Santé

Les soins palliatifs et intensifs à domicile déployés partout au Québec

Le gouvernement Legault s’est entendu vendredi dernier avec la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) afin de permettre le déploiement d’équipes de soins palliatifs et intensifs à domicile partout au Québec.

«  Après des mois d’attente, nous avons eu une nouvelle proposition du ministère de la Santé qui donne plus de flexibilité locale et qui permettra de couvrir l’ensemble du territoire  », affirme le président de la FMOQ, le Dr Louis Godin.

Cette entente permettra de mettre fin à un feuilleton qui durait depuis des mois. À l’été 2018, Québec et les médecins de famille avaient signé une lettre d’entente visant à permettre le déploiement de 68 équipes de soins palliatifs et intensifs à domicile partout dans la province.

Nouvelles règles

En 2019, une quinzaine de groupes de médecins ont déposé des projets afin d’offrir des soins dans leur région. Mais un seul projet correspondait au modèle prévu par le ministère de la Santé (MSSS), mentionne la FMOQ.

Le Dr Godin explique que le modèle initial du MSSS autorisait la création de deux types de groupes de médecins offrant des soins intensifs et palliatifs à domicile, essentiellement des « gros et des petits ». Un «  gros  » groupe aurait par exemple compté entre 8 et 10 médecins et desservi entre 250 000 et 300 000 personnes. Mais selon la FMOQ, ce modèle «  rigide  » risquait de ne pas permettre d’offrir des soins à la grandeur de la province.

«  Dans ce contexte, accréditer ces projets aurait fait en sorte de rendre carrément impossible un déploiement qui allait couvrir, à terme, l’ensemble des régions et l’ensemble de la population du Québec  », écrit la FMOQ dans un communiqué diffusé hier.

Longue attente

En attendant que le MSSS présente un nouveau modèle, un moratoire a été décrété en 2019 sur les projets de soins intensifs et palliatifs à domicile, explique le Dr Godin.

Le 19 novembre, un groupe d’intervenants a dénoncé sur la place publique la lenteur avec laquelle les projets de soins palliatifs à domicile se déployaient et ont accusé la FMOQ de ralentir le dossier. 

«  Contrairement aux prétentions de certains, la FMOQ ne pouvait pas se substituer au gouvernement du Québec et accréditer, seule, des SIAD [soins intensifs à domicile], cela ne fonctionne tout simplement pas comme ça dans la vraie vie  », écrit la FMOQ dans son communiqué.

Pour le Dr Godin, la bonne nouvelle est maintenant que la nouvelle entente avec Québec permettra de déployer rapidement des équipes de soins intensifs et palliatifs à domicile dans la province. Selon lui, les projets déjà présentés qui avaient d’abord été refusés «  devraient maintenant fonctionner  ». Au moins six modèles d’équipes différents seront maintenant possibles.

Chaque CISSS ou CIUSSS aura droit à une «  banque maximale de forfaits médicaux quotidiens  » et devra répondre aux besoins sur son territoire. Un budget de 5 millions par année sera prévu pour ces services. «  Avant, on craignait de ne pas être en mesure de couvrir le Québec. Maintenant, on va y arriver  », assure le Dr Godin. 

Début de l'agrandissement de l'oléoduc Trans Mountain

Deux anciens députés libéraux tournent en dérision leurs opposants

Ottawa — Deux ex-députés albertains dégommés au scrutin d’octobre ont voulu railler leurs détracteurs en se réjouissant d’un important jalon dans les travaux d’agrandissement du projet d’oléoduc Trans Mountain, soit le début des travaux le long du tracé.

« Alors tout le monde, allez-vous le croire maintenant ? », a écrit sur Twitter l’ex-ministre fédéral des Ressources naturelles Amarjeet Sohi, en relayant un article dans lequel était annoncé le début de la construction de la canalisation.

Son ancien collègue de la province de l’Ouest – où les libéraux ont été rayés de la carte au dernier scrutin – Kent Hehr a lui aussi tenu à célébrer cette nouvelle étape vers la concrétisation de la promesse du gouvernement libéral de Justin Trudeau.

« Si j’avais un dollar pour chaque fois où l’on m’a dit aux portes que nous avons acheté le pipeline Trans Mountain pour l’annuler… je serais à la retraite à Palm Springs à l’heure où on se parle », a écrit l’ancien député et ministre de l’Alberta.

