États-Unis

Trump fait le ménage

Limogeage du procureur général Jeff Sessions, expulsion d’un reporter de CNN, mises en garde aux élus démocrates : Donald Trump a tôt fait d’afficher ses couleurs, hier, au lendemain des élections de mi-mandat aux États-Unis. Retour sur une journée mouvementée et un scrutin qui révèle des divisions plus marquées que jamais au sein de l’électorat.

États-Unis

Le président vient à bout de Jeff Sessions

Le président Donald Trump a congédié hier Jeff Sessions, le procureur général des États-Unis et l’un de ses partisans de la première heure, un limogeage qui se tramait depuis plusieurs mois. Explications.

Pourquoi Trump a-t-il agi hier ?

Trump cherche depuis longtemps à renvoyer Jeff Sessions, et les résultats des élections de mi-mandat de mardi lui en ont donné l’occasion, explique Rafael Jacob, chercheur associé à l’Observatoire sur les États-Unis de la chaire Raoul-Dandurand de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). « Un scrutin de mi-mandat est souvent l’occasion de ‟faire le ménage” : le président George W. Bush avait congédié son secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld au lendemain des élections de mi-mandat de 2006. Cela dit, les républicains viennent d’accroître leur majorité au Sénat, et ça va être plus facile pour Trump de faire approuver un remplaçant pour Jeff Sessions, car c’est le Sénat – et non la Chambre – qui vote. »

Pourquoi Trump était-il en colère contre Jeff Sessions ?

Donald Trump, qui a nommé Jeff Sessions, ex-sénateur républicain ultraconservateur de l’Alabama, au poste de procureur général en novembre 2016, n’a jamais toléré que ce dernier se récuse de l’enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l’influence de la Russie sur la campagne de Trump en 2016. « Trump semble vouloir un procureur général qui va le protéger politiquement. Il l’a dit de façon détournée à plusieurs reprises. Essentiellement, ce qu’il dit, c’est : ‟À quoi cette personne-là me sert si elle n’est pas là pour me protéger ?” Avec Jeff Sessions, de toute évidence, il n’avait pas ce qu’il voulait. »

Qui assurera l’intérim ?

L’avocat Matthew Whitaker assurera l’intérim. Jusqu’à hier, Whitaker était le chef de cabinet de Jeff Sessions et avait publiquement qualifié de « chasse aux sorcières » l’enquête de Robert Mueller.

L’an dernier, M. Whitaker avait déclaré à CNN : « Je pourrais voir un scénario dans lequel Jeff Sessions serait remplacé, et que le nouveau procureur général ne congédierait pas Bob Mueller, mais il réduirait tout simplement son budget à un point tel que son enquête serait presque arrêtée. »

L’enquête Mueller est-elle compromise ?

En dépit de l’opposition de Matthew Whitaker à l’enquête de Robert Mueller, il serait étonnant qu’il soit celui qui décide de la torpiller, estime Rafael Jacob. « À moins d’une surprise, cette personne-là ne devrait pas être en poste ad vitam aeternam. C’est vraiment sur une base intérimaire. On ne peut jamais être certain à 100 %, surtout dans l’ère Trump, mais je serais quand même assez surpris qu’il y ait une décision dramatique qui soit prise au sujet de l’enquête russe par une personne qui est là de façon temporaire. »

Comment les démocrates réagissent-ils ?

Le chef de la minorité démocrate du Sénat, Chuck Schumer, a dit hier que son principal intérêt était de voir à ce que l’enquête de Robert Mueller puisse continuer. « Protéger Mueller et son enquête est de la plus haute importance. Cela créerait une crise constitutionnelle si [le limogeage de Sessions] devait mener à l’arrêt ou à une limitation importante de l’enquête menée par Mueller. Je souhaite que le président Trump et les gens qu’il écoute s’abstiennent d’interférer avec le processus en cours. » Nancy Pelosi, chef des démocrates à la Chambre des représentants, a appelé Matthew Whitaker à « se récuser de toute entrave à l’enquête de Mueller », et a appelé le Congrès à agir afin de protéger l’intégrité de l’enquête.

Ils sont partis...

La valse des ministres et conseillers de Trump

Scott Pruitt, ministre de l’Environnement

En deux tweets, Donald Trump a annoncé avoir accepté la démission de Scott Pruitt, le 5 juillet. Le dirigeant de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), qui a minutieusement détricoté le bilan environnemental de Barack Obama, était englué dans une cascade de scandales liés à son train de vie et à son utilisation des fonds publics. 

