La commotion cérébrale

Savoir la reconnaître pour garder toute sa tête

Pas besoin d’être un athlète de haut niveau ni le joueur étoile de son école pour subir une commotion cérébrale. Qu’on soit actif ou sédentaire, personne n’est à l’abri d’un coup inattendu ou d’une chute soudaine. Reconnaître les signes et les symptômes peut éviter, dans la plupart des cas, bien des complications.

Morgane, 16 ans, a subi une commotion cérébrale qui aurait pu passer inaperçue. La patineuse artistique fait aussi du yoga pour l’aider à gérer le stress des compétitions. Au sortir d’une séance, quelqu’un lui a accidentellement rabattu la porte en plein front! Sur le coup, elle n’a ressenti qu’une douleur passagère. On lui a offert de la glace pour éviter l’enflure, mais comme elle ne montrait aucun signe apparent d’anomalie, elle a filé chez elle. Ce n’est que le lendemain que les nausées et les étourdissements ont commencé. Heureusement, sa mère connaissait bien le protocole de gestion des commotions cérébrales du gouvernement du Québec.

« Je n’ai pas essayé de me substituer au médecin, raconte la mère de l’adolescente, mais une fois informée de l’impact reçu à la tête, j’ai gardé ma fille en observation pendant 48 heures. En soirée, je la trouvais maussade, triste – je sais que cela peut faire partie des signes. Dès l’apparition des nausées et des étourdissements, nous sommes allées consulter un médecin. »

Six mois plus tard, l’incident fait sourire Morgane, qui n’a pas conservé de séquelles. Elle a repris de manière graduelle son entrainement de patinage artistique deux semaines après l’incident : « Je suis sans doute la seule patineuse qui a souffert d’une commotion cérébrale après un cours de… yoga! »

Une commotion peut arriver bêtement, même si on ne fait pas vraiment d’activité physique. Mais si vous ou vos enfants menez une vie le moindrement active, vous êtes plus à risque de recevoir un coup à la tête. Ce n’est pas une raison pour ralentir la cadence et freiner vos bonnes pratiques en matière de sport et d’activité physique, car en suivant un protocole somme toute assez simple, vous et votre famille pourriez retourner à vos activités quotidiennes rapidement.

Savoir reconnaître la commotion cérébrale

Il faut se souvenir que la commotion cérébrale est une blessure invisible. Elle survient à la suite d’un coup à la tête, mais parfois, aussi, d’un impact à une autre partie du corps qui transmet une force impulsive à la tête. « Cela peut causer une blessure au cerveau qu’il faut soigner, indique le Dr Dave Ellemberg, de l’Université de Montréal. Les symptômes peuvent se manifester jusqu’à 48 heures après l’impact. Voilà ce qu’on appelle la période d’observation. Elle est cruciale. Il importe de ne pas pratiquer des activités à risque de contact, de collision ou de chute pendant ce laps de temps. »

Les signes et les symptômes les plus fréquents

• Mal de tête

• Nausée

• Perte de mémoire

• Émotivité inhabituelle

• Étourdissement

• Somnolence

Et si on observe ces signes et symptômes?

Observer des signes apparents chez une personne qui a subi un coup n’équivaut pas à poser un diagnostic. En présence de signes et de symptômes, il importe de voir un médecin dans les meilleurs délais.

« Il faut aussi guetter les signaux d’alerte et intervenir immédiatement, indique le Dr Pierre Frémont, médecin et professeur à l’Université Laval. Si l’individu perd conscience, vomit à répétition ou est confus d’une manière persistante, il faut composer le 911 ou se rendre immédiatement à l’urgence pour une évaluation médicale. Une commotion cérébrale doit être traitée adéquatement pour favoriser une bonne récupération et ainsi retourner aux activités physiques et sportives de façon sécuritaire. »

Si les étapes de reprise sont bien suivies, la plupart des personnes ayant subi une commotion pourront reprendre toutes leurs activités.

Soigner une blessure pour éviter qu’elle ne s’aggrave est toujours une bonne manière de se porter garant d’un corps sain… et d’un esprit en santé.

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