Coïncidence

L’annonce de la tenue de cet événement, auquel ont notamment participé le nouveau ministre fédéral des Ressources naturelles, Seamus O’Regan, et la ministre albertaine de l’Énergie, Sonya Savage, a inspiré un gazouillis sarcastique à la Fondation David Suzuki.

« Remarquez l’ironie : ceci arrive exactement au 2e jour de la COP25 [Conférence des Nations unies sur les changements climatiques] à Madrid », a souligné mardi l’organisation environnementale.

Les députés conservateurs fédéraux, tout comme leurs cousins albertains, ont maintes fois allégué que les libéraux de Justin Trudeau ne voulaient pas réellement de ce projet d’expansion, et que celui-ci ne verrait jamais le jour.

Lorsqu’il a annoncé un second feu vert à l’agrandissement de la canalisation, au mois de juin dernier, le gouvernement libéral avait assuré que les premières pelletées de terre viendraient avant la fin de l’année.

Les travaux ont été relancés en août dernier. La société Trans Mountain estime qu’ils seront achevés en 2022 et qu’à terme, la capacité de cette canalisation qui relie déjà l’Alberta à la Colombie-Britannique triplera.

La Cour fédérale d’appel étudie toujours les doléances de six nations autochtones qui sont opposées à sa réalisation. Le gouvernement libéral compte ultimement privatiser l’oléoduc qu’il a acheté au coût de 4,5 milliards.

Les libéraux ont promis d’investir tous les revenus liés à la réalisation de ce projet, ainsi que les profits liés à la privatisation éventuelle du pipeline, dans des projets permettant au Canada d’accélérer sa transition écologique.

Longueuil

Les taxes en hausse de 2,5 % à Longueuil

Après ceux de Montréal et de Laval, au tour des citoyens de Longueuil d’encaisser une augmentation de leur impôt foncier résidentiel : celui-ci bondira en moyenne de 2,5 % en 2020, soit 0,6 % de plus que l’inflation.

Pour une propriété unifamiliale de 310 000 $, cela représente une hausse de 70 $ par année sur une facture de 2890 $.

La hausse est de 2,9 % pour les immeubles de six logements et plus, et de 3,6 % pour les bâtiments industriels.

L’administration de la mairesse Sylvie Parent l’avait annoncé le 22 novembre, mais ce n’est que mardi que le budget complet a été rendu public, en vue de son approbation en soirée à l’occasion d’une séance extraordinaire.

« En campagne électorale, notre équipe s’était engagée à limiter la hausse du compte de taxes résidentiel à 1 % par année. Après le gel des deux dernières années, nous proposons une hausse de 2,5 % cette année », a expliqué la mairesse Parent.

Cette hausse dépasse de 0,4 point celle qui sera imposée aux Montréalais (2,1 %) et de 1,1 point celle que subiront les Lavallois (1,4 %) l’an prochain.

Le budget 2020 de Longueuil s’élève à 447,4 millions, une hausse de 20,4 millions par rapport à l’exercice précédent, soit 4,8 %.

À titre de comparaison, la nouvelle mouture montréalaise, dévoilée la semaine dernière, atteint 6,17 milliards, et celle de Laval, 921,4 millions.

Hausse des services

L’administration Parent compte donner la priorité aux investissements dans des services aux citoyens : 

– prolongation des heures d’ouverture du Centre de services aux citoyens (311), le soir et les week-ends ;

– déploiement sur tout le territoire de la collecte des matières organiques. À la fin de l’année 2020, 72 226 domiciles seront desservis par le programme de collecte ;

– amélioration de l’éclairage des rues et des parcs pour accroître le sentiment de sécurité (60 000 $) ;

– augmentation des investissements en travaux publics, dont le service de déneigement (22,1 millions) ;

– mise en œuvre d’une politique d’agriculture urbaine et de verdissement.

« Les revenus additionnels en provenance du développement immobilier (5,6 millions) et le renouvellement du pacte fiscal (2 millions) ont compensé pour l’augmentation des dépenses prévues, entre autres, pour la hausse de la quote-part à l’agglomération, l’indexation des dépenses liées à la rémunération, aux contrats de déneigement et de marquage de la chaussée, et au prix du carburant, ainsi qu’à des projets annuels importants en matière de services aux citoyens et d’environnement », a fait savoir la mairesse Parent.

La hausse de la quote-part à l’agglomération pour 2020 atteint 7,9 %. Un chiffre attribuable en grande partie aux impératifs liés aux transports en commun, au maintien des services de compétences d’agglomération (police, cour municipale, évaluation) et à la création de réserves financières pour la gestion de l’eau.