Rex Tillerson, secrétaire d’État

L’ancien PDG d’ExxonMobil a été limogé de son poste de chef de la diplomatie le 13 mars, après des mois de tensions et d’humiliations de la part de M. Trump sur la stratégie diplomatique américaine, que ce soit sur l’Iran ou la Corée du Nord. Censé porter la parole des États-Unis, l’ancien patron était souvent coupé des processus de décision. L’un de ses proches a d’ailleurs expliqué qu’il n’avait pas parlé au président avant son éviction, annoncée sur Twitter. Il a été remplacé par le chef de la CIA, Mike Pompeo. 

Steve Bannon, stratège

Le « président Bannon », comme était surnommé ce conseiller de l’ombre très influent, a joué un rôle crucial dans la dernière ligne droite de la présidentielle remportée par Donald Trump, lorsqu’il a donné un virage résolument populiste à la campagne du milliardaire. Il est proche de l’extrême droite, et sa cohabitation avec d’autres ténors à la Maison-Blanche a tourné à la guerre interne, mais même déchu, il a assuré qu’il continuerait à se battre « pour Trump ». Il a démissionné le 18 août 2017 après 210 jours à son poste. 

Michael Flynn et H.R. McMaster, conseillers à la Sécurité nationale

Michael Flynn n’a tenu que 22 jours comme conseiller à la Sécurité nationale. Ancien chef du renseignement militaire américain très apprécié de Donald Trump, il a fait les frais, le 13 février 2017, de l’affaire russe, dont il est l’un des principaux protagonistes. Il avait été remplacé par H.R. McMaster, général trois étoiles qui a à son tour quitté ses fonctions après plusieurs mois passés dans une position très affaiblie. Le président l’avait notamment réprimandé sur Twitter pour avoir estimé « irréfutables » les preuves d’une ingérence de Moscou dans l’élection américaine. Il a été remplacé par le très conservateur John Bolton. 

— Agence France-Presse

Décryptage

Le scrutin de toutes les fractures

NEW YORK — C’est devenu un cliché de dire que les États-Unis sont divisés. Mais les élections de mi-mandat ont révélé mardi des fractures dont certaines sont plus profondes que jamais et d’autres, tout à fait nouvelles. Analyse géographique et démographique d’un vote qui a permis aux démocrates de reprendre le contrôle de la Chambre des représentants pour la première fois en huit ans et aux républicains de renforcer leur majorité au Sénat, l’autre chambre du Congrès américain.

Les banlieues virent bleu

Longtemps, les banlieues ont été la chasse gardée du Parti républicain. Or, elles ont largué en masse mardi les candidats du Grand Old Party, jetant leur dévolu sur leurs rivaux démocrates. Le phénomène a permis à ceux-ci de vaincre des représentants sortants non seulement dans les banlieues aisées de villes démocrates comme New York, Philadelphie, Chicago, Atlanta et Detroit, mais également dans les banlieues de villes situées dans des régions plus conservatrices comme Dallas, Houston, Oklahoma City, Kansas City et Richmond, en Virginie. Les électeurs blancs plus éduqués de ces banlieues et leurs voisins issus de l’immigration réagissent négativement aux politiques et aux discours du président. Reviendront-ils dans le giron républicain ?

Les femmes votent démocrate

Ce vote était annoncé. Les sondages indiquaient depuis longtemps que les Américaines étaient remontées contre Donald Trump. Les résultats des élections de mi-mandat ont confirmé la chose : 60 % des électrices ont voté pour des candidats démocrates à la Chambre des représentants, contre 39 % pour des républicains, selon les sondages réalisés à l’extérieur des bureaux de scrutin mardi. Chez les hommes, 48 % ont appuyé des candidats démocrates, contre 50 % qui ont donné leur soutien aux républicains. Le vote des femmes a donc été déterminant dans la conquête de la Chambre par les démocrates et l’élection d’un nombre record de 111 femmes à cette chambre basse du Congrès.

Les Blancs préfèrent les républicains

Si le succès des démocrates tient en bonne partie au vote des femmes de tous les âges et de toutes les origines ethniques, en revanche, celui des républicains s’explique par l’appui des Blancs d’un certain âge. Selon les sondages menés à la sortie des urnes, les Blancs de 45 ans et plus forment le seul groupe démographique ayant voté majoritairement pour les républicains mardi : 59 % des 45 à 64 ans l’ont fait, tout comme 56 % des 65 ans et plus. Les deux tranches d’âge formaient 51 % de l’électorat. Ces électeurs expliquent notamment la domination républicaine dans les régions et les États ruraux.

