Ventes en alimentation

Les supercentres gagnent en popularité au Canada

Au Canada, on aime fréquenter l’épicier de son quartier, tandis qu’aux États-Unis, on remplit son panier de victuailles chez Walmart. Vrai ou faux ? Surprise : pour faire son marché, la popularité des magasins de type Costco et Walmart est grandissante chez nous et stable chez nos voisins, comme le prouvent de récentes données publiées par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).

« Compétition de plus en plus forte »

Au Québec, trois grandes chaînes – Loblaw, Sobeys et Metro – réalisent près des deux tiers des ventes de produits d’épicerie. Elles font toutefois « face à une compétition de plus en plus forte », essentiellement de Walmart et de Costco, note le MAPAQ.

De 2010 à 2015, les ventes des magasins d’alimentation (supermarchés, dépanneurs, boutiques spécialisées, magasins de bière, de vin et de spiritueux) ont connu un taux de croissance annuel moyen de 1,7 % au Canada. Pendant la même période, les ventes des magasins de marchandises diverses comme Walmart et Costco ont augmenté en moyenne de 3,8 % par an.

La croissance plus rapide des ventes de ces géants « repose surtout sur les aliments et les boissons », indique le MAPAQ. Leur part du total des ventes de nourriture et de boissons est passée de 12 % à 16,3 % en cinq ans. Si on ne prend en compte que les aliments, la part des Walmart, Costco, etc. atteint 20 % au Canada. Aux États-Unis, la part des magasins de marchandises diverses dans la vente de nourriture et de boissons est restée stable, à 18 %.

Walmart, 4e épicier du Canada

Au Canada, Walmart a connu un fort taux de croissance annuel moyen de ses ventes de 11,5 % de 2010 à 2015. C’est « en grande partie grâce à l’expansion de ses Supercentres », qui comprennent une épicerie, selon le MAPAQ. Walmart compte désormais 318 Supercentres au Canada (sur 400 magasins).

Aux États-Unis, la croissance de Walmart a été plus modeste (3,3 %) pendant la même période. Le marché y est saturé.

Fusions et acquisitions

Un bond de 49,8 % à 56 % des parts de marché des quatre principaux détaillants en alimentation au Canada a été observé de 2011 à 2015. Aux États-Unis – où elles sont moindres –, ces parts sont passées de 34,1 % à 43,7 % dans le même intervalle.

Comment s’expliquent ces gains ? Par des fusions et achats d’autres entreprises, qui permettent aux sociétés d’être plus concurrentielles grâce aux économies d’échelle. « Par exemple, au Canada, Sobeys a fait l’acquisition de Safeway et, aux États-Unis, Albertsons a acquis United Supermarkets et Safeway », rapporte le MAPAQ.

PARTS DE MARCHÉ DES QUATRE PRINCIPAUX DÉTAILLANTS EN ALIMENTATION AU CANADA

1. Loblaw (qui regroupe Maxi, Provigo, Loblaws, The Real Canadian Superstore, No Frills, Zehrs Markets, Atlantic Superstore, etc.)

2011 : 20,7 %

2015 : 18,8 %

2. Empire Co. Ltd. (IGA, Sobeys, Safeway, Foodland, etc.)

2011 : 12,9 %

2015 : 15,7 %

3. Wal-Mart Stores inc. (Walmart Supercenter)

2011 : 7,4 %

2015 : 13,2 %

4. Metro inc. (Metro, Super C, Food Basics, etc.)

2011 : 8,8 %

2015 : 8,3 %

Total des quatre leaders

2011 : 49,8 %

2015 : 56 %

Source : Euromonitor International, compilation du MAPAQ

Maigres ventes en ligne

On achète plus facilement des billets de spectacles que des carottes sur l’internet. En 2015, à peine 0,24 % des ventes de produits d’épicerie étaient réalisées en ligne au Canada. Cinq ans plus tôt, ce taux était de 0,22 %. C’est plus populaire – quoique toujours marginal – aux États-Unis. En 2015, 0,62 % des ventes d’aliments et de boissons y étaient faites en ligne.

« L’enjeu pour les détaillants en alimentation consiste à prendre leur part des ventes en ligne de produits d’épicerie », analyse le MAPAQ. Le danger qui les guette ? « Laisser le champ libre aux détaillants spécialisés dans ce domaine, comme Amazon.com et eBay », souligne le Ministère.

Sources : MAPAQ, Statistique Canada, United States Census Bureau, United States Department of Agriculture, Euromonitor International

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