Agglomération

Du côté de l’agglomération, le budget s’élève à 377 millions, une hausse de 12,5 millions par rapport à 2019, soit 3,4 %.

Deux réserves financières seront créées pour la gestion de l’eau afin d’assurer la pérennité de ce service sur tout le territoire de l’agglomération, contrer le vieillissement des infrastructures et répondre aux nouvelles exigences réglementaires.

L’augmentation de la contribution de l’agglomération à l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) s’élève à 2,1 millions.

Montréal

Un réseau de distribution d’eau et d’égouts en piteux état malgré les millions investis

Malgré des investissements massifs, le réseau de distribution d’eau et d’égouts reste en mauvais état, quand ce n’est pas en « très mauvais état » à Montréal. Il s’agit là de l’un des principaux constats des grands gestionnaires du Service de l’eau de la Ville de Montréal qui ont présenté aux citoyens, mardi, leurs prévisions budgétaires pour 2020.

« La désuétude de notre réseau nous rattrape par rapport à d’autres villes, comme Toronto ou Calgary. Avec le nombre de bris, on n’arrive pas à prendre le dessus », a prévenu Chantal Morissette, responsable de la gestion de près de 30 milliards d’actifs liés à la production et à la distribution d’eau potable, ainsi qu’à la collecte et au traitement des eaux usées sur le territoire de la métropole.

Graphiques et colonne de chiffres à l’appui, la haute dirigeante a détaillé les dépenses nécessaires pour réparer les conduites, avec un déficit d’entretien estimé, bon an, mal an, à 3,3 milliards de dollars. Néanmoins, les cibles ont été atteintes en 2019, avec 135 kilomètres de conduites rafistolées, ce qui a permis le déploiement d’un programme de renouvellement, a-t-elle expliqué devant la Commission sur les finances et l’administration de la Ville de Montréal.

À la lumière de la présentation du Service de l’eau, le président de la Commission des finances, Richard Deschamps, n’a pas manqué de questionner les gestionnaires sur les investissements à venir.

« Quand je regarde ça, je ne peux que constater que notre réseau est au même point qu’il y a huit ans », a-t-il dit, déçu.

Ruptures majeures

Avec 2636 kilomètres de conduites d’eau dans un état jugé « préoccupant » par la Ville, les fuites pèsent lourd sur le fardeau fiscal de l’eau, ajoute-t-on. En 2019, 1200 fuites ont dû être colmatées dans les différents arrondissements.

Le Service de l’eau n’a pas manqué de revenir sur des ruptures majeures qui ont fait la manchette, notamment celle au réservoir d’eau McTavish puis, à la mi-novembre, l’eau qui a envahi la station Square-Victoria–OACI, paralysant la ligne orange du métro une partie de la journée.

Dans les trois prochaines années, la Ville de Montréal prévoit investir 621,7 millions dans différents projets, dont 177,4 millions seulement pour rattraper le déficit d’entretien en modernisation des usines d’eau potable et de la station d’épuration des eaux usées Jean-R.-Marcotte.

La somme colossale de 210,5 millions sera consacrée au fameux système de désinfection à l’ozone de la station d’épuration des eaux usées, comme l’a promis l’administration de la mairesse Valérie Plante. À cet égard, les hauts fonctionnaires ont expliqué qu’il faudrait « l’acceptabilité sociale » pour aller chercher d’autres sources de financement à long terme ; il faisait référence à la facture en fonction du volume d’eau consommé, qui sera refilée aux entreprises l’an prochain.

Montréal

Les jeunes du secondaire consomment moins d’alcool et de drogue

Les élèves du secondaire de Montréal consomment moins d’alcool et de drogue qu’il y a cinq ans et ils le font moins que les autres jeunes de la province, révèle une étude dévoilée mardi par la Direction régionale de santé publique (DRSP) de Montréal. « Pour la très grande majorité des élèves du secondaire, le niveau de consommation n’est pas problématique. En faible quantité ou en expérimentation, l’usage de ces substances n’entraîne pas ou peu de conséquences négatives », lit-on dans le rapport de la DRSP de Montréal. En cinq ans, la proportion d’élèves du secondaire qui ont pris une « consommation complète » dans la dernière année est passée de 47 % à 41 %. C’est en 2e secondaire que la baisse est la plus marquée, puisqu’elle est passée de 36 % à 25 % des jeunes qui affirment avoir consommé de l’alcool au cours des 12 derniers mois. Seul 1 élève montréalais sur 10 dit avoir été initié à l’alcool avant 13 ans.

