Charles Paquet a relevé le défi
L’Espagnol Mario Mola est couronné vainqueur dans le Vieux-Montréal
À son premier départ en Série mondiale de triathlon ITU, le jeune Charles Paquet, 21 ans, a montré qu’il avait sa place parmi les meilleurs triathlètes du monde.
Sous un ciel gris et après de bonnes averses, il a causé la surprise, hier, sur le parcours du Vieux-Montréal. Il a été dominant tant dans l’eau qu’à vélo, avant que ses jambes ne flanchent en course à pied. Il a finalement terminé 29e de la compétition remportée par son idole, l’Espagnol Mario Mola.
À 13 h 30, près d’une cinquantaine d’athlètes se sont lancés dans le fleuve Saint-Laurent, aux abords du quai Jacques-Cartier. Ils devaient faire un parcours de 1,5 km de natation, 40 km de vélo et 10 km de course à pied. Paquet était fébrile, émotif. L’espoir de Port-Cartier, davantage habitué à la distance sprint, en était à sa troisième expérience sur distance olympique.
« J’ai rarement vécu des courses comme ça, j’en avais des frissons, avec tout ce monde qui me supportait. »
— Charles Paquet
Si son inexpérience a fini par lui jouer des tours, il a tout de même causé une agréable surprise. Il a été le 10e à sortir de l’eau. Sur le vélo, il a réussi à rattraper les meneurs avec environ 15 km à faire. Il est resté dans le peloton de tête, à plus d’une minute des poursuivants, jusqu’à la transition. Il a été le quatrième à entreprendre la portion de course à pied.
« Ce matin, je n’avais pas ça en tête, mais c’est ma façon de courir. J’aime être en avant, je donne tout ce que j’ai. Ce n’est peut-être pas la meilleure idée, mais c’est ce que je fais. Les meilleurs le font, alors je me suis dit : on y va », a déclaré Paquet quelques minutes après avoir franchi la ligne d’arrivée.
La portion course à pied, dans les rues du Vieux-Montréal, n’a évidemment pas été à la hauteur de ses attentes. « Je commençais à avoir les jambes fatiguées après le vélo, les Norvégiens étaient vraiment solides à vélo. J’ai vraiment travaillé fort. Je me doutais que ça pouvait jouer sur mes performances en course à pied, j’en ai peut-être payé le prix. Mais je suis content de ce que j’ai fait. » Son chrono : 1 heure 52 minutes et 49 secondes.
Habitué à plus courte distance, Paquet croit aussi que son inexpérience « a pu jouer à la fin ». « Le 10 km, je l’ai trouvé assez long, a-t-il dit, le sourire aux lèvres. Ce ne sont pas des efforts que je suis habitué de faire. Ça va venir avec le temps. En natation et en vélo, j’ai prouvé que j’étais parmi les meilleurs et que j’avais ma place sur le circuit. »
Champion du monde et actuel leader au classement (avec quatre victoires), l’Espagnol Mario Mola a franchi la distance avec un chrono de 1 heure 47 minutes et 46 secondes. Il a réussi à coiffer le Norvégien Kristian Blummenfelt à 1 km de la fin. L’Australien Jacob Birtwhistle a complété le podium.
« Je savais que Kristian serait très difficile à battre aujourd’hui, a dit le vainqueur. Il a très bien joué ses cartes, il a joué intelligent. Mais aujourd’hui, je me sentais bien à la course. J’ai géré de façon à réduire l’écart. »
L’Espagnol, loin du peloton de tête, a effectué une remontée spectaculaire dès qu’il a enfilé ses chaussures de course. « Je ne voulais pas perdre le contrôle en sachant que les gars étaient devant, j’ai tenté de rester calme, de bien gérer mes dépenses en énergie. » Sage stratégie qui lui a permis de l’emporter, tout comme il l’a fait à Edmonton il y a trois semaines.
Le parcours de Montréal peut être risqué, note-t-il. « Il y a des côtes, elles sont courtes, mais très à pic. Si tu pousses trop à vélo, tu vas probablement flancher à la course à pied. Il peut être difficile de maintenir la vitesse en tête. Je suis content d’avoir disputé une course excitante. »