L’Impact, en avance, aurait pu mieux faire

BILAN DE MI-SAISON

L’Impact atteindra la mi-saison, ce soir (22 h), à l’occasion d’un rare déplacement à Salt Lake City. Par rapport à la première moitié de campagne 2015, tous les indicateurs ont été améliorés par la troupe de Mauro Biello. Elle a engrangé trois points de plus, marqué quatre buts supplémentaires et encaissé un but en moins. Au classement, elle occupe le troisième rang de son association avec une moyenne de 1,5 point par match. 

« Si tu gardes ça sur toute la saison, tu es en train de pousser pour la tête de l’Association de l’Est, prédit l’entraîneur montréalais. Il y a eu des petits hauts et des petits bas, mais si on est capables de bien gérer les blessures ou le calendrier, on peut devenir plus forts. »

Parallèlement à ce bilan chiffré, l’Impact laisse l’impression d’un collectif qui n’a pas encore atteint son plein potentiel et qui accumule trop de temps faibles durant les matchs.

UN LONG CREUX

Sauf rares exceptions, toutes les équipes de la MLS traversent une zone de turbulences en cours de saison. Mauro Biello espère que celle de l’Impact, qui s’est étalée de la mi-avril à la fin du mois de juin, ne se reproduira plus. L’Impact n’y a remporté qu’une seule victoire, sur le fil contre Los Angeles, en 11 rencontres et subi une élimination en Championnat canadien. Mais les nombreux matchs nuls et l’homogénéité de l’Association de l’Est n’ont pas trop nui au classement. La victoire de samedi dernier, contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre, sera-t-elle un tournant de la saison ? Plusieurs joueurs ont prononcé ce mot au cours de la semaine. « Quand, collectivement, tu traverses des moments difficiles, tu as besoin de matchs comme celui-ci pour te relancer, a résumé Evan Bush. La saison dernière, cela s’était produit avec le match contre Chicago qui s’est terminé 4-3. Combler un retard de deux buts et gagner 3 à 2 contre un rival d’association, cela signifie beaucoup pour nous. »

NACHO, LE LEADER

Tandis que Didier Drogba, souvent blessé, a largement peiné à s’approcher de son rythme stratosphérique de 2015, Nacho Piatti a été le grand homme de la première moitié de saison avec 10 buts et 3 passes décisives. Sans lui, on a vite constaté que toute l’animation offensive était grippée et qu’un flagrant déficit de créativité s’installait. « Il attire l’attention, il marque des buts importants et il a des occasions. Même en phase défensive, il fait le travail quand il est sur le côté gauche et qu’il doit aider le latéral. Je suis content de ce qu’il a fait jusque-là », signale Biello. Ses qualités n’ont plus de secret pour les entraîneurs de la MLS, tandis qu’à l’étranger, plusieurs clubs, dont Boca Juniors et River Plate, l’ont encore pressenti au cours de l’hiver. Poursuivra-t-il l’aventure à Montréal la saison prochaine, ou retournera-t-il en Argentine, plus près de son père qui a connu sa part d’ennuis médicaux ? Il n’a jamais caché qu’il privilégierait l’option familiale malgré son attachement à Montréal. Il se dit aussi que, malgré l’éloignement, son père serait plus soulagé de le voir dans le tranquille cadre montréalais plutôt que dans la bouillante atmosphère du championnat argentin.

Toujours en attaque, Dominic Oduro ne se transformera jamais en tueur devant le but, mais il a tout de même accompli un travail honnête avec 4 buts en 16 matchs. Michael Salazar a montré une belle efficacité, qu’il devra maintenant confirmer dans les prochaines semaines.

TROP DE CADEAUX EN DÉFENSE

Avec 24 buts encaissés en 16 rencontres, soit une moyenne de 1,5 par 90 minutes, l’Impact se retrouve en milieu de peloton. Le chiffre peut être élevé pour un club avec de l’ambition, mais pas catastrophique non plus. Il reste qu’au-delà de la simple statistique, la défense montréalaise a souvent été punie par des erreurs individuelles, que ce soit dans le placement, le marquage ou la mauvaise lecture de jeu. « C’est exactement ça qu’il faut améliorer. J’ai vu une statistique où on menait la ligue dans les buts accordés sans que l’équipe adverse nous ait déséquilibrés. On veut corriger ça, tout comme notre phase de transition attaque-défense, dit Biello en élargissant le débat défensif à l’ensemble de l’équipe. À la perte du ballon, parfois, nos distances ne sont pas bonnes et on doit avoir une meilleure couverture et une meilleure concentration. »

La défense a été le secteur de jeu le plus touché par les absences : Laurent Ciman a disputé l’Euro, Donny Toia a été limité à 540 minutes de jeu tandis que Victor Cabrera, qui a connu une baisse de régime pendant de longues semaines, a été victime d’une commotion cérébrale. Au total, Biello a concocté 9 quatuors défensifs différents en 18 rencontres. « Ce sont les aléas du sport de haut niveau, a philosophé Hassoun Camara qui, lui, traverse une très bonne parenthèse. Il y a une affiche en début de saison, avec un onze partant, mais ce n’est jamais la réalité sur une saison entière. On a vraiment besoin de tout le monde. Kyle Fisher, par exemple, a apporté quelque chose lors de ses débuts contre Los Angeles. »

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