— Marie-Eve Morasse, La Presse

Procès de Marc-Yvan Côté et de Nathalie Normandeau

Les délais réexaminés

Le juge André Perreault accepte de réévaluer les délais judiciaires dans le procès de Marc-Yvan Côté, de Nathalie Normandeau et de leurs coaccusés pour vérifier s’ils sont désormais déraisonnables. En mars 2018, le juge Perreault de la Cour du Québec avait rejeté une requête en vertu de l’arrêt Jordan. Le délai net était à ce moment de 25 mois, soit 7 mois de plus que le plafond de 18 mois. Mais la complexité de l’affaire avait convaincu le juge que la période de temps n’était pas déraisonnable. Par ailleurs, le juge Perreault a rendu deux ordonnances de non-publication. Le juge n’accorde pas l’ordonnance générale que le Bureau des enquêtes indépendantes souhaitait sur toute l’enquête Serment (sur les fuites à l’UPAC), mais il interdit la publication et la diffusion de tous les éléments de cette enquête qui ont été présentés ex parte ou à huis clos et ce jusqu’à la fin du travail des enquêteurs ou jusqu’à la mi-juin 2020. La seconde ordonnance interdit la publication de tout élément de preuve faisant partie des enquêtes Joug et Lierre non déposé en preuve et jusqu’à la fin du processus judiciaire.

— Isabelle Mathieu, Le Soleil

Politique

Le PQ veut un Protecteur des aînés

Le Parti québécois réclame la création d’un chien de garde indépendant pour protéger les droits des aînés. Le député de Rimouski, Harold LeBel, déposera mercredi un projet de loi pour créer un poste de Protecteur des aînés. « On est rendu à leur donner une structure, quelqu’un qui va être indépendant du gouvernement, indépendant du réseau de la santé, mais qui va pouvoir réagir, porter plainte, faire des enquêtes, aller sur le terrain. Je pense qu’on est rendu là au Québec, parce qu’on est une société vieillissante, parce qu’il y aura de plus en plus d’aînés qui auront besoin de services et [qui risquent de] vivre de la maltraitance ou de vivre des injustices, puis qu’il faudra protéger », a-t-il fait valoir mardi. Il juge insuffisant le projet de loi déposé le jour même par la ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, qui vise à revoir le régime d’examen des plaintes, notamment dans les CHSLD privés.

— Tommy Chouinard, La Presse

Montréal

Conduite brisée, coûts élevés

Réparer d’urgence la principale conduite alimentant 1,2 million de Montréalais en eau potable coûtera au moins 26 millions. Ces travaux sont jugés nécessaires pour éviter une panne d’eau, mais aussi d’inonder l’autoroute Ville-Marie. Dans un document signé par la Ville, on recommande d’accorder un contrat de 19 millions aux Entreprises Michaudville inc. pour reconstruire et réhabiliter la conduite d’eau sur près d’un kilomètre. La conduite de 2,1 mètres de largeur longe l’autoroute Ville-Marie, entre l’avenue Atwater et la rue Guy, à Montréal. La conduite d’eau se trouve dans un état de dégradation avancé et sa remise en service doit être effectuée d’ici à juin 2020, soit avant la période de forte demande en eau potable. À ce contrat de 19 millions accordé aux Entreprises Michaudville inc. s’ajoute une somme de 7,5 millions de dollars donnée à la même entreprise en novembre pour réparer une plus petite conduite à usage temporaire. Les coûts de réparation s’élèvent donc à près de 26,5 millions. Dans une véritable course contre la montre afin de respecter le délai d’exécution de la reconstruction, des travailleurs seront présents sur le chantier sept jours par semaine, de 7 h à 22 h. — Mayssa Ferah, La Presse

Rectificatif

Benjamin Hudon-Barbeau

Dans un article sur le bar Le Garage et la Régie des alcools, des courses et des jeux publié lundi, nous avons écrit que Benjamin Hudon-Barbeau avait commandité la tentative de meurtre sur un ancien portier de l’établissement, Dannick Lessard, survenue en 2012. Or, Benjamin Hudon-Barbeau a effectivement été accusé de ce crime, mais la poursuite a demandé l’arrêt du processus judiciaire à la suite d’un procès devant jury et de sa condamnation à 35 ans de pénitencier pour d’autres crimes. Nos excuses.

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