Chronique

La Caisse décide d’augmenter la capacité du REM

Une des critiques du rapport du BAPE avait trait à la capacité du REM de transporter autant de passagers à l’heure de pointe que le train de banlieue actuel de Deux-Montagnes.

Or, la Caisse de dépôt et placement a récemment modifié ses scénarios de fréquence horaire des trains, ce qui a justement pour effet d’augmenter notablement la capacité de son réseau par rapport aux données du BAPE.

L’information me vient du porte-parole de CDPQ Infra, Jean-Vincent Lacroix. À ce jour, la Caisse avait indiqué qu’il y aurait l’équivalent de 10 trains à l’heure partant de Deux-Montagnes, 5 de Sainte-Anne-de-Bellevue et 5 de l’aéroport. Or, cette fréquence en période de pointe grimpe maintenant à 12 dans le premier cas et à 6 dans les deux autres, notamment pour répondre aux prévisions accrues d’affluence avec les trois nouvelles stations (Édouard-Montpetit, McGill et Bassin Peel).

Ce changement paraît insignifiant, mais il permettra au REM de transporter quelque 1200 passagers de plus par heure depuis Deux-Montagnes, soit 7200, comparativement à 7000 pour le train de banlieue actuel. Ce volume théorique suppose un taux d’entassement limite de quatre personnes debout par mètre carré.

À partir de la station Bois-Franc, un train du REM passera donc toutes les 2 minutes 30 secondes (plutôt que toutes les 3 minutes). En aval, trois trains additionnels à l’heure sont déjà prévus à la correspondance A40 pour répondre aux besoins des passagers arrivant du train de Mascouche. Ces trains font baisser la fréquence à 2 minutes 13 secondes en période de pointe (27 trains à l’heure jusqu’à la Rive-Sud).

Cette fréquence permettrait de répondre à un volume théorique de 48 600 personnes durant les trois heures de la pointe sur tout le réseau, bien davantage que les prévisions actuelles (environ 31 000 en 2021 et 33 000 en 2031)(1).

Pour accommoder toute affluence additionnelle à l’avenir, la Caisse pourrait encore augmenter la fréquence, mais elle m’apparaît déjà très rapide. Actuellement, le métro de Montréal a une fréquence minimale de 2 minutes 30 secondes à l’heure de pointe sur la ligne orange.

Selon la Caisse, le système automatisé du REM et le petit nombre de voitures (4 par train) permettraient d’abaisser cette fréquence jusqu’à 90 secondes entre chaque train (40 trains à l’heure). Cette fréquence de 40 trains à l’heure permettrait théoriquement de transporter 72 000 passagers durant la période de pointe de trois heures.

La Caisse de dépôt n’a pas expérimenté cette fréquence très rapide à Vancouver (où elle exploite un réseau), mais affirme que ce délai de 90 secondes entre chaque train est en fonction ailleurs. Entre autres exemples, Jean-Vincent Lacroix me cite Lyon (France), Copenhague (Danemark), Riyad (Arabie saoudite) et Paris (France).

Les appels d’offres ne prévoient pas, pour faire face à une hausse de l’affluence, que les trains puissent avoir cinq ou six voitures, plutôt que quatre. « Si cela s’avérait nécessaire, il serait possible d’ajouter une cinquième voiture, et ce, sans reconstruire toutes les infrastructures ni changer la longueur prévue des quais, moyennant quelques aménagements techniques », affirme M. Lacroix.

(1) Il s’agit de la charge maximale, correspondant aux embarquements moins les débarquements.

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