatriques :
la prévention des maladies infectieuses

Une fois rendus dans la chambre de leur enfant située dans l’unité des maladies infectieuses, les parents sont encore sous le choc de tous les tests et procédures réalisés à l’urgence. Pour la première fois depuis 12 heures, ils sont enfin dans un espace rassurant, accompagnés de l’infirmière Nadine Molien, qui leur explique ce qui s’est passé et ce qui les attend. La chambre de l’enfant devient leur univers. Voici comment on procède en cas de suspicion de méningite à l’unité des maladies infectieuses, en pédiatrie.

La prévention avant tout

Fièvre de plus de 38 °C, troubles respiratoires, irritabilité… Dès que l’infirmière au triage de l’urgence reconnaît un risque de méningite, l’enfant est mis en isolement dans une chambre individuelle pour éviter la transmission. « Le préposé qui l’y conduit porte blouse, gants et masque  », précise Nadine. Tous les professionnels de la santé – de même que les proches – doivent se vêtir ainsi lorsqu’ils entrent dans la pièce.

Expliquer les soins

Le médecin entre et commande une rafale de tests avant de sortir promptement : ponction lombaire, culture d’urine, hémoculture, radiographies, échantillon de sécrétions nasales… Entre les termes scientifiques et le choc de la situation, est-ce que les parents comprennent vraiment tout ? «  On fait le pont entre le médecin et la famille : on prend le temps de vulgariser et d’expliquer les procédures  », explique l’infirmière.

Lorsque les enfants sont en âge de comprendre, l’infirmière doit se montrer créative pour les préparer à la douleur et aux inconforts. «  Parfois, on fait la démonstration sur un toutou, ou on enseigne des techniques de respiration aux plus grands  », mentionne Nadine. Distraire l’enfant en lui parlant d’autres choses ou lui donner la tablette des parents en attendant s’avèrent des stratégies simples et efficaces pour qu’il se sente à l’aise.

Prendre toutes les précautions

Dès qu’un médecin soupçonne un cas de méningite, les infirmières procèdent à une multitude de tests et administrent généralement des antibiotiques avant même la confirmation du diagnostic. «  C’est une maladie qui agit très vite, alors on ne prend aucun risque, poursuit Nadine. Tout ce qui doit être fait l’est le plus rapidement possible.  » Il faut au minimum 48 heures avant d’obtenir les résultats préliminaires. L’enfant est donc hospitalisé et son état de santé est surveillé en continu.

L’assistante infirmière-chef

En plus de son rôle d’infirmière, Nadine agit comme assistante infirmière-chef (ASI) de son unité. Elle surveille l’équipe, forme les recrues, offre du renfort lorsqu’une collègue a besoin d’aide et motive les troupes lors des soirées occupées. «  Elle est la personne-ressource pour la planification et l’évaluation des soins infirmiers. Son leadership se traduit par la mise en œuvre de pratiques cliniques exemplaires, par une efficacité professionnelle et interprofessionnelle hors pair ainsi que par la gestion et la formation des ressources humaines. Son expertise et ses compétences démontrées en communication agissent tel un catalyseur pour rehausser la qualité des soins », indique Luc Mathieu, président de l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec. À l’image d’un chef d’orchestre, l’ASI équilibre la charge de travail, orientant les infirmières moins occupées vers celles qui sont débordées pour leur offrir leur soutien.

Guider et accompagner la famille

Face à un diagnostic-choc, les parents ressentent souvent de l’impuissance, voire de la culpabilité. Or, un enfant hospitalisé se retrouve sans repères et a besoin de la présence et de l’amour de sa famille. «  On écoute les parents, on les aide à exprimer ce qu’ils ressentent, puis on les ramène dans le moment présent, une chose à la fois  », affirme l’infirmière. Bercer l’enfant, le rassurer, lui donner de l’amour et de l’attention : tous ces moyens aident à le sécuriser.

L’infirmière discute avec les parents pour s’assurer que les choses sont bien organisées à la maison. Ont-ils d’autres enfants  ? Si oui, est-ce que quelqu’un s’occupe d’eux  ? «  Avec un enfant hospitalisé, dit-elle, il faut un certain équilibre pour bien faire face à la situation.  » Lorsque la famille se sent en confiance, le jeune patient se montre plus réceptif et l’infirmière peut alors donner les soins requis plus aisément.

Préparer le départ

Le congé n’est accordé qu’une fois que l’enfant a retrouvé son état normal, qu’il boit bien et se montre éveillé. « On doit s’assurer qu’il est complètement rétabli avant de le retourner chez lui  », indique Nadine. L’infirmière prépare alors les parents au retour à la maison et leur explique les signes à surveiller pour éviter de vivre un autre stress. En cas de somnolence inhabituelle, d’irritabilité ou si l’état de santé se montre inquiétant, elle recommande aux parents de rappeler à l’hôpital.

L’histoire de Nadine vous touche  ?

Voyez Nadine pratiquer aux côtés de Guy A. Lepage dans la websérie Stagiaire d’un jour où, le temps d’une journée, quatre personnalités connues plongent dans la profession infirmière.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.