Les Blanches ont boudé Abrams

En 2016, 53 % des femmes blanches ont préféré Donald Trump à Hillary Clinton, un appui qui a consterné de nombreuses féministes après les propos misogynes tenus par le candidat républicain avant et pendant la campagne présidentielle. Deux ans plus tard, 49 % des femmes blanches ont voté pour les candidats républicains à la Chambre des représentants, et 49 % ont voté pour les candidats démocrates. Elles n’ont cependant pas divisé leurs votes de la même façon lors de l’élection pour le poste de gouverneur de Géorgie, par exemple. Pas moins de 76 % des femmes blanches de cet État ont préféré le candidat républicain, Brian Kemp, à sa rivale démocrate, Stacey Abrams, qui tentait d’écrire une page d’histoire en devenant la première femme noire à être élue à ce poste (elle n’a pas encore concédé la victoire).

Les jeunes ont voté davantage

Un total de 113 millions d’Américains ont participé aux élections de mi-mandat, soit 49 % des électeurs admissibles, le meilleur taux de participation depuis 1966 à un scrutin de mi-mandat. En 2014, ce taux avait atteint un plancher historique : 36,4 %. Et les jeunes ? Le poids des 18 à 29 ans au sein de l’ensemble de l’électorat est passé de 11 % aux élections de mi-mandat de 2014 à 13 % au scrutin de 2018, selon les sondages réalisés à la sortie des urnes. Pas moins de 3,3 millions d’entre eux avaient voté par anticipation, soit une augmentation de 188 % par rapport à 2014, selon les analystes de TargetSmart. La participation des 18 à 29 ans a été particulièrement forte au Texas, où ils ont représenté 16 % de l’électorat.

Les minorités rejettent le GOP

C’est entendu, le nom de Donald Trump n’apparaissait pas sur les bulletins de vote mardi. Mais le président a lui-même répété que les élections de mi-mandat étaient un référendum sur sa présidence. Alors, comment a-t-il été jugé par les électeurs appartenant aux minorités ethniques ? La question est d’autant plus intéressante que Donald Trump faisait état lundi d’un sondage (fictif) lui attribuant 40 % d’appuis chez les Afro-Américains. Or, 90 % des électeurs noirs ont voté mardi pour des candidats démocrates à la Chambre des représentants et 9 % pour des candidats républicains. Chez les électeurs hispanophones, 69 % ont appuyé des candidats démocrates, contre 29 % qui ont soutenu leurs rivaux républicains, selon les sondages menés à la sortie des bureaux de scrutin. Enfin, les électeurs asiatiques ont réparti leurs votes de la façon suivante : 77 % pour les démocrates, 23 % pour les républicains.

Percée féminine à la Chambre, surplace au Sénat

Avant le vote du 6 novembre, les femmes occupaient 19 % des 435 sièges de la Chambre des représentants. La Chambre basse du Congrès américain devrait désormais compter 23 % de femmes. En chiffres absolus, les femmes auront ainsi franchi, pour la première fois de l’histoire des États-Unis, le seuil des 100 députées. C’est encore loin de la parité, convient Jean Sinzdak, directrice adjointe du Centre pour les femmes américaines en politique. Mais par leur diversité, ces nouvelles élues ne pourront qu’inspirer d’autres femmes à se lancer en politique, prévoit-elle. Pour la première fois, les électeurs ont donné la victoire à des femmes autochtones, à une femme asiatique, à des musulmanes et à des femmes d’origine latino. Andréanne Bissonnette, de la chaire Raoul-Dandurand de l’Université du Québec à Montréal, observe que dans plusieurs États, des femmes démocrates ont remporté des courses difficiles contre des candidats masculins républicains, notamment en Pennsylvanie. Cet État ne comptait aucune femme députée avant le vote. Aujourd’hui, il y en a quatre. Un bémol : alors que la représentation des femmes a fait un bond significatif à la Chambre, 23 femmes ont été élues pour siéger au Sénat, soit le même nombre qu’il y a deux ans. 

— Agnès Gruda, La Presse

États-Unis

Un correspondant de CNN expulsé de la Maison-Blanche

Jim Acosta avait subi les foudres de Donald Trump en conférence de presse

Donald Trump nous a habitués, depuis son élection, à des affrontements houleux avec les journalistes lors des points de presse. Celui d’hier n’a pas fait exception et a assurément fait monter la tension d’un cran.

Le reporter de CNN Jim Acosta, correspondant en chef du réseau à la Maison-Blanche, s’est vu retirer son accréditation à la suite d’un échange particulièrement acrimonieux avec le président en après-midi.

Tentant de poser une question sur l’enquête concernant l’ingérence russe dans l’administration américaine, Acosta a dû retenir à deux mains le micro qu’une employée de la Maison-Blanche essayait de lui subtiliser. « Déposez le micro, c’est assez », répète inlassablement le président, quittant même le podium, agacé.

Alors que Jim Acosta s’assied et que son voisin Peter Alexander, de NBC News, essaie d’amorcer sa propre question, le président l’interrompt pour prendre Acosta à partie.

« CNN devrait avoir honte de vous employer. Vous êtes impoli, vous êtes une personne terrible », lance-t-il, dressant un doigt accusateur.

« La manière dont vous traitez [la secrétaire de presse] Sarah Huckabee est horrible. Vous ne devriez pas traiter les gens de cette manière. »

— Donald Trump, dégoûté

« Quand vous rapportez de fausses nouvelles, comme CNN le fait énormément, vous êtes l’ennemi du peuple », conclut le président.

CNN a dénoncé dans un communiqué des « attaques contre la presse qui sont allées trop loin » de la part d’un président qui « ne respecte pas la presse libre ».

« Inacceptable »

Plus tard dans la soirée, Acosta a révélé sur son compte Twitter que son accréditation à la Maison-Blanche lui avait été retirée.

La secrétaire de presse Sarah Huckabee Sanders a quant à elle publié une déclaration expliquant que cette réprimande faisait suite à la tentative de M. Acosta de conserver le micro pendant le point de presse. Un comportement « inacceptable », selon elle, qui démontre « un manque de respect envers les collègues du journaliste qui n’ont pas eu la chance de poser une question ».

« Nous ne tolérerons jamais qu’un reporter pose sa main sur une jeune femme essayant simplement de faire son travail de stagiaire à la Maison-Blanche. »

— Sarah Huckabee Sanders, secrétaire de presse, dans un tweet

Au cours du même point de presse, Peter Alexander a tenté de défendre son collègue après que celui-ci se fut fait rabrouer par le président. M. Trump a alors coupé le journaliste de NBC News pour lui signifier qu’il n’était pas « son plus grand fan non plus ».

Lorsque M. Alexander a finalement amorcé une question, celle-là sur l’appel du président à craindre les démocrates pendant la campagne de mi-mandat, Trump l’a interrompu de nouveau pour lui demander s’il « tentait d’être comme lui », désignant son voisin Jim Acosta.

« Je fais l’objet d’une couverture [médiatique] très inexacte », a ensuite affirmé le président. « Je pourrais faire quelque chose de fantastique, et [les journalistes] en feraient quelque chose de mauvais ».

À la fin de la conférence de presse qui aura duré près de 1 h 30 min, il a espéré que « le ton puisse s’améliorer ». « Mais cela commence avec les médias », a-t-il prévenu.

Un duel de longue date

MM. Trump et Acosta n’en étaient pas à leur premier affrontement, au contraire. Par exemple, en juillet dernier, le président a refusé de répondre à une question du journaliste en arguant que « CNN fait de fausses nouvelles » [CNN is fake news].

Ce n’est pas la première fois non plus que des journalistes qui couvrent les activités du président se font retirer leur accès à la Maison-Blanche.

En février 2017, quelques semaines après que Trump eut été investi président, son entourage a créé un précédent en refusant l’accès à un point de presse à des médias majeurs comme le New York Times, CNN et le Los Angeles Times, ainsi qu’aux médias numériques Politico et BuzzFeed, autant d’organes de presse qui critiquent le président et son administration.

En mai dernier, le président était revenu à la charge en suggérant de retirer l’accréditation de certains médias « corrompus ».

— Avec l’Agence France-Presse

Conférence de presse de Donald Trump

Une main tendue et des avertissements

Lors d’une longue conférence de presse hier après-midi, Donald Trump a assuré qu’il était prêt à travailler avec les démocrates. Le président américain a néanmoins brandi certaines menaces en direction de ses adversaires.

Un « grand jour »

« C’était un grand jour, un jour incroyable », a déclaré Donald Trump à propos des élections, lors d’une conférence de presse très décousue. Tour à tour cajoleur et menaçant vis-à-vis de ses adversaires politiques, M. Trump a clairement indiqué qu’il n’entendait pas renoncer à son style. « J’adorerais l’unité, la paix, l’amour », a-t-il lancé. Politiquement, le président calcule que négocier avec une Chambre démocrate lui facilitera la tâche par rapport à la situation des deux premières années de son mandat, où la majorité républicaine était constamment soumise aux menaces de défections internes, entre les ailes modérée et ultraconservatrice. À l’inverse, selon lui, les démocrates « se serrent les coudes » et votent en bloc.

Les démocrates répliquent

Quelques minutes plus tard, depuis le Capitole, Nancy Pelosi, qui devrait devenir la prochaine « speaker » (présidente) de la Chambre, a poliment décliné l’idée de renoncer à ses projets. « Nous avons une responsabilité constitutionnelle de contrôle », a-t-elle expliqué. « C’est l’équilibre des pouvoirs », a-t-elle insisté. « Si les démocrates ont une idée pour baisser les impôts, j’y crois beaucoup, j’étudierais absolument l’idée », a proposé Donald Trump, mettant aussi en avant de possibles compromis sur les infrastructures ou la santé.

Mise en garde à l’adversaire

Évoquant les menaces d’enquêtes parlementaires promises par les nouveaux maîtres de la Chambre, notamment pour obtenir ses déclarations de revenus, Donald Trump a prévenu : « On ne peut pas faire les deux simultanément […]. S’ils font cela, ils ne feront pas le reste… » « Ils peuvent jouer à ce petit jeu, mais nous sommes meilleurs », a menacé Donald Trump. Si les démocrates persistent, « l’État sera paralysé », a-t-il ajouté. Quant à ses déclarations de revenus, qu’il a toujours refusé de rendre publiques contrairement à ses prédécesseurs, il a dit qu’il n’avait pas changé d’avis, invoquant des contrôles fiscaux en cours depuis des années : « Personne ne publie sa déclaration de revenus pendant un contrôle fiscal ».

« La bataille va se durcir »

À partir de l’entrée en fonction du prochain Congrès, le 3 janvier 2019, Donald Trump ne pourra plus faire adopter ses lois sans négocier avec les démocrates. Ceux-ci ont désormais un droit de veto sur le budget de la nation. Son mur à la frontière mexicaine, qu’il n’avait déjà pas réussi à faire financer par le Congrès actuel, a toutes les chances de rester virtuel. Et la Chambre va lancer une myriade d’enquêtes parlementaires sur les conflits d’intérêts, les finances personnelles et les interventions du milliardaire dans l’enquête du procureur spécial sur la Russie. « La bataille va se durcir. Il y a désormais un veto dans le système pour bloquer Trump et le Sénat », a dit à l’AFP le politologue Larry Sabato, de l’Université de Virginie.

Dénucléarisation nord-coréenne

Trump assure vouloir rencontrer Kim début 2019

Donald Trump a minimisé hier le report impromptu d’une importante réunion sur la dénucléarisation de la Corée du Nord, assurant avoir toujours l’intention de rencontrer Kim Jong-un début 2019. Ce nouveau contretemps dans les négociations sinueuses sur l’avenir de l’arsenal atomique de Pyongyang a été annoncé dans la nuit de mardi à hier, en pleine soirée électorale aux États-Unis. Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a reporté à la dernière minute, et sans avancer de raison, une rencontre prévue aujourd’hui à New York avec Kim Yong Chol, le bras droit du dirigeant nord-coréen. Celle-ci sera organisée « à une date ultérieure », « quand nos agendas respectifs le permettront », a simplement annoncé la porte-parole du département d’État américain Heather Nauert. Interrogé à la Maison-Blanche, le président des États-Unis n’a pas davantage expliqué les motifs de ce report. « Nous la ferons un autre jour. Mais nous sommes très heureux de comment les choses se passent avec la Corée du Nord », a-t-il assuré.

Pas de rencontre « prévue » entre Trump et Poutine à Paris

Le président américain Donald Trump a affirmé hier qu’aucune rencontre n’était « prévue » avec son homologue russe Vladimir Poutine à Paris, quelques heures après l’annonce par le Kremlin que les deux dirigeants allaient discuter « brièvement » en marge des commémorations de la fin de la Première Guerre mondiale le 11 novembre. « Je crois que le président Poutine sera là-bas, nous n’avons rien de prévu, a indiqué M. Trump lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche. Et je vais rentrer très vite. » Iouri Ouchakov, conseiller diplomatique du Kremlin cité par l’agence de presse russe Ria Novosti, avait indiqué plus tôt : « Il a été convenu que les dirigeants russe et américain s’entretiendront brièvement à Paris. Nous parlons d’un contact informel après quoi il sera confirmé qu’une rencontre plus détaillée aura lieu à Buenos Aires » lors du sommet du G20.

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