SCIENCE  RADIOACTIVITÉ

LES DESSOUS D’UNE EXPÉRIENCE

Mars 2011. Un tsunami ravage les côtes du Japon et endommage la centrale nucléaire de Fukushima, provoquant l’un des pires accidents nucléaires de l’histoire.

À des milliers de kilomètres de là, un résidant de Saint-Ferréol-les-Neiges, près de Québec, décide d’acheter un compteur Geiger. Son objectif : vérifier s’il peut détecter la radioactivité liée à l’accident.

« Je ne suis pas un scientifique, mais je m’intéresse à plein de choses. J’ai toujours aimé la science », a expliqué à La Presse l’homme en question, qui se fait appeler Carlos Ramirez. C’est un pseudonyme. Car ce chercheur amateur découvre rapidement que parler de radioactivité suscite la controverse.

DES PICS ÉTRANGES

Jusqu’en juillet 2014, Carlos Ramirez mesure des valeurs dans l’air et au sol qui lui semblent normales. Son compteur n’indique jamais plus de 70 comptes par minute (cpm). Puis, en juillet 2014, après des centaines de tests, il détecte pour la première fois une valeur de 93 cpm. En novembre 2014, son compteur affiche 216 cpm. Il dit ensuite détecter des pics de plus en plus fréquemment. Le 13 novembre dernier, il atteint 522 cpm, un autre record. M. Ramirez observe que ces valeurs élevées surviennent systématiquement au début des averses, et que la radioactivité retombe rapidement par la suite. Il publie sur YouTube des vidéos de ses expériences qui suscitent beaucoup de commentaires.

LES EXPERTS SE RAVISENT

Informé par La Presse des résultats de Carlos Ramirez, Greg Kennedy, professeur de génie physique à Polytechnique Montréal, se montre d’abord sceptique.

« C’est impossible qu’il y ait vraiment une augmentation de la radioactivité », tranche-t-il.

Puis, quelques jours plus tard, il rappelle La Presse.

« Ça a du sens, ce qu’il dit, se ravise l’expert. Je pense qu’il détecte vraiment quelque chose. »

Éric Pellerin, chef de la division de surveillance des radiations chez Santé Canada, et Marylin Tremblay, spécialiste en radiation et radioprotection au même endroit, sont du même avis. Carlos Ramirez ne tire pas toutes les bonnes conclusions des mesures qu’il prend. Mais il ne rêve pas non plus.

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