Opinion  Transport

Le propane, un choix qui s’impose

La conversion de tous ses véhicules au propane permettrait au gouvernement des économies et des gains environnementaux substantiels

Le gouvernement du Québec a tenu, le 15 juin, des consultations publiques sur l’avenir des hydrocarbures dans le but d’éclairer la politique énergétique à long terme de la province qui s’échelonnera sur la période 2016-2025. Un consensus s’est clairement dégagé sur le besoin de protéger l’environnement, promouvoir l’efficacité énergétique et soutenir des alternatives énergétiques plus écologiques.

Lorsque nous faisons référence aux énergies propres, nous pensons souvent à des panneaux solaires, des éoliennes ou des barrages hydroélectriques.

Ce sont des sources d’énergie idéales pour les foyers raccordés au réseau, mais qu’en est-il pour les automobiles, les camions et autres véhicules du Québec ? Actuellement, les choix alternatifs sur le marché nous limitent aux véhicules hybrides et électriques, même s’il s’agit de technologies en développement et difficiles à adapter aux véhicules lourds. Le gouvernement et les exploitants de flottes se sont montrés peu disposés à opter pour ces alternatives, principalement en raison des coûts qui leur sont associés.

Le propane représente ainsi l’alternative à l’essence la plus efficace, propre et économique pour les exploitants de flotte qui gèrent des centaines de milliers de véhicules circulant sur les routes du Québec.

Les automobiles roulant au propane n’émettent que le quart des GES des automobiles conventionnelles. Pour une automobile qui parcourt 65 000 km par année, ceci se traduit par quatre tonnes d’émissions de GES en moins dans l’atmosphère.

Le propane liquide est également beaucoup plus sécuritaire à transporter que le pétrole. Le propane consommé au Québec provient d’ailleurs au Canada, notamment de provinces qui appliquent des normes environnementales strictes quant à l’utilisation et le transport du produit. Le propane est donc un choix écologique en comparaison avec le pétrole qui est actuellement importé de pays étrangers où la règlementation est laxiste et où les déversements sont si fréquents qu’ils ne sont même plus dignes d’attention médiatique.

DES ÉCONOMIES QUI S’ACCUMULENT

Le Canada possède une abondance de propane propre, dont 70 % de la production annuelle est destinée à l’exportation en raison d’une demande locale insuffisante. Le propane doit être exploité à son plein potentiel afin de corriger la situation.

Presque tous les véhicules personnels et camions lourds sont convertibles au propane à très faible coût. Sachant que le prix du propane est environ le tiers de l’essence et que les véhicules alimentés au propane coûtent moins cher à maintenir, les économies s’accumulent rapidement.

Le gouvernement a intérêt à considérer le propane s’il veut mettre en œuvre une politique énergétique qui contribue véritablement à protéger l’environnement.

Selon nos calculs, il ne faudrait que 16 mois au gouvernement provincial pour récupérer le coût initial de la conversion de tous ses véhicules. La conversion permettrait aux contribuables d’économiser près de 40 millions annuellement par la suite. Pour les autres flottes, les exploitants peuvent s’attendre à des économies de l’ordre de 20 %.

Les voitures de patrouille de la police de London, en Ontario, roulent au propane depuis les années 80 alors qu’UPS a converti le tiers de sa flotte ces dernières années. Dans les deux cas, la conversion a été un investissement productif. La London Police Departement économise 11 000 $ sur la durée de vie de chaque véhicule. La conversion de la flotte toujours grandissante d’UPS lui permet aussi d’économiser de grands montants tout en réduisant de 60 % ses émissions de monoxyde de carbone.

Prendre un virage écologique ne doit pas nécessairement être difficile, imposé ou onéreux. Tout comme le gaz naturel, le propane est une solution pragmatique pour l’avenir de la politique énergétique du Québec. Encore faut-il que nos élus s’en rendent compte.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.