Repêchage de la LNH

Quel potentiel offensif pour Poehling ?

Chicago — On dira peut-être que Trevor Timmins et Bob Motzko sont biaisés. Le premier vient de repêcher Ryan Poehling et le tient en haute estime ; le second l’a coaché toute l’année. Mais les deux hommes s’entendent sur une chose : c’est une erreur de penser que le plus récent choix de première ronde du Canadien n’a pas de véritable potentiel offensif.

« Il a plus d’habiletés que les gens ne lui en ont accordé cette année en regardant ses statistiques », a souligné Timmins en demeurant assez prudent pour projeter Poehling dans un rôle top 9.

Mais Motzko, qui est l’entraîneur-chef des Huskies de St. Cloud State et l’entraîneur-chef de l’équipe nationale junior américaine, est plus emballé encore.

« J’ai de la misère à trouver une comparaison juste, mais j’ai des visions d’un joueur qui pourrait devenir un peu comme Mikko Koivu plus tard, a-t-il indiqué en entrevue avec La Presse. Il a plusieurs de ses attributs, en tout cas. »

C’est difficile de faire une juste lecture du potentiel offensif de Poehling dans la mesure où il a été le plus jeune joueur cette année de tout le réseau de la NCAA. Il a récolté 7 buts et 13 points en 35 matchs au sein d’une équipe en transition somme toute assez jeune.

« La seule raison pour laquelle les gens lui mettent des limites, c’est qu’il n’a pas présenté de grosses statistiques cette saison », a lancé Motzko. 

« C’est injuste à mon avis parce que ce gars-là va passer à un autre niveau et devenir un bien meilleur joueur offensif. »

— L’entraîneur Bob Motzko

« Ses statistiques offensives à l’école secondaire étaient comparables à celles de Casey Mittelstadt, de Nick Bjugstad ou de Brock Nelson. Or, il a décidé de faire un grand saut en venant jouer avec nous au lieu de jouer sa dernière année d’école secondaire ou d’aller jouer dans la USHL. »

Vendredi soir, Poehling a indiqué que sur le plan offensif, il souhaitait attaquer le filet de façon plus directe à compter de l’an prochain et utiliser davantage son tir. Mais Motzko a une consigne de plus en tête.

« Ce que j’ai remarqué, c’est qu’il était tellement consciencieux dans son jeu défensif, tellement préoccupé par l’importance de ne pas faire d’erreurs que ça lui a nui sur le plan offensif. L’année prochaine, je ne veux pas qu’il pense comme ça et je vais lui dire de seulement aller jouer. »

Une place dans l’équipe nationale ?

En plus de St. Cloud State, le Canadien l’a vu à l’œuvre avec les Stars de Lincoln dans la USHL, au Championnat des moins de 18 ans ainsi qu’à l’école secondaire, où ses deux frères aînés et lui ont mené leur équipe au Championnat d’État en étant invaincus.

« Le courant passe bien entre eux trois, a dit Motzko à propos des frères Poehling. Pour moi, c’est comme avoir des triplés. Ce sont trois mâles alpha qui ont des personnalités dominantes et très compétitives. Mais Ryan a toujours été deux ans derrière eux quand ils étaient gamins et qu’ils jouaient à n’importe quoi dans la cour. Là, ce qui a changé, c’est que les jumeaux ne sont plus les dominants. Ryan a pris les choses en main. »

Poehling a été invité au camp estival de l’équipe nationale américaine en vue du Mondial junior de l’hiver prochain. Il aura un allié de taille pour plaider sa cause, mais encore faut-il que le jeune centre soit à la hauteur des attentes.

« Il aura sa chance comme tout le monde. Mais c’est un processus qui implique d’avoir un bon tournoi et de connaître une bonne première moitié de saison. Je vais y jeter un bon coup d’œil